De l'ethique et de la liberté.

[vaughan]

"On ne devrait pas trop avoir de problème �  venir �  bout de cette pinasse hollandaise."

Le capitaine Van Ray Vaughan, avait accepté de rendre service au gouverneur de la petite Goave en attaquant des bateaux flottant sous pavillon hollandais.
Rien de bien glorieux...
D'ailleurs, ceci avait installé un mauvais climat sur "La Main du Diable", les marins n'allaient pas manquer de le lui rappeler.

Capitaine, il faut dire qu'il n'y a rien de bien difficile dans ce genre de missions.

Après un moment d'attente, le Bosco continua :

Depuis que je suis sous vos ordres, vous nous parlez sans cesse de liberté et de divers utopies, dont j'avoue ne pas comprendre souvent le sens, mais, j'ai l'impression qu'ils ne sont que des mots.
On est entrain de se faire bien voir par la couronne française et mal voir par tout ceux arborant le "Jolly Roger".
En nous soumettant �  la volonté de ce gouverneur, nous ne nous rendons plus maître de nos destinées.

Le capitaine marcha lentement, se rapprochant de la proue.
Tout en regardant au large, la pinasse rongée par les tirs de boulets de canons, il lança une question au Bosco :

Toi et les autres, vous pensez que l'on ne sert pas la liberté?
Ou bien est-ce que vous vous sentez moins libre ?
Il y a l�  une grande différence.
La liberté, n'est pas seulement ce qu'elle semble être pour soi, mais ce qu'elle est en soi.
Que préfères-tu, être libre ou servir la cause de la liberté ?

A ces mots, le maître d'équipage ne semblait pas voir où le capitaine voulait en venir.

Mais, capitaine...  

[vaughan]

"...je ne vois pas ou vous voulez en venir..."

Vaughan se rapprocha, fixant le Bosco dans les yeux.

_Tu me prends pour qui ?
Crois-tu je leur lèche les bottes pour le plaisir de me faire bien voir auprès de leur "Roy" ?
N'as-tu pas remarquer que nous n'attaquions que des navires espagnoles ?
Je me décarcasse �  avoir des informations, ils savent tout, tu entends bien ?
TOUT.


Le capitaine respira un grand coup, une bouffée de poudre �  canon, toussouta un coup et repris son explication :

Ces navires espagnoles, �  moins d'un miracle, transportent de nombreux esclaves.
Mais cela, vous n'en avez que faire, vous préférez peut-être que je les revende ?
Je me contrefiche de savoir pour quelle couronne je travaille, se battre pour la liberté est ma raison d'être.
Je me contrefiche aussi de connaitre l'avis de ces soi-disant pirates, certains ne valent guère mieux que certains corsaires, s'enrichissant du mieux qu'ils le peuvent...
Maintenant, si tu n'as pas la même vision de la piraterie, je ne peux rien pour toi.
Rien ne te retient ici.