Désarmement à St Kitts.

[Bertrick]

Cela faisait une vingtaine de jours que l‘Orion était amarré �  Saint Kitts pour désarmer. Tout ce qui se trouvait �  bord du sloop avait été déchargé par les trente hommes que comptait encore l’équipage, puis vendu. La compagnie au grand complet se rassembla ensuite un soir sur une petite plage proche où, �  la lueur de quelques torches, O’Higgins procéda au partage du butin. Chaque hommes de la compagnie reçu plus de six cents doublons.
A la tête de ceux, qui dès lors n’était plus vraiment ses hommes, O’Higgins se défoula trois nuits durant. La troupe, �  laquelle s’était joint toutes les filles de petite vertu que comptait
 St Kitts - qui espéraient délester les marins de leurs doublons - déferlait chaque nuit accoutrée de soieries, de plumes et de rubans dans les cabarets et autres estaminets de la ville et braillait et chantait �  tue tête dans les rues jusqu‘au matin où elle disparaissait pour la journée dormir et cuver sur les plages environnantes. Quelques uns cependant, insomniaques, restaient sur le port et jouaient �  jeter des pièces d’or �  l’eau depuis le ponton que les enfants du port allaient chercher en plongeant où, utilisaient leur or pour faire des ricochets .
Après trois nuits, O’Higgins abandonna la troupe. Il avait �  réarmer son navire et �  recruter un nouvel équipage – il ne doutait pas qu’une bonne partie des anciens « Orion » demanderait �  signer �  nouveau quand ils auraient dilapidé leurs parts de prise.
Quinze jours après le partage, les nuits �  St Kitts redevinrent plus calmes au grand soulagement du  Gouverneur, des bourgeois et du sergent des prévôts. Les marchands dirent aussi leur soulagement mais avec moins de conviction, ils avaient récupéré une bonne partie du butin. Mais il y avait eu de nombreuses bagarres dont certaines s’étaient terminées au couteau – la colonie déplorait plusieurs blessés graves – et deux jeunes filles avaient subit les derniers outrages. On fit savoir �  O’Higgins que tous souhaitaient qu’il puisse rapidement lever l’ancre – c’est avec beaucoup de célérité qu’on lui fournissait ce dont il avait besoin - et que le plus tôt serait le mieux.