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Auteur Fil de discussion: Long sera le jour  (Lu 1859 fois)
Mercantos
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« le: 22 Juin 2007 à 14:33:21 »

La nuit a été longue et long sera le jour. Du moins c’est ce que se dit Jacques-Henri, matelot �  bord du puissant manowar du royaume de France. Lorsqu’il a embarqué �  Lorient, il s’imaginait milles aventures extraordinaires et depuis trois ans qu’ils naviguaient de port en port dans les caraïbes, il avait eu le temps de désenchanter.

Bien sur les pirates grouillaient ici, mais lesquels osaient affronter un manowar ? Très peu, trop peu et jusqu’�  maintenant, les quelques fous qui s’y étaient frotté l’avaient payé cher sans que cela ne cause grand émoi �  bord du navire du roi. Leur puissance de feu était telle que le premier tir permettait souvent de mettre en déroute le pavillon noir.

Cette journée était pire que les autres. La brume… Il s’imaginait les caraïbes toujours ensoleillées, visiblement ce n’était pas le cas puisqu’aujourd’hui ils voyaient �  peine �  quelques brassées devant eux. Jacques-Henri observait la nappe blanche qui recouvrait l’océan, se demandant s’il devait regretter d’être devenu marin. Il était nourri, il dormait au chaud, ou du moins pas dans la rue, et recevait une solde qu’il pouvait dépenser dès qu’ils jetaient l’encre pour ravitailler ou livrer des prisonniers.  Il ne voyait rien, ni terre, ni mer, ni animaux marins qui se plaisaient d’habitude �  longer le navire pour jouer dans les remouds.

Le vent n’était pas non plus au rendez vous, il ne gonflait pas les voiles, ne chassait pas le brouillard lourd et humide. Tout était calme et plat, comme s’ils avaient franchi une frontière imaginaire qui les avaient conduit dans le royaume des morts et du repos éternel. Le matelot cracha par-dessus bord et observa. Aucun vent de changea la trajectoire de la salive qui disparu dans les écharpes blanches qui s’enroulaient autour de la coque. Il allait retourner sur le pont quand son regard sembla distinguer quelque chose.

Il se concentra, plissant les yeux pour  mieux voir, figé vers l’horizon. Soudainement, il y eu une éclaircie, comme si un tunnel était creusé dans le brouillard et il cru apercevoir une voile qui passait furtivement sur bâbord, proche, trop proche.

« Voile à bâbord ! » hurla t il �  plein poumons.

Il n’eu pas le temps d’esquisser le moindre geste que la brume se refermait sur le navire inconnu, ne laissant aucune trace. Plusieurs matelots l’avaient rejoints, ainsi que le maitre d’équipage.

« Ou ça ? » Demanda l’un d’eux

« Juste ici » répondit Jacques-Henri en pointant du doigt l’endroit ou il l’avait vu.

« Je ne vois rien » « Moi non plus » « ou ça petit ? »

Les réponses fusaient de toutes part, personne ne pouvait plus voir le navire. L’avait il bien vu lui-même ? Il commençait �  en douter, cela faisait plusieurs heures qu’il se lamentait du manque d’action et peut être ses yeux l’avaient trompé pour tromper l’ennui ? Le maître d’équipage l’attrapa  par le bras, le secouant fermement.

« Ou ça petit ? Ou t’as vu une voile ? »

Le lieutenant était arrivé lui aussi en entendant l’agitation, plusieurs soldats �  ses cotés.

« Que se passe t il Bosco ? Il y a un navire ou pas ? »

« Euh… Je sais pas lieutenant, c’est le petit… Il dit que... »

« Et bien parlez que diable ! »


Le maître d’équipage jeta le jeune Jacques-Henri entre lui et le lieutenant comme pour se protéger.

« Réponds petit, le lieutenant t’as posé une question. »

Le matelot sembla hésiter un instant. Devait il insister ? Nier ? Quelles seraient les conséquences ? Il avait fait mettre en branle une bonne partie de l’équipage et s’il n’y avait rien, le lieutenant lui en voudrait de l’avoir fait déplacer pour rien. Il réfléchissait �  toute vitesse.

« J’ai vu… J’ai cru voir une voile par bâbord avant. »

« Dans ce brouillard ? »
  Répondit sèchement le lieutenant en tirant sa longue vue pour la déplier.

« Oui. »

« Je doute fort que tu puisse voir quoi que ce soit. »
Il scrutait l’horizon à l’aide de son instrument. « Bosco, il faudrait cesser de donner du rhum aux jeunes mousses, il n’y �  absolument rien ici. »

Le bosco n’eu pas le temps de répondre. Un éclair illumina de teintes rouges et orange l’épaisse brume qui leur faisait face.

« A terre ! » hurla une voix.

Alors que tous se jetaient sur le sol le fracas du tonnerre suivit l’éclair. Rauque et déchirant, vibration morbide sur l’océan. Jacques-Henri colla ses deux mains sur ses oreilles, il savait reconnaître ce bruit mais �  l’entendre il devait être déj�  proche.

Après l’éclair et le tonnerre, ce fut au tour de la pluie. Pluie de métal brûlant. Les boulets virent déchirer le flanc du manowar, on pont et quelques membres de l’équipage.

« Branle bat de combat ! »


Ce n’était pas la voix du lieutenant qui avait donné l’ordre, quand Jacques-Henri tourna la tête, il compris pourquoi : il gisait décapité sur le sol, sa longue vue toujours en main. Tous s’activèrent pour se rendre �  leurs postes de combats, matelots, soldats, canonniers. La luie de boulets ne cessaient de tomber drue depuis le navire ennemi, comment pouvaient ils tirer ainsi �  l’aveugle et faire mouche ? Comment pouvaient ils naviguer dans pareil conditions ? C’était des pirates �  coup sur, et �  entendre le bruit de leur canonnade ils étaient �  bord d’un gros navire.

Les canons du Manowar répondirent �  l’aveugle alors que le pilote tentait une manœuvre de fuite. Etrangement, ils n’arrivaient pas �  se défaire de leur assaillant. La scène était extraordinaire, le puissant Manowar, terreur des mers et des pirates, contraint �  une fuite qu’il n’était même pas capable d’assurer. Soudain, surgissant de la brume, il apparu. Le navire pirate, car s’en était bien un, s’était rapproché pour se préparer �  l’abordage et ils le virent dans toute sa splendeur.

Une brigantine battant pavillon noir. Ils reconnurent ce pavillon au premier coup d’œil : Mercantos, ce scélérat que les gouverneurs refusaient �  présent de recevoir. Il avait coulé nombre de navires français et les relations pourtant cordiales qu’il entretenait au début avec le royaume s’étaient vite dégradées. Maintenant, voil�  qu’il avait l’audace d’attaque ce navire, l’un des plus puissants. Pire, il allait réussir �  le couler ou �  s’en emparer. Jacques-Henri regarda autour de lui, le pont lui semblait vide, un homme sur quatre était �  son poste, �  peine suffisant pour naviguer, encore moins pour combattre et ils étaient dans la ligne de mire de la brigantine �  peine endommagée.

« Feu à volonté ! » entendit il rugir sur le navire pirate.

Il se coucha au sol, se demandant s’il allait survivre et surtout, s’il valait mieux survire et tomber aux mains de Mercantos ou s’il était mieux de mourir. La détonation se fit plus faible alors qu’ils étaient proches. Pourquoi donc ?  Les canons du Manowar répondirent avec tout ce qu’ils pouvaient donner. Des cris s’élevaient de la brigantine. Pourquoi ?

Le matelot se releva pour observer. Il ne tirait plus, il n’était pourtant pas �  distance d’abordage, il en était même loin grâce aux manœuvres d’évitement du pilote. Les voix s’élevaient puissantes et rageantes en face et il vit leur navire virer et faire demi tour. Une dernière salve du manowar ne fit que peu de dommage avant qu’ils ne disparaissent �  nouveau dans la brume. Que se passait il ? Pourquoi abandonnaient ils un combat pourtant gagné ?

Les français se rassemblèrent et se comptèrent : cent cinq marins, il s’en était fallu de pu qu’ils doivent se rendre. La coque et les voiles n’étaient pas en meilleur état. Un tir, juste un tir des pirates et c’était la défaite. Pourquoi diable avaient ils abandonné ? Jacques-Henri s’avança timidement pour apporter la réponse �  cette question que tous se posaient.

« J’ai entendu ce qu’ils disaient, je sais pourquoi ils sont partis. »

Les cent quatre survivants étaient rivés sur lui.

« Ils n’avaient plus de boulets. »

Plus tard, en arrivant �  bon port, ils apprendraient que Mercantos avait coulé deux navires français avant de les croiser, dont un galion renforcé, et qu'ils ne devaient sans doute leur survie qu'au déluge de fer qu'il avait fait pleuvoir sur le galion. Sur l'île qu'il avait quitté, on confirma que le pirate, contrairement �  ses habitudes, ne s'était réapprovisionné ni en vivres ni en munitions. Nul ne sait pourquoi, Jacques-Henri, lui, y voit la main de Dieu.  
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