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http://forum.ageofseadogs.com/index.php/topic,2433.msg66801.html#new-...et c'est ainsi que j'ai remis ce coq métis à sa place!
conclut Agonie la Belle riant aux éclats, se frottant les ongles sur sa redingote.Depuis cinq jours jours qu'ils naviguaient vers Guadeloupe, les deux forbans avaient eu le temps de se connaître un peu mieux. En fait c'était surtout Pulovsky qui écoutait le français vaniteux étaler ses vieux coups d'éclats et mésaventures. -Ce type, le Barracuda, il revient beaucoup dans tes récits,
fit-il remarquer.Agonie resta un moment silencieux, et une ombre passa sur son visage buriné. Il répondit, avec dans la voix une note de mélancolie mélée de regrets:-C'est une vieille histoire entre lui et moi. Dans ma jeunesse, j'ai été matelot dans une équipage de flibustiers. J'étais son ainé, il était mousse. C'était le fils d'un ancien criminel français, reconverti dans la pêche aux perles, et d'une créole de Marie-Galante. Il était donc métis, mais tellement ombrageux, succeptible, brave et cruel qu'on ne le raillait presque jamais, et qu'on le surnommait "Barracuda Touche-� -tout", � cause également de sa manie de méler des affaires des autres, ce qui lui vallait souvent des ennuis. On était comme larron en foire. Une franche amitié nous liait, faite de rivalité pour l'escrime et pour les femmes, mais c'était l� les seuls terrains sur lesquels on s'affrontait.
-Et qu'est-ce qui vous a fait devenir ennemis ?
demanda Pulovsky curieux et impatient.-Une connerie de ma part,
admit Agonie. On était jeunes, arrogants, et un peu fous parfois. Quand j'ai eu mon propre équipage, j'ai raconté qu'une mutinerie avait eu lieu et que j'étais rapidement devenu le chef. Mais la réalité est un peu moins glorieuse, et me laisse un gout désagréable dans l'estomac.
On avait accosté � La Tortue. C'était la première fois que j'y allais, et j'étais aux anges. Sur place un pirate célèbre � l'époque, qu'on surnommait justement le Sans Nom, organisait une grande fête en l'honneur de sa toute récente prise, un vaisseau de la Couronne d'Espagne, qui avait � son bord le gouverneur de Carthagena et sa fille, qui était d'une beauté divine. Le Sans Nom avait réquisitionné le plus grand bordel de Basse-Terre pour l'ocassion, et une centaine de forbans y assistaient, parmi lesquels des flibustiers de renoms et de simples voleurs et coupes-gorges. Le grand Taranis, le mystérieux Scar, Dark le Sanguinaire, Englund, Iskander le Boiteux, presque tous ceux dont l'Histoire a retenu le nom étaient présent. Black le Libérateur n'y étaient pas, car le SansNom relachaient rarement ses prisonniers, et Black detestait cette politique. Bref, c'était un rassemblement homérique et unique, car le Sans Nom était très populaire parmi les siens, les anglais le haissaient, les espagnols le craignaient, les français et les hollandais avaient depuis longtemps perdu l'espoir de mettre la main dessus. Cette personnalité était donc le héros du jour, et il exhibait ses prises de guerre, le navire comme ses augustes occupants. Barracuda et moi sommes tombés fous amoureux de la fille de Don Luis Marquez, et quand le sans Nom a proposé de la vendre aux enchères, Barracuda, qui était le plus fougueux, s'est levé et a ordonné devant toute l'assitance au Sans Nom de relacher ses prisonniers. Ca nous a surpris parce qu'il n'était pas très porté sur l'altruisme et l'humanitaire. Le silence qui a suivi était effrayant, moins pour l'ampleur de la foule que pour le massacre qu'il annonçait. Le Sans Nom était parfaitement calme, mais tout le monde savait que le sang allait couler. Il a proposé � notre capitaine de régler ce petit différent en duel, car il estimait qu'il était responsable de ce petit morveux et de ses actes. Notre capitaine, la peur au ventre, allait accepter le duel, mais le métis, quand il a entendu ça, a tiré les armes sous le coup de la colère et a fait feu sur le Sans Nom. Une violente bataille a eu lieu entre nos deux équipages, et Barracuda a fini par tué le Sans Nom. Il porte aujourd'hui encore ses vêtements comme trophée. Les combats ont vite cessé après cela et notre capitaine a voulu punir le petit pour avoir enendré une tuerie entre gentil'hommes de fortune, ce qui n'arrivaient que rarement. Il voulait le mettre � mort après l'avoir torturé, mais j'ai proposé, dans son interet, qu'il soit purement et simplement banni. Tout le monde l'aimait bien et l'estimait pour sa bravoure, � commencer par la capitaine. C'est pourquoi il a été laissé vivant. Par la suite, il a frondé son équipage, composé de brigands créoles, et a construit sa réputation sur sa cruauté. Après cet incident, notre capitaine a pris le Gouverneur, sa fille et le reste des prisonniers � sa charge et les a emmenés � Cathagena. Le temps a passé, et je suis revenu la voir. On a eu une liaison, puis une fille. Quand elle m'a annoncé ça, j'ai été assez secoué. J'ai préféré disparaitre de sa vie, sachant qu'elle aurait une bonne éducation, qu'elle ne manquerait de rien, et qu'elle ne connaitrait pas la douleur de savoir son père tué par la marine royale ou par des collègues.
J'ai retrouvé Barracuda Touche-� -Tout � la Nouvelle-Orléans il y a de cela sept ans. Il avait fait fortune dans la piraterie, contrairement � moi. On était tous les deux content de se revoir et on a longtemps parlé. Il me parlé de quelques pistes juteuses dont il avait eu vent, je lui parlais de toutes les fois où je m'étais évadé de prison au nez et � la barbe de mes géoliers. C'est l� que j'aurai dû éviter de mentionner cette fille pour qui on avait tous les deux eu le béguin. Quand je lui ai avoué que j'avais été son amant pendant un temps, il est devenu fou de jalousie et a voulu m'étriper. On s'est affronté en combat singulier, et j'ai eu le dessus, lui laissant une marque � la pointe du sabre au visage. J'ai moi aussi gardé quelques traces de son maniement de l'épée. Je lui ai faussé compagnie, car sa bande de créoles me traquait, et depuis on s'est souvent croisé, et sa haine s'est changé en rivalité. La dernière fois qu'on s'est croisé, on s'est pourtant juste mesuré aux cartes, et on s'est quitté sans se tirer dessus ou croiser le fer. Ca a été l'un de mes seuls vrais amis.
Pulovsky resta silencieux, méditant les paroles de son partenaires. Puis il dit d'un ton lourd d'apréhension:-Et on va � Guadeloupe justement pour trouver ce type ? T'es pas un peu suicidaire ?
-Je vais lui proposer un marché qu'il ne refusera pas,
expliqua Agonie en reprenant son expression de vieux renard. J'ai sur moi, comme tu le sais, un rouleau de parchemin fait en peau humaine et une carte � jouer sur laquelle sont écrites des longitudes et lattitudes d'un endroit. Je n'ai aucune idée de � quoi elles font réferences, mais Barracuda le sait, lui. Il y a fait allusion � la Nouvelle-Orléans, et ça ne m'étonnerait pas qu'il ai sentit un gros butin caché derrière cette énigme.
-Tu veux donc lui offrir de combiner ses moyens et...tes ressources ? risqua
Pulovsky dubitatif.-Mon dieu, tu parles comme un bouquin,
fit Agonie. Mais tu n'y es pas. Je vais lui offrir d'intégrer son équipage! j'ai réflechi et c'est le suel moyen que j'ai de remonter la pente et de finir en héros, l'arme � la main, ou vieux et riche, sur une terrasse de villa.
Pulovsky resta coit. Il cligna des yeux comme si il avait mal entendu et déclara en riant:-C'est bien ce que je pensais, tu es cinglé!
Le français attendit que son compagnon se calme et fit:-Je suis trop génial pour toi, c'est tout.
-Mais attends un peu, ce type et toi êtes ennemis, il te doit des balafres, tu lui as pour ainsi dire piquer une femme en profitant de son abscence et tu crois qu'il acceptera seulement de te laisser parler ?
répliqua Pulovsky hilare et moqueur.
-Je crois que je dois t'expliquer une dernière chose,
para le pirate. Il y a un peu plus d'un an, ma fille m'a retrouvé. J'ai fait malgré moi son apprentissage de la flibuste, et elle a rencontré le Barracuda.
-Et alors ?
Agonie la Belle laissa la question en suspens, et répondit avec un sourire en coin:-Ils se sont marié.
-Ha, je comprend,
fit le polonais. Tout est arrangé, en somme.
Le soir venu, la baleinière atteignit Guadeloupe.hrp:suite à Guadeloupe, donc