Ce matin je me suis encore réveillé avec la gueule de bois. Je ne parle pas de cette machoire en ébène que notre charpentier m'avait confectionné le jour où un boulet est passé si prés, un matin au large de La Barbade, qu'il avait emporté la moitié de ma vieille trogne. Non, ça je m'y étais habitué. Ce n'était pas non plus les conséquences d'une énième nuit passée dans les tavernes d'Antigua � refaire les océans avec des compagnons d'infortune.
Non. Voil� , quand j'ai ouvert ma page j'ai bien senti qu'il manquait un truc. J'ai cherché ce qui avait pu changer, de nouvelles règles ?... Mais non, ce n'était pas grand chose, juste un mot : "alliance". Et l� j'ai compris que j'étais seul. Un léger frisson a parcouru ma colonne vertébrale et puis les premiers souvenirs sont apparus : ce jour où le Baron Noir m'a recueilli, la morve au nez, sur les quais de St Martin où je faisais la manche pour m'acheter un quignon de pain. Et puis l'embarquement avec ces premiers gredins qui constituèrent l'alliance et qui m'apprirent le métier. L� je tiens � remercier tout particulièrement Ronan qui m'a donné toutes les ficelles pour survivre dans cette galère. J'essaierai de lui faire honneur pour la suite des évènements. Et nous nous recroiserons surement sur la "sainte zone".
Bah, comme dit Mary "laissons le passé dans l'oubli". J'essuie cette larme qui coule sur ma joue (une poussière dans l'oeil surement), je serre les dents, et je regarde vers l'horizon lointain. Je suis grand maintenant, je peux bien me débrouiller tout seul.
Il n'ont qu'� bien se tenir les autres !
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