Chantier naval, colonie de Cayonne

[GorRilLa]

Notre choix fait, nous devions �  présent vendre le Pequod. Je partais alors avec Hensel pour trouver le chantier naval de la colonie. Une grange portait un panneau où était gravé un navire. On supposa qu'il s'agissait de l'endroit que nous cherchions. On entra dans le bâtiment. Un jeune homme robuste nous acceuilla et avertit une personne de notre arrivée. Un petit homme s'avança. Il paraissait très vieux et fatigué. Il me dit :

- "Bonjour étranger! Qu'est-ce qui t'amène ici?
- Je cherche �  vendre mon baleinier. J'ai pensé que c'était ici le meilleur endroit de la colonie pour le vendre, peut-être me suis-je trompé?
- Non, non, tu es bien au bon endroit. Je suis encore le gérant de cette affaire, pour quelques temps. Bientôt, c'est mon jeune apprenti qui reprendra mon affaire. Mais assez papoté. Tu es donc le propriétaire du baleinier tout juste arrivé. Je peux te racheter ton navire. Viens avec moi dans l'arrière cour, et dis �  ton ami de venir aussi."

Hensel et moi le suivîmes jusqu'�  une petit cour derrière la grange, entourée d'un grand jardin.

- "Laissez moi vous offrir �  boire. Tom, va nous chercher un pichet de vin et trois verres. A moins que vous ne préfériez autre chose?

Je lui fis signe de la tête de que le vin nous irait. L'apprenti déposa le pichet et les verres. Tout en nous servant, le vieillard dit :

- "J'ai passé ma vie en mer, jusqu'�  mon arrivée sur cette île. Je suis tombé gravement malade, et le médecin de cette colonie m'avait prodigué de rester �  terre, et d'essayer de terminer ma vie plus calmement et surtout avec beaucoup moins de boisson. Je n'ai presque plus le droit de boire, et pour un marin c'est assez dépitant. Bref. J'ai ensuite utilisé mes économies pour acheter cette grange, et comme cette colonie n'était pas si développé qu'elle l'est devenu, j'ai ouvert le premier chantier naval ici. Après dix sept ans passé sur terre, je n'ai qu'une envie, repartir en mer. Quitte �  y mourrir".

Hensel ne put s'empêcher de me regarde d'un air de dire que l'homme devant nous était fou.

- "Mais vous savez qu'aucun capitaine n'accepterez de vous prendre sur un navire? Sauf votre respect, vous seriez plus une charge qu'autre chose, lui dit Hensel.
- Je sais bien l'ami. Mais même si je ne suis plus capable de soulever un sabre ou d'accomplir des tâches banales, mes années en mer m'ont appris �  cuisiner plutôt bien, et surtout, �  soigner les blessés. C'est grâce �  un médecin du nom de Livesey que j'ai tout appris.
- Je ne pense pas pouvoir faire grand chose pour vous. Vous êtes intéressé par mon bateau?
- Oui, je vous l'achète, pour moi-même si vous voulez savoir. J'aimerai participer �  une chasse �  la baleine avant de mourir, retrouver l'exaltation de la mer."

Cette fois ci, Hensel ne put retenir un petit rire. Le vieux sourit, puis dit :

- "Vous pourriez m'apprendre?
- Je ne chasse plus la baleine. Si un jour je reviens ici et que vous y êtes encore, peut-être reprendrai-je la route pour l'Europe. Si vous voulez je vous amènerai. Mais je ne peux le faire tout de suite.
- Emmenez moi avec vous avant, je soignerai vos blessures, je cuisinerai...
- Je ne serais pas maitre de mon navire. Je ne peux faire le choix de vous emmener.
- Capitaine, si je peux me permettre, faisons le passer pour l'un des notre. Nous n'avons ni cuisinier, ni médecin, et si le capitaine Dorian est dans le même cas, alors il nous serait regrettable de ne pas avoir accepter l'offre de notre homme.
- Tu as raison. Combien me m'achètes-tu le navire?
- 8000 pièces d'or, je ne peux plus...
- D'accord. Prépares tes affaires, euh, quel est ton nom déjà?
- Je m'appelle Toffee.
- Eh bien Toffee tu es à présent mon cuisinier et médecin."

Les hommes sortirent, après que Toffee eut dit au revoir �  son apprenti et rassemblés quelques affaires. Il faudrait maintenant rejoindre John Dorian, au Neverland.

(HRP : suite sur le Neverland, au port de la colonie de Cayonne.)