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cafardos
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Invité
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« le: 28 Juillet 2007 à 22:22:28 » |
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Zita était ce qu'on appelle une femme de mauvaise vie. Créole fille d'esclaves libérés, sa mère était morte en mettant au monde un deuxième enfant alors que Zita était âgée de quatre ans et son père avait pris la mer et y était mort. La vie difficile � laquelle elle avait du faire face par la suite l'avait conduite dans un bordel, le "Fifteen's". Quand elle enfanta Maria, dite La Brunette ou Cafard, elle ne se préoccupa même pas de savoir qui pouvait bien être son père, ni ce qu'elle allait devenir. Lui garantir une vie sereine et un avenir sain, elle n'y aurait même jamais pensé. Vivre au jour le jour, et survivre, tels étaient ses objectifs, et dans son esprit le sort de La Brunette était réglé. Elle allait prendre sa place, fille de joie dans une maison de plaisir pour flibustier... En dépit d'un caractère un peu trop emporté et d'un physique non pas ingrat mais félin et presque maladif... La Brunette était bien chétive, ce qui n'était pas du goût des hommes, habituellement. Une sorte de poupée qu'on avait peur de briser. Cette vie bien tracée qui attendait La Brunette, c'était bien entendu avant que Monsieur Henry n'entre dans la vie de ces deux femmes. Monsieur Henry était un homme étrange, un vrai gentilhomme, embarqué sur une frégate de "messieurs de fortune". La rafinerie au sein de la barbarie. Monsieur Henry était très cultivé, on ne savait trop pourquoi il avait choisi la piraterie. Toujours est-il qu'il aimait beaucoup Zita - le simple fait de le voir dans un bordel "tait d'ailleurs surprenant - et qu'il s'était pris d'affection pour La brunette, qui était déj� la coqueluche des filles de petite vertu de la maison. Grace � lui, la Brunette s'instruit, se passionna pour des livres qu'elle ne lirait jamais et se surprit � rêver de liberté, de l'éclat des armes et des bonheurs de l'océan aux nombreux horizons. A seize ans, La Brunette décida de prendre sa vie en main. S'embarquer sur un de ces vaisseaux qu'elle ne faisait que contempler était son but. Qu'adviendra-t-il ? Nul ne le sait. La Brunette attend son heure. Et Zita et ses homologues l'observent avec amusement. "Frêle adolescente pleine d'idées et de projets... Ta fougue te perdra, si ce n'est pas toi qui perds tes illusions", pensent-elles. Qui sait ?
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