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« Répondre #21 le: 12 Juillet 2007 à 12:14:19 » |
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Le capitaine Guyde était revenu sur son navire. Son second, Esteban, avait déj� fait réduire les voiles, hisser les cages de farfadet et mettre les chaloupes � la file indienne derrière l'Or Félin, il ne fallait pas encombrer le pont, et il fallait éviter que les canots pleins d'eau ne se disloque ou ne fassent céder leurs attaches et balaient le pont d'un torrent meurtrier.
Le capitaine Guyde était descendu dans sa cabine avec un étrange sourrire aux lèvres, il en émergea trois minutes plus tard harnaché d'outils de charpente et hurlant ses ordres aux marins, il s'empressa de faire venir l'équipe de charpentier du vieux Ben afin de consolider le mat de misaine qui avait souffert il y a peu. De même Strathan, le calfat, et ses hommes étaient en train de renforcer toutes les réparations récentes que la coque de l'Or Félin avait subi.
Les nuages sombres tournoyaient dans le ciel et l'Or Félin commençait � être balloté par les vgues quand soudain le capitaine Guyde éclata de rire. Ses yeux jetaient des éclairs et sa bouche s'ouvrait en un sourire enfantin, pur. Les plus récents hommes d'équipage crurnt qu'il avait perdu la raison, et certains commencèrent � se demander comment s'en sortir, mais Sangredios, le quartier-maître, joua du nerf de boeuf pour remettre tout le monde au travail.
Bientôt l'Or Félin fut totalement pris dans la tempête, le capitaine Guyde hurlait � tue tête la chanson du bord:"Et d'île en île et de crique en port, s'entends de tribord � babord, le chant de ceux qui se sont révoltés, le chant de ceux qui vivent en liberté...", imité par nombre des marins. Les vagues s'abattaient rageuses sur le pont où les marins et leur capitaine s'acharnaient � consolider les mats, � assurer les voiles, ou simplement � sauver leur vie. Sangredios s'était peu avant ficelé � la barre où, aidé de cinq hommes, ils suait sang et eau pour la manoeuvrer et assurer la survie du navire en le mettant dos � la tempête. Dans les tréfonds du navire, le nouveau cambusier, un apprenti notaire qui avait du fuir le plancher des vaches qu'il n'avait auparavent jamais quitté, rendait son déjeuner en gémissant, se demandant ce qu'il faisait l� , au milieu de déments ivres et inconscients.
L'Or Félin tenait bon, les hommes se dédoublaient pour permettre au navire de continuer � avancer face aux vagues, mais la violence de la tempête était terrible et plusieurs hommes étaient passés par dessus bord. Les autres navires de la flotille étaient hors de vue, avalés par l'océan furieux. Le puissant manowar semblait le jouet de l'océan, tel un bouchon il oscillait de haut en bas et prfois de tribord � babord au grès des vagues. quelques hommes assurés par des boots et qui avaient succombés � la puissance d'une vague déferlant sur le pont pendaient le long de la coque de l'Or Félin, marionettes abandonnées � la folie des flots, peu d'entre eux s'en sortiraient...
Le capitaien Guyde riait et chantait toujours � gorge déployée, et comme les hommes faisaient de même, l'Or Félin résonnait de voix graves et gutturales, une sorte de défi � la fureur de l'océan et un moyen de ne pas entendre craquer le bateau.
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