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Titre: *La montagne hantée* Posté par: MorganeVanCleef le 10 Septembre 2007 à 23:47:47 *Le vieux Mac Beth n'avait rien d'un menteur, encore moins d'un pleutre. Mais c'est la main encore tremblante qu'il avait peine � saisir sa chope et les lêvres sêches narraient tant bien que mal une histoire confuse et surprenante.
Toutes les nuits, après avoir passé la soirée � se saouler � la ville, le vieux Mac Beth arpentait cahin caha le vieux sentier qui longeait la côte avant de s'enfoncer dans la montagne. Mais ce soir l� ... Etait-ce les vagues se fracassant contre les rochers abruptes, violentes et soudaines, les embruns frais qui glacaient son épine dorsale, ou bien la vision cauchemardesque de la coque d'obsidienne bourssouflée, vomissant une horde grouillante et désordonnée de furies, hurlantes et lancinantes ? Mac Beth était pétrifié, n'osant bouger le moindre muscle, n'osant expirer le moindre souffle... Une fois la harde débarquée du navire aux voiles sombres, immobile sous la lune pleine, c'est une silhouette de légende qui en descendit lentement, le pas assuré, et langoureux. "Elle" était de retour, celle dont plus personne n'avait eu vent, celle qui terrorisait encore les anciens. Celle dont ont racontait les légendes aux méchants enfants... Elle arrêta le pas... Leva � peine son tricorne... Souffla une mêche... Et leva un doigt accusateur vers le vieux Mac Beth. Des furies, pareilles � une meute de chiennes enragées grimpèrent � toute trombes vers le sentier... Voil� tout ce qu'avait � raconter le vieux Mac Beth, il s'en était échappé de peu, mais jamais plus, il le jure sur sa bouteille, jamais plus il ne s'aventurera vers la montagne de St Eustache. Et dès lors, chaques nuit, venant de la montagne, des hurlements � glacer le sang le rapellent � son serment...* Titre: Re : *La montagne hantée* Posté par: MorganeVanCleef le 12 Septembre 2007 à 20:11:27 *L'eau était calme en ce début de soirée autour de St Eustache, un brouillard épais flottait le long de la cote, � peine tranché par les roches sombres saillantes de l'île.
Un son au loin, se répercutant sur les falaises, de plus en plus audible et mélodieux. Un marin, un gaillard perdu sans doute, entonait un vieux chant gaiement � bord de son sloop. Le frêle esquif voguait nonchalament � travers la brume épaisse et cotonneuse emporté par l'air guilleret. Mais un autre sifflement retentit... A peine le marin avait-il arrêté son air, que son navire vola en éclat, attrocement criblé et mutilé de toutes parts. Puis le tonnerre fit rage, un peu tard, un choc assourdissant... et le silence... Les rares survivants y compris le capitaine Azacro flottaient au milieu des débris, glacés par des ricannements lugubres, les hurlements frénétiques des furies de la montagne hantée...* |