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loulaterreur
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« le: 05 Septembre 2009 à 16:04:45 » |
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Tortuga, par une splendide journée de juin. Le port est en effervescence depuis l’annonce de l’arrivée de plusieurs bateaux aux cales bien remplies. Les marins s’agitent, on prépare les passerelles, on graisse les poulies et les portes des entrepôts s’ouvrent. Enfin, du haut d’un mat, un marin crie, puis d’autres : des voiles apparaissent � l’horizon.
Dans la cantine vide, un marin s’amuse � faire rouler son verre d’un bout � l’autre de la table. En face de lui est assis un jeune homme d’une vingtaine d’années plongé dans la lecture d’un petit carnet. Une plume est posée � sa droite, l’encre � son bout est encore fraîche. Le marin leva la tête et ne pus s’empêcher de contempler le jeune homme. Ses cheveux d’un noir de jais lui retombaient en une fine tresse sur le dos, ses yeux verts ressortaient d’autant plus avec la pâleur de sa peau et sa fine bouche s’étirait en un sourire de satisfaction. Le marin soupira ; sans aucun doute, la personne � qui il faisait face était d’une très grande beauté. Il rattrapa son verre de justesse avant qu’il ne tombe sur le sol puis saisis la bouteille � côté de lui. Il se resservit une bonne rasade et s’adressa au jeune homme :
- Je te ressers un verre Thomas ?
En entendant son nom, le jeune homme leva la tête et répondit un « non merci » rapide avant de se replonger dans sa lecture. Un long silence s’installa de nouveau et le marin n’avait plus qu’� vider son verre et encore jouer avec. Thomas prit subitement sa plume, la trempa dans son encrier et rectifia quelque chose sur son carnet. Puis il se replongea de nouveau dans sa lecture.
Le silence fut brisé par l’arrivée tapageuse d’un matelot du pont supérieur.
- La Tortue est en vue !! On est arrivé !
A ce même moment, Thomas refermait son livre. A l’annonce du débarquement proche, son visage entier se mit � rayonner de joie. Il referma précipitamment son encrier avant de l’enfourner avec son carnet et sa plume dans une petite sacoche dont il s’empara avant de grimper les escaliers quatre � quatre.
Sur le pont régnait déj� une agitation parmi les marins qui commençaient � préparer le déchargement du navire. Thomas se faufila entre eux et alla se placer � un endroit où il ne gênerait personne. D’ici, son champ de vue était vaste : il pouvait voir la flotte entière, composée de cinq bateaux, dont trois chargé de transporter la marchandise et les deux autres affrétés � la défense du convoi. En se retournant il pouvait apercevoir le port de Tortuga se rapprocher lentement, et en plissant les yeux, il pouvait même distinguer les marins qui se promenaient sur les docks. Son attention revint vers le pont du navire. Il aimait cette ambiance qui régnait en ce moment même : les marins fiers de leurs prises et heureux de revoir enfin la terre dégageaient une aura de joie et de bonheur mélangée � de l’excitation. Leur vigueur redoublait et les rires commençaient déj� � fuser. Thomas, lui, était content de son travail. Il avait réussi � finir le récit d’une bataille navale qui avait opposé des pirates � des Espagnols et qui avait duré plusieurs jours et nuits. Il s’était beaucoup inspiré de la bataille qu’il avait vécue sur ce bateau, durant le trajet du retour.
- Alors moussaillon, on est content de son voyage ??
Thomas leva la tête et sourit � un marin � la barbe hirsute qui lui faisait face.
- Très bien ! Grâce à vous j’ai une bonne histoire à raconter ce soir à la taverne !
Le marin rigola et reprit son travail avec affairement. Le bateau n’allait pas tarder � accoster.
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