Forum Age Of Sea Dogs

Etre né insulaire, cela ne va pas sans être accompagné, sans l"ombre d"un doute, d"une réputation de parfait homme doué pour le repos. Si d"aventures, j"ai dû prendre des voies défendues par mes aînées et de professer un métier ou seul la sieste m"irait comme passade de mes jeunes années, je me repends �  présent en laissant défiler mes aventures sur ce carnet de bord bien maladroitement entretenu. Fier de pouvoir compter, pour l"instant sur mon domicile flottant, c"est �  bord du Titanicus et au lendemain de 27 jours de mer que je pris la plume pour conter ce destin qui fut le mien et bien plus particulier que les funestes jouvenceaux qui accompagnent mes soirées de gloire et de déboires sur ses mers qu"ils pensent dominer...  

 36 jours plus tard, te revoil�  mon bon vieux carnet de bord qui a bien moisi dans les pliures de mon hammac. L"équipage tient le cap de nos secrets désirs. Il s"etoffe de jour en jour de personnages atypiques tous autant les uns que les autres et nous commençons brillament �  pourfendre les mers de notre suprématie. Je ne rêve que de posséder un nouveau navire, plus grand, plus fort et plus vivace �  terrasser les gueux qui oseraient passer sur le sillage de notre Titanicus... Les hommes ont faim, les hommes ont soif et bientôt, je leur donnerais du sang et de la chair fraîche de donzelles autres que les prostituées de la Tortue ou de Nassau... Ahhhhhh quand reverrais-je encore cet horizon qui me bercera des heures durant d"un repos que j"aurais dûment mérité ?  

 Plus de trois mois ont passé depuis mon dernier regard sur toi, journal de bord d"une vie dépensée �  siester de bon aloi. Me revoil�  enfin avec quelques nouvelles alléchantes qui flatteront mon égo mais surtout celui de mes hommes, ceux-l�  même qui ont su m"apporter gloire et renommée lors de ces dernières semaines. Certes, j"aurais pu compter les quelques récits, si peu fantasque mais tellement héroîques. Toutefois, je me laisse aller au repos et �  me confier sur ces faits...

Abandonné Titanicus, mon Sloop qui en avait tellement bavé, ça m"a brisé le coeur car avec lui, une page se tournait définitivement mais qui n"aurait pas craqué en voyant ce Gallion. Je l"ai nommé Titanicus II et je vais de suite le modeler �  ma prochaine vision de ces îles que je parcours depuis des temps...

Aujourd"hui, je me retourne sur ces trois dernières années et l� , que de chemins parcourus, que de navires rencontrés, que de temps en prison mais au final, notre légende s"allonge encore et toujours...  

Fatigué...

Six mois ont encore passé depuis notre dernier entretien avec toi, journal de bord de faits disparates sur mes grandes conquêtes carabéennes. Les jours passent et se ressemblent même si, j"ai bien crû voir les derniers jours de ma glorifiante vie lorsque, par malheur, j"ai accepté d"honorer une tâche pour des espagouins de fortune �  La Vega...

Se rendre �  La Tortue avec pour mission de couler un galion renforcé et anglais de surcroît, je pensais que nous pourrions y arriver, mes hommes et moi. Hélas et au terme de 25 minutes de combats maritimes ou nous avons joué �  cache cache tout en se lâchant des salves amicales sur nos ponts respectifs, avec 70 pertes dont mon "Robert", cuistot bien aimé parmi l"équipage, nous n"avons pu décrocher la lune... Certes, je pense du capitaine Anglais qu"il a du, un instant, se projeter dans les abysses de ces mers. Déçu, je le suis car cela aurait été un haut fait d"armes. Malheureusement, il me faut �  nouveau reprendre la mer avec pour objectif de couler tous navires britons...

Cependant, je te confierai en dernières lignes que je subodore des remous au sein même de mon équipage. Même si je les abreuve de Rhum �  volonté lorsque le temps nous le permet. Au fur et �  mesure de cette complicité de fortune, je me sens devenir de plus en plus esseulé. Vais-je devoir me séparer d"eux ? Puis-je encore attendre quelques temps avant de prendre la décision finale de les déporter sur un bout de cailloux et pourquoi pas en patûres aux requins ? C"est pourquoi, j"ai décidé de fermer la porte de ma cabine �  clé avec derrière elle, une chaise et deux casserolles pour me réveiller avec fracas si, d"aventure, un gougniafier oserait venir prendre une leçon de trait. Mon pistole dort avec moi...  

 Dix mois plus tard...

Après dix mois en mer, je me pose de plus en plus de questions sur la fiabilité de mon équipage. Evidemment, j"ai des leaders sur lesquels je peux compter mais depuis que j"ai pris la tête d"une bande de 160 hommes, les rumeurs, les défis, les accusations sont de plus en plus nombreuses... Comme si demain, je pourrais me retrouver lâcher en pleine mer sur une chaloupe avec �  peine de quoi vivre...

Quatre mois ont donc passé et malheureusement, ce que je craignais est en train de se confirmer. Je commence �  planifier une retraite salutaire dans l"une de mes places ou je détiens quelques ares mais avant ça, il me faut rejoindre la Nouvelle Angleterre dans l"optique de piller cette ville de Boston. Un seul coup, un dernier, un cataclysme sur le royaume des britons ceux-l�  même qui n"ont pas hésité �  me jeter comme un cafard en prison pour m"y laisser croupir quelques temps. Je n"ai pas oublié cher compagnon de mes pensées mais, comme tu le sais, �  cette heure, je ne dors quasiment plus. Je suis de plus en plus irrité et surtout, je ne fais plus confiance...

Nous sommes en route vers le nord et j"espère d"ici quelques jours avoir encore assez de forces pour continuer �  te conter nos aventures quitte �  me séparer de tous ces hommes dont la plupart préféraient, très certainement, voir mon corps se balancer sur le haut mat... Toutefois, mon pistole veille encore tout comme ma lame que j"aiguise tous les jours...  

 Santa Marta, tout le monde descend ?

D"avoir rencontré une flutte anglaise sur notre sillage m"a permis d"écrémer les rangs des futurs mutins mais au fur et �  mesure que les jours passent, je me résigne �  penser qu"il faudra me séparer de cette bande de gueux... Ces forsats auront fait leur temps avec moi... Pour punition, je me suis délesté de la plus grande partie de mon butin dans l"optique de faire un pied �  terre en cette île d"espagouins... 50 ares se sont ajoutés �  ma petite collection carabéennes et j"ose espérer qu"il y en aura d"autres de-ci de-l� ...

Pour en revenir aux britons de Guillaume, nous les avons induit en erreur en chargeant sur eux les laissant futilement tirer avec leur quatre pauvres canons de pacotille puis, j"ai lâché les chiens de l"enfer et nous avons réduit en cendres ce navire du moins ce qu"il en restait au final... Un esclave est quand même venu gonfler nos rangs et nous avons récupéré du Rhum mais aussi d"autres victualles qui m"ont servi �  acquérir de nouvelles terres...

Nous partons �  présent pour une autre mission de porteur de missive, de quoi assurer nos arrières en ces temps difficiles...  

C"est fait...

Résigné �  ne pas perdre la face, j"ai pris l"ultime décision arrivé en Martinique de me débarasser de mes fortins. C"est avec de la tristesse, par contre, que je les ai vu réagir lorsque j"ai partagé avec eux le faible butin qu"il restait...

Devais-je ajouter quelques glorieux patronymes �  mon nom qui auraient attiré au fur et �  mesure tous les brigands de ces houles carabéennes ou, partager quelques pièces et finalement, m"octroyer la haine de ces corsaires de fortune ? j"ai donc choisi la seconde solution ce qui m"a permis de bien dormir cette nuit-l� . La Martinique étant terres françaises, je me suis repu de sommeil. Près d"un an avait passé �  vociférer sur mes gueux et me voil�  libre de leurs engagements qu"ils auraient trahi au moindre faux pas. Notre dernier fait d"arme a été une flutte réduite en poussière après lui avoir foncé droit dessus sans l"ombre d"un doute. J"ai même préféré économiser les boulets sur ce coup et écrémer les rangs de mon équipage, cela aurait fait des économies...

Je deviens un capitaine maudis par ces hommes de fortune mais en revanche, la mienne ne fait que prospérer. Je repartirai de Madignina dans quelques temps après avoir recomposé ma garde rapprochée pour un an de voyages qui, je l"espère, me mèneront sur le nouveau monde... Boston en ligne de mire...  

En avant Boston...

Après m"être séparé des bagnards de fortune qui avaient largement profité de mes largesses d"alcooliques, le Titanicus II a repris la mer sans l"ombre d"une déviance de son objectif final, piller Boston...

Martinique, St Juan de Rico, St Eustache, heureusement pour moi, nous avons pu démontrer de notre force de frappe lorsque le hasard a bien voulu nous offrir un entremet briton... La pinasse n"a pas eu le temps de réagir. J"ai pris la décision de foncer sur elle, de lui tirer une salve de traits tueurs et, nous avons récupéré un maigre butin mais, les hommes ont compris que nous ne ferons aucun quartier...

Ce galion va me permettre d"aller chercher un navire �  la hauteur de mon projet. Boston, chère amie, j"arrive et nous porterons nos chaussettes rouges en guise de souvenirs d"antan... Pour l"instant, je tiens le cap dans ces caraïbes qui devront m"offrir or et gloire...