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Auteur Fil de discussion: la Quête de la Corne d'Abondance (suite)  (Lu 94866 fois)
Ambre
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« Répondre #60 le: 25 Août 2013 à 10:32:02 »

Après quelques heures de marche dans la forêt, le groupe arriva au sommet de la colline. L'un d'eux s'empara d'une longue vue et scruta l'horizon. Aucun navire.
Les autres s'étaient tournés dans des directions différentes et observaient l'île. L'île n'était pas très grande et la colline, le seul point élevé de l'île, offrait le meilleur point de vue sur l'ensemble du bout de terre. La forêt avait recouvert tout le territoire, ne laissant qu'une bande de sable sur tout le pourtour de l'île. Le seul bruit audible était celui des vagues venant s'écraser sur des rochers au loin et le cri des oiseaux.
Soudain un marin laissa échapper un juron et pointa du doigt l'autre coté de l'île. Les autres le rejoignirent et le marin �  la longue vue s'empressa de regarder au travers. Un mat dépassait au-dessus des arbres. Par prudence, il prolongea son observation sur les autres rives de l'île. Quelques kilomètres plus loin, un deuxième mat apparut.

- Faut prévenir le capitaine. Les deux navires ont survécu �  la tempête. Faut les éliminer maintenant ou jamais!
Les 6 hommes repartirent rapidement sur leurs pas, en direction de la plage où était ancré leur navire, lorsqu'ils entendirent des voix quelques parts dans la forêt.  
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« Répondre #61 le: 25 Août 2013 à 12:06:15 »

Pendant ce temps les deux groupes envoyés par Vimeu marchaient ensemble dans la végétation. Elle était dense mais dans cet endroit surtout composé de gros buisson et fougères quelques arbres haut par moment.
La progression n'était pas facile mais il préférait ce chemin que la plage �  découvert.

En effet arrivé �  un relief de falaise les deux groupes se séparèrent, l'un longeant la côte pour chercher des bivouacs l'autre cherchant les hauteurs pour localiser les navires ennemis.

Le hasard fit que le deuxième groupe ne croisa aucun autre quand il arriva sur son point d'observation d'où il put remarquer dans une anse 2 mats se balancer au rythme de la houle.

Benjamin examinait les préparatifs du navire conseillant du mieux qu'il le pouvait; faire une palissade serait un gage de sécurité mais prendrait du temps et des hommes. Pour le moment on descendait les tonneaux d'eau douce gâtée par l'eau de mer, quelque caisses de nourritures et de quoi faire un bivouac. Avec la course �  faire avec les 2 navires le capitaine n'aura sans doute pas l'intention de haler le navire pour le mettre sur des  accores; action longue et rendant le navire inoffensive et incapable de prendre la mer rapidement.
 
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« Répondre #62 le: 27 Août 2013 à 12:23:33 »

   Sullivan et Ulrick, poursuivaient leur chemin �  la recherche d'un arbre qui ferait leur affaire. Et toujours avec la même innocence et décontraction, ils parlaient, ils rigolaient fort, sans se soucier de qui pourrait les entendre.
_ Hé ! Ici y en a un beau ! L'est �  la bonne taille celui-l� , on l'prend ?
Ulrick inspecte l'arbre que Sullivan avait trouvé et après une rapide analyse, repart sans dire un mot.
_ Ben quoi ? Qu'est-ce tu lui trouves qui va pas encore ? Ça fait déj�  le dixième que tu prends pas !
_ Il est plein d'nœuds. Y cassera au premier pet d'vent. Répond Ulrick à Sullivan.
_ Ouais mais l'bateau y commence �  être loin et ça monte de plus en plus ! On va finir par arriver en haut d'cette colline sans rien trouver !
_ On f'ra une pause. Regarde c'que j'ai.
Ulrick sort de sa musette une bouteille de Whisky et la montre fièrement �  Sullivan qui n'en croit pas ses yeux.
_ Bonté divine ! Tu l'as eu où celle-l�  ?
_ Tu d'vineras jamais !
_ Vas-y raconte, tu l'as eu où ?
Sullivan était impatient de savoir le fin mot de l'histoire, d'autant qu'Ulrick se plaisait �  faire durer le suspense.
_ Y a deux jours, j'ai surpris Simon �  fouiller derrière des tonneaux de poudre. Puis quand il est parti j'suis allé voir.
_ Et t'as trouvé la bouteille ?
_ Ouais, mais le plus drôle c'est qu'hier j'ai appris qu'il l'avait prise �  Jim... qui l'avait prise �  Marco !
_ Comment tu l'as su ?
_ Parce que Simon est allé voir Jim et que Marco les entendu se disputer pour ça et du coup tout le monde voulait récupérer la bouteille... cette bouteille qu'on va boire �  leur santé !
Nos deux compères se regardèrent un court instant plein de complicité, puis d’une seule voix éclatèrent de rire, un rire lourd et bruyant, portant loin autour, qui troubla un instant la quiétude des lieux, tout en se rapprochant de l'endroit où peu de temps avant, était passé une équipe adverse.      
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« Répondre #63 le: 02 Septembre 2013 à 17:44:40 »

Le groupe de marins s'arrêta. Des rires avaient éclaté �  quelques pas d'eux. Ils retinrent leurs respirations et attendirent. Les rires provenaient du lieu qu'ils avaient quitté quelques instants plus tôt, portés par le vent et l'écho.
L'homme qui menait le groupe échangea un regard avec les autres et chuchota:

- on ne dirait pas qu'ils sont beaucoup!
- pas moyen de savoir �  moins qu'on aille jeter un coup d'oeil
Après un moment de silence et un nouvel éclat de rire au loin, le marin en charge de la troupe hocha la tête au plus petit du groupe, un mousse pas plus agé de 15 ans. Celui ci rebroussa chemin et disparut dans la végétation dense.
Les 5 marins n'eurent pas �  attendre très longtemps son retour.

- Deux marins sont en chemin vers le point d'observation, mais j'ai aperçus d'autres hommes l� -bas! Je sais pas s'ils sont ensemble.
- Attendons de voir. Nous ne sommes que 6, ça sert �  rien de risquer nos vies contre un plus grand groupe.
La troupe se rapprocha silencieusement du sommet, tout en restant dissimulé dans la végétation.  
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« Répondre #64 le: 09 Septembre 2013 à 17:28:06 »

   Nos deux compères étaient arrivés au sommet de la colline. Ils s’étaient octroyés une pause, toujours bien méritée selon eux, pour déguster tranquillement leur whisky avant de se mettre �  l’œuvre. Juste avant d’arriver, ils avaient enfin trouvé leur arbre qui allait bien pour y tailler une nouvelle vergue, en remplacement de celle détruite lors de la tempête, le but de leur sortie en forêt.
 
   Après avoir vidé la moitié de la bouteille, ils se mirent au travail. Pendant leur pause ils n’avaient pas remarqués les mâts des navires,  qui dépassaient de la végétation,  chacun dans des criques différentes et éloignées. Ils ne se doutaient pas non plus que des yeux les observaient, non loin de l� , cachés dans les fourrés, les épiant fait et gestes. Ils s’attaquaient �  leur besogne plein d’ardeur et d’énergie, plongés dans leur insouciance infantile, pressés d’en finir… et surtout pressés de finir leur whisky avant de redescendre au navire.

Pendant ce temps, plus loin en aval, l’équipe chargée de trouver de l’eau et des produits frais était affairée �  remplir des petits fûts de vingt pintes, un peu moins de vingt litres, �  une source sortant des rochers et se jetant en une petite cascade dans une marre d’eau claire et limpide.
Soudain le mousse, qui était parti un peu plus loin en reconnaissance, réapparu effrayé et essoufflé devant ses confrères surpris de le voir dans cet état.

_ Hé bé ! Qu’est-ce qui t’arrive ! T’as vu l’diable ? Fait l’un d’eux en le voyant surgir des buissons.
_ Des… des hommes ! J’ai… vu des hommes ! Ils avaient… des mousquets !
_ Calme-toi petit ! T’as vu les nôtres, c’est l’équipe de chasse ! Et où ils étaient d’abord tes gars ?
_ L� -bas ! Le mousse pointe son bras dans la direction, tout en essayant de respirer. Je cherchais des fruits… et j’ai entendu du bruit… et des voix ! Je me suis caché… je les ai vus… passer tout près de moi… Ils parlaient doucement.
_ Ce n’est pas nos chasseurs ! Rétorque un autre. Ils sont �  l’opposé et tout l� -haut c’est le boucher et l’écossais, on les entend cogner, donc ce n’est pas eux non plus !  L’Espagnol aurait envoyé une autre équipe ? Pourquoi faire ? Tu as entendu ce qu’ils disaient ?
Le mousse reprenait lentement son souffle. Il paniquait moins, rassuré d’être parmi les siens. Ses phrases n’étaient plus hachées et il se lançait dans plus de détails.
_ Ils ne sont pas des nôtres. Je n’en ai reconnu aucun. Puis ils parlaient d’autres navires dans des criques, « qu’il faudrait en profiter » j’ai entendu qu’ils disaient. Puis ils sont partis.
_ Ils étaient combien ?
_ Sais pas, j’ai pas compté, peut-être cinq, ou six, ou sept, j’étais caché !
_ Non d’une pipe en bois ! On n’est pas seul sur cette île, il faut vite prévenir les autres ! Toi, va prévenir les deux l� -haut. A cogner comme des sourds ils vont se faire repérer ! Nous on finit de remplir  et on va au bateau donner l’alerte !

Effectivement, le mousse était tombé sur une équipe d’un autre navire qui était différente de celle qui observait, cachée dans les buissons, Sullivan et Ulrick occupés �  tailler leur bois. Finalement il y avait beaucoup de monde sur cette île déserte !  
« Dernière édition: 09 Septembre 2013 à 23:12:40 par Taranis »
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« Répondre #65 le: 09 Septembre 2013 à 20:18:07 »

Benjamin était descendu �  terre. Embarquant difficilement sur la petite embarcation servant �  aller �  terre, chargée d'hommes et de provisions pour établir un camp �  terre.

Benjamin était perplexe quant �  l'état du navire, son étanchéité semblait être défectueuse tout comme les pompes. Il était évident que si les pompes pouvaient être réparées dans l'immédiat pour lui l'état de la coque et son avenir étaient bien mystérieuse. Avant de descendre �  terre il avait vu le capitaine descendre dans le ventre de son enfant, sans doute pour mieux l'examiner et prendre une décision. 
 
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« Répondre #66 le: 01 Novembre 2013 à 13:44:17 »

hrp: comme personne ne va oser commencer le combat je me permet de le faire.

L'équipage commençait �  s'occuper de leur tâches respectives quand la calme relatif de la baie fut troublé par une détonation venant de la montagne.

Tout le monde se figea, surpris, une deuxième puis une troisième en réponse. Les hommes s'agitèrent, cherchant leur armes, se cachant derrière l'embarcation ou des tonnelets débarqués pour d'autres. Aucune menace ne semblait arriver, l'attente pourtant courte sembla durer une éternité.

Dans la montagne un combat avait lieux. Il n'y avait plus aucun doute ils n'étaient pas seuls ici.




maintenant vous n'avez plus le choix XD! Imaginez cela comme vous voulez mais la troupe de taranis, de vimeu et d'ambre ont déclaré les hostilités.     
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« Répondre #67 le: 03 Novembre 2013 à 09:36:07 »

Sur le Jaguar, l'activité des réparations battait son plein quand des coups feu se firent entendre �  terre du côté de l'équipe de l'eau, justement celle qui avait repérée des intrus.
   A bord c'est le bran-le-bas et la stupéfaction. On ne savait pas �  qui on avait affaire. Ces coups de feu étaient maintenant devenus une fusillade. Il fallait intervenir et envoyer du renfort pour aider les copains et savoir ce qu'il se passait.

   Sur place, l'équipe virent arriver en trombe Sullivan et Ulrick, fracassant sur leur passage branches et arbustes en portant leur bois sur l'épaule. Ils fonçaient droit devant comme le ferait une charge de sangliers en fuite.

_ Tirez pas les gars ! Tirez pas c'est nous !
Sullivan qui était devant criait tout ce qu'il pouvait. Le sifflement, suivi des claquements des balles sur les troncs et dans les feuilles alentour était impressionnant. Nos deux compères s'étaient fait prendre en chasse par des inconnus qui leur tiraient dessus.
   Ils arrivèrent enfin �  rejoindre l'équipe de l'eau qui les attendait un peu plus bas en alerte. Les balles continuaient de claquer au-dessus des têtes. L'ennemi inconnu était juste derrière eux et la riposte ne se fit pas attendre.

_ Feu ! Feu �  volonté, il faut les stopper !
_ Mais sur qui ? On les voit pas !
_ Tire imbécile ! On s'en fiche de pas les voir ! Faut les stopper j'te dis !
Et une fusillade commença. On ne voyait personne dans ce sous-bois dense et les tirs se faisaient au jugé des deux côtés. Quelques ombres furtives apparaissaient de temps en temps derrière des feuillages entre les coups de feu, mais rien d'autre qui pouvait identifier l'agresseur. La situation s'était figée des deux côtés et on se tirait dessus sans savoir sur qui ni quoi on visait.  
« Dernière édition: 03 Novembre 2013 à 09:54:57 par Taranis »
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« Répondre #68 le: 03 Novembre 2013 à 17:42:03 »

Le petit groupe était en train de grimper la pente derrière la végétation lorsque les tirs de feu s'étaient fait entendre. Ils s'arrêtèrent brutalement, les yeux rivés vers le sommet d'où provenait les coups. Les deux groupes avaient dû se rencontrer, et ils n'étaient visiblement pas dans le même camp. Deux hommes finirent par apparaitre, courant �  toute allure, du bois dans les bras, fuyant visiblement le sommet. Le groupe n'eut pas �  attendre longtemps avant que les balles ne viennent siffler �  leurs oreilles.
- On bouge!
Le groupe dégringola la pente �  toute allure, dans la direction opposée des deux autres hommes afin de rejoindre la plage où était ancré le navire.

Le vieil homme avait relevé la tête au bruit des coups de feu. L'écho les avait fait résonner jusqu'au bas de la montagne. Son front se plissa, tandis que les marins levaient tous la tête en direction du sommet.
- Nous avons donc la réponse à notre question. Nous ne sommes pas seuls.  
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« Répondre #69 le: 27 Novembre 2013 à 16:36:17 »

   A terre, les hommes continuaient de tirer au hasard dans la végétation, ripostant �  un adversaire toujours invisible. Les balles claquaient sur les troncs des arbres et des éclats d’écorce partaient dans tous les sens. Le temps paraissait long et la situation semblait s’être figée.
   Soudain une grosse détonation derrière eux les firent sursauter, suivit du sifflement typique d'un boulet passant juste au-dessus de leur tête et se terminant par une explosion �  cinquante ou cent mètres devant eux.

_ Les copains sont fous ! Ils vont nous tuer !
_ T’inquiète pas, c’est sûrement Jim et Simon au canon, sinon l’Espagnol n’aurait pas autorisé �  tirer !
_ Comment peuvent-ils deviner notre position ? Ils ne nous v…
L’homme n’a pas le temps de finir sa phrase qu’un deuxième tir venant du Jaguar cloue tout le monde au sol. Cette fois-ci le boulet passa si bas qu’il décapita quelques arbres au-dessus d’eux. L’explosion qui s’en suivit leur envoya même des éclats de branches arrachées.
_ On s’en va ! Repliez-vous ! Tout le monde à la chaloupe !

   Les hommes ne se prièrent pas et se précipitèrent dans les fourrés en dévalant la pente pour rejoindre leur embarcation qui les attendait sur la plage. Ils couraient droit devant eux avec leurs tonnelets plein d’eau potable sous les bras. Ils trébuchaient de temps �  autre, récupéraient leur chargement puis repartaient dans une fuite éperdue.  Pendant ce temps, le Jaguar continuait de tirer sur un rythme régulier, toujours qu’un seul tir �  la fois. Les boulets passaient de plus en plus haut et les explosions se faisaient plus étouffées.
 
   Puis ils arrivèrent enfin sur la plage complètement épuisés après cette course effrénée dans les bois. L� , ils eurent la bonne surprise de trouver des copains venus garder les embarcations. Deux équipes de cinq marins, armés jusqu’aux dents, étaient arrivées sur la plage pour couvrir leur retraite. Personne n’avait l’air de les avoir suivis. On ne saura pas qui a bien pu leur tirer dessus.

   Entre-temps, nos deux compères Sullivan et Ulrick, avaient rejoint le bord dès le début des hostilités.  Ils ne s’étaient pas arrêtés avec les autres et avaient poursuivis leur chemin, fonçant �  travers les buissons avec leur tronc d’arbre sur l’épaule, et c’était eux qui avaient renseignés Jim pour tirer au canon au bon endroit dans la forêt, au jugé sans blesser personne, ce qui est une prouesse digne de lui !
      Jimmy Lorage dit « Jim », il a quitté l’armée pour sa soif de l’or. Il est �  moitié sourd et on le dit en partie fou. C’est le maître canonnier, le meilleur de son temps comme disent ses compagnons. Son plus grand exploit est d’avoir démâté un poursuivant un jour de mauvais temps. Son pire exploit, comme il le dit, est d’avoir fait exploser une flûte chargée d’or. Avec Simon l'ancien, le chef de pièce, ils font une équipe redoutable.

  Maintenant que tout le monde est remonté �  bord sans casse, �  part quelques blessures sans gravités, après le moment de stupéfaction l’heure est �  la décision. Le Jaguar n’est plus seul sur l’île et il va falloir changer de stratégie.

   
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« Répondre #70 le: 17 Décembre 2013 à 17:10:53 »

   le soir venu, une relative tranquillité s'était installée dans la la crique où le Jaguar mouillait. Seul des cris d'animaux nocturnes résonnaient dans la forêt environnante. Ne se sachant plus tout seul sur cette île, le Jaguar avait renforcé sa surveillance. Son équipage pouvait craindre une attaque de nuit venant des autres navires.
   Dans sa cabine, Francesca discutait avec Belford de la situation et de la marche �  suivre pour la suite. Marco était l�  lui aussi.

   Marc Dupoil, dit « Marco ». C'est l'intendant et le quartier maître du navire. C'est un jeune homme, ancien moine dominicain qui, chassé de son ordre après avoir aimé une femme, a accepté de s'engager sur un navire ne sachant rien faire d'autre. C'est lui qui fait la messe et donne aux hommes un coté révolté. Il est aussi l’instituteur en quelque sorte de l’équipage et également l'aide du chirurgien du bord �  l'occasion. Il est cultivé, il sait lire et écrire et parle le latin et l'italien.


_ C’est vraiment mal parti cette histoire de « corne » fait Marco en grimaçant . Tout ce qu’on récolte c’est des ennuis. On a déj�  eu deux disparus pendant cette tempête qui a bien faillit tous nous avoir. Nos gars se font tirer comme du gibier pendant leurs corvées de ravitaillement.  On est repéré, les hommes craignent une attaque de nuit, nos réparations ne sont pas encore terminées. On a eu de la chance de ne pas avoir plus de blessé ni de mort. Ça va mal finir tout ça !
_ Pour les réparations, il ne reste plus que la vergue volante �  installer. Demain en fin de matinée ce sera une affaire réglée explique Berford.  C’est vrai que ça ne tourne pas �  notre avantage. Mais si les autres sont l�  c’est pour réparer eux aussi.  Reste �  savoir qui est sur cette île, combien de navire il y a, où ont-ils  mouillé et quand vont-ils repartir ?
_ Franchement Francesca reprend Marco qu’est-ce qu’on a comme information ? Les ragots d’un vieux qui est jalousement gardé par tout l’équipage d’un bateau qui s’empressera de nous semer �  la moindre occasion. Une fois qu’ils auront réussi  on sera bon pour rentrer bredouille au port le plus proche. Et qui nous dit que c’est eux qui réparent en ce moment ? Que c’est eux qui nous ont attaqués dans la forêt  aujourd’hui  et pas les autres qu’on a démâté avant la tempête ? Si ça se trouve le Silent Capricorn est déj�  parti ou n’a jamais mouillé ici ! Il est peut-être loin �  l’heure qu’il est !
_ C’est vrai, il faut reconnaître que c’est un peu léger comme source. Une histoire de trésors raconté par un vieux fou dans une taverne rajoute Belford ! Et pourtant on est plusieurs équipages �  y avoir cru au point d’affronter des tempêtes comme on en a rarement eu !
_ Je sais répond Francesca, que voulez-vous qu’on fasse ? Abandonner ? L’équipage ne voudra jamais. Récupérer de gré ou de force le vieux ? Il faudra combattre. Est-ce que ça vaudra le coup de perdre des hommes pour ça ?
_ Organisons un vote demain propose Marco. De cette façon nous pourrons mieux prendre une décision.
_ Bonne idée ! Qu’en penses-tu Francesca ? On propose soit d’abandonner, soit d’attaquer le Silent Capricorn et de prendre le vieux !
_ Pour l’attaquer, il faudra le faire en mer. On va déj�  le chercher ici. Si on trouve son mouillage on propose le vote, sinon on laisse tomber. On va déj�  soumettre l’idée �  tout le monde. Il faudra aussi une trentaine de volontaire pour l’expédition �  terre. Elle devra partir dès l’aube, �  la fraiche.
_ Je m’occupe de ça lance Belford avec un léger sourire. Toi Marco tu soumettras les propositions aux hommes dès ce soir. Ça leur laissera un peu de temps pour y réfléchir avant de voter… si on vote !

   Ce sera donc l’équipage qui jugera de la poursuite des événements. En attendant, une veille accrue s’organisait sur le pont dans la crainte d’un abordage adverse. La nuit sera longue mais décisive.
   
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« Répondre #71 le: 08 Janvier 2014 à 17:38:17 »

  Le lendemain matin, l’équipage était encore �  débattre sur les conséquences d’attaquer le Silent Capricorn pour kidnapper le vieux détenant le secret de cette corne que tout le monde convoite. Le problème c’est que personne ne sait où se trouve le voilier, ni si vraiment il a mouillé dans l’île. De plus deux principales idées s’opposent. Il y a ceux qui veulent l’attaquer au mouillage une fois l’avoir trouvé, et il y a ceux qui préfèrent l’attaquer en haute mer quand il repartira. Une troisième petite minorité souhaitait tout simplement abandonner.

   Parmi un petit groupe en pleine discussion,  il y avait Simon. Simon l'ancien comme on le surnomme. C’est le meilleur chef de pièce. Un peu violent et âgé, c’est un homme replié sur lui-même qui vit dans son passé. Il se vante, �  qui veut l’entendre, qu’il a navigué jadis aux côtés de grands pirates comme Scar et Taranis.  Il se dispute souvent avec ses nouveaux confrères qui ne le connaissent pas assez, mais pour les autres c’est un bon camarade. Il sait toujours ce qu’il se passe au fin fond des Caraïbes. Il est au courant de tous les potins et ragots que l’on pourrait trouver dans les tavernes et tout le monde se demande comment il fait, car on le voit rarement sortir pendant les escales.

   Simon ne discutait pas mais écoutait avec attention. Il prit soudain la parole et ce qu’il révéla surpris tout le monde autour de lui.

_ Moi je sais où elle se trouve votre corne dit-il en toute décontraction.
_ Qu’est-ce que tu racontes ? Tu sais où est la corne ?
_ Ouais, et d’abord c’est pas une corne.
_ C’est quoi alors si c’est pas une corne ?
_ C’est une cascade qui sort d’une falaise.
_ Et où elle est ta cascade qui sort d’une falaise ?
Ses compagnons étaient septiques. Il y avait même de la moquerie dans leurs questions. Mais Simon continuait �  donner des détails qui les intriguaient de plus en plus. L’intérêt grandissait au fur et �  mesure qu’il parlait.
_ Mais pourquoi tu ne l’as pas dit plus tôt ?
_ Ben personne me l’a demandé !
_ Et tu tiens ça d’où ? Qui t’en a parlé ?
_ C’est l’indien.
_ L’indien ? Jaguar courant ?
_ Ouais lui.

   Jaguar courant, ou  Mictlantecuhtli, était un indien originaire d’une tribu de Mosquitos �  l’époque de Bélénos l’ancien capitaine, quand Francesca n’était encore qu’un second. Son surnom indien inspira celui du bateau. C’était un gabier grand et fort et d’une incroyable agilité malgré sa corpulence imposante. Insensible au vertige, il se déplaçait dans la mâture comme personne. Au sol il pouvait courir si vite et sans bruit qu’on ne le voyait pas passer, d’où son surnom. C’était un homme apprécié de ses compagnons. On disait qu’il portait chance quand on était avec lui. Il aimait la nature et n’aurait pas fait de mal �  une mouche, mais il restait sans pitié dans les combats. C’était le meilleur ami de Bélénos . Ils furent tous les deux débarqués pour cause de blessure après la bataille de La Tortue contre les espagnols.
   
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« Répondre #72 le: 10 Mars 2014 à 13:53:12 »

   La rumeur que Simon connaissait la “Corne d’abondance” et son emplacement fit le tour du bateau en un rien de temps. Du coup le débat n’était plus le même. Il fallait décider si on restait �  suivre le Silent Capricorn, �  condition de le retrouver, ou de tout laisser derrière et de partir chercher cette corne. Il n’était même plus question de kidnapper le vieux.

   Simon, quand �  lui, jubilait de l'intérêt qu’on lui portait soudain. Après le moment de stupéfaction suite �  ses révélations, avec son lot de reproche de ne pas l’avoir dit plus tôt, il était devenu le sauveur d’une situation en perte de contrôle. Le Jaguar avait réchappé de justesse �  une tempête d’une rare violence. Ensuite son équipage s’était fait attaquer �  terre pendant ses réparations, et au final il avait perdu la trace de cette corne en s’abritant dans une île déserte qui finalement de l’était pas. Il y avait l�  de quoi douter sur la suite des évènements.

   La décision de quitter les lieux et de partir au crépuscule fut prise, pratiquement �  l’unanimité, en milieu de l’après-midi. Le gros des réparations étaient fini. Il ne restait que des détails qu’on pouvait terminer en mer. L’agitation �  bord était �  son comble. Les préparatifs allaient bon train, tout le monde avait hâte de partir. Le moral des hommes était gonflé �  bloc et Simon y était pour quelque chose. Il le savait et en profitait bien. Tout le monde était aux petits soins avec lui, même Francesca lui avait offert une bouteille de rhum de sa réserve, �  condition de ne pas la vider d’un seul trait !

   La lumière descendait au fur et �  mesure que le grand astre du jour glissait lentement derrière l’horizon. C’était un magnifique couché de soleil. Il arrosait de ses nuances oranges et rouges toute une partie d’un ciel sans nuage, comme une explosion de lumière. Il était dans l’axe même de la petite crique où le Jaguar s’était reposé et d’où il allait maintenant partir. Poussé par une brise légère, le bateau se mit en mouvement. Il sortir tranquillement, silencieux, avec toute la majesté de sa splendeur, vers l’ouest. Sa silhouette s’éloignait en ombre chinoise devant un crépuscule qui laissait lentement la nuit s'installer où les premières étoiles apparaissaient déj� . Les hommes étaient fière de lui. Il allait encore les emmener �  l’aventure pleine de richesse et d’espoir, tout ce dont un mortel ici-bas rêve ou rêverait d’avoir.
 
Journalisée

Tant qu'à faire, que de faire, autant bien faire.
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