Le voyage d'Agonie la Belle et ses compagnons vers l'ile de La Tortue.

[Capitaine]

Tard dans la nuit précedente Agonie la Belle, sa fille Aurora, Happy Jack Rackman et Cayenne le créole avaient quittés Antigua, craignant d'être surpris par un raid imminent de pirates. Enfin c'est ce que Cayenne supposait. agonie lui croyait que c'était Le Barracuda, une autre de ses vieilles connaissances qui l'avait retrouvé.
Maintenant ils faisaient tous les quatres voile �  bord d'une baleinière empruntée vers la Tortue, base de la flibuste française, en plein après-midi. Cayenne connaissait pas mal de monde l� -bas et comptait bien renouer contact avec eux pour commencer �  reformer un équipage de joyeux et sanguinaires pirates.
Pendant qu'Agonie la Belle montrait �  sa fille comment s'orienter en pleine mer gr� ce �  un compas et �  la position du soleil, Rackman faisait l'inventaire de leur budget et de leur armement: tout juste une douzaine de pièces d'or, 5 pistolets �  silex, un sabre court et une hache d'abordage. Pas grandiose, mais ca leur suffirait �  s'établir �  la Tortue. Cayenne était �  la barre, silencieux, fumant le cigare. Il avait enlevé son tricorne, découvrant des cheveux courts gris fer comme ses favoris. Agonie lui lanca:
-Cayenne, chien galeux, comptes-tu nous dire un jour ce que tu veux faire �  la Tortue ? On aurai été �  Port Royal c'était beaucoup plus près....
-Si tu veux recomposer un équipage Agonie, le milleur moyen c'est d'aller chercher des volontaires �  la Tortue! L�  où toutes les crapules des bas-fonds des pires coupes-gorges des caraïbes s'arrêtent quand elles connaissent uen mauvaise passe. L� -bas c'est sur on trouvera du monde.
-Mais tu ne comptes tout de même pas aller rendre visite �  Trinita ? intervint brusquement Rackman. On en a déj�  parlé, il est absolument hors de question que ce bargot nous rejoigne!
-Voyons, Jack, supplia Cayenne, je te répète que Moody est le meilleur dans sa spécialité, tu n'en trouveras pas deux comme lui �  la Tortue!
-Ca je veux bien te croire, maugréa l'anglais.
En entendant les flibustiers se disputer d ela sorte, Aurora se joignit à la conversasion:
-C'est qui ce Trinita ?
-C'est un vieil ami à moi, expliqua Cayenne. Il se nomme en vérité Ian Mood, il était l'un de smeileur chef cannonier de la marine anglaise, capable d'envoyer par le fond des merveilles architecturales que les français appellent navire de guerre.
-Et c'est un véritable cinglé, ajouta Rackman à l'intention de la jeune fille. Près de 15 ans passés derrière des cannons et il est devenu sourd �  75%, et il a une nette tendance �  tout dévaster sur son passage.
-On le surnomme Trinita parce que Attila est déj�  pris par un autre grand pirate, fit Agonie. Et je suis d'accord avec Rackman, il est fou. De tout les forbans que j'ai rencontré, c'est le seul a m'avoir jamais fait peur et qui m'ai autant fasciné.
-Et pour ne rien arranger, il tient le bar le plus infréquantable du quartier le plus mal famé de la Tortue, conclut Rackman avec un rictus navré.
-Laisse moi eu moins lui parler, fit Cayenne au britannique. Si vraiment il me parait trop désiquilibré, tu as ma parole que je n'insisterai pas. On ira voir ce vieux pécheur que tu connais, l� , tu sais ce vieux marin toujours vissé au comptoir...
-Entendu Cayenne, soupira Jack Rackman d'un air résigné.  

[Capitaine]

Le lendemain matin, Jack Rackman se réveilla le premier. Le vent soufflait doucement, la mer était calme, des nuages sombres et interminables traversaient le ciel, voilant le soleil et annoncant une pluie imminente, les rhumatismes du vieil anglais confirmant cete prévision. Il secoua Agonie la Belle, et quand celui-ci cligna des yeux, il posa un doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence, et lui fit signe de venir �  l'avant de la baleinière. Quand ils furent installés, Rackman commenca:
-Dis-moi Agonie, tu n'as quand même pas l'intention d'emmener ta fille avec nous ?
Le français parut ne pas comprendre, puis répondit calmement:
-Bien évidemment! Je ne peux pas la renvoyer �  sa mère après tout le chemin qu'elle a fait, et elle veut apprendre le métier.
-Mais tu délire Agonie, une adolescente n'a pas sa place dans notre projet de réinsertion, ona besoin de gros bras, pas d'écolière! Et on aura besoin de tes connaissances et de ton sens de la diplomatie, pas que tu sois tout le temps sur son dos pour lui apprendre �  bien tenir une épée!
-Mais Rackman, je lui ai promis! géignit Agonie. Et...c'est ma fille!
Rackman sembla surpris par cette faible réplique, et fit d'un air méprisant:
-Il n'y pas si longtemps tu voulais oublier jusqu'�  son existence!
-Faut croire que j'ai décidé d'assumer mes responsabilité en tant que père, même si c'est un peu tard. Et puis elle me ressemble tellement, �  s amère aussi...Dis-moi Rackman, sincèrement, tu me donnes quel � ge ?
Jack Rackman ne s'attendait pas �  voir son compagnon parler comme un quadragénaire anxieux, et �  cette question génante il finit par lacher:
-Et bien, je dirais dans les....42 ans ?
-J'ai 4 ans de plus que l'age que tu me donnes, et je mesure �  quel point une progeniture peut paraitre essentielle pour un homme. Je ne veux pas mourir sans avoir tramsmis l'histoire de ma famille et mon héritage �  un être vivant qui me soit lié par le sang. Je n'ai revu ni mes parents ni mon frêre depuis que j'ai quitté la demeure natale, et Aurora représente la seule femme que j'ai aimé suffisament pour agir en homme de bien, du moins durant notre liaison. Cette fille a du caractère et elle tient de moi, je sens que je pourrai en faire une vraie pirate. Ca sera comme d'enseigner �  un simple moussaillon!
Le britannique grisonnant sembla plongé dans une profonde réflexion, et finalement dit �  son frêre d'arme:
-Après tout, c'est ta fille, tu sauras t'en occuper j'espère. Mais en tout cas souviens-toi d'une chose: Trinita a les mains baladeuses en compagnie des jeunes filles.
-T'inquiète pas, Jack, je mettrai les choses au point avec lui dès le départ. une fois que nous serons �  terre je commencerai �  expliquer deux ou trois choses �  Aurora, on verra pour le reste plus tard, quand on aura rempli 25% de nos objectifs.

Cayenne et Aurora se réveillèrent en même temps que le vent, qui souffla violement pendant tout l'après-midi. La pluie tomba également, et les voyageurs furent �  la limite de subir une tempête. Rackman et Cayenne déployèrent tout leurs efforts pour maintenir la voile dans une position favorable, et Agonie �  la barre lutta contre le courant �  l'aide de sa fille. La baleinière longtemps submergée par les vagues fut enfin en vue des côtes de l'ile de la Tortue. Leur voyage prenait fin. Le temps se calma et soulagés ils se laissèrent tranquillement porter jusqu'au port de forbans.