Un corsaire dans les Caraà¯bes

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Le HMS Conqueror avait levé l'ancre depuis Guadeloupe. L'équipage s'affairait sur le pont. Un vent stable s'était installé, et le navire filait �  12 nœuds. Le navire avait pris la route de Port-Au-Prince, et avait pour mission d'intercepter, ou de couler, les navires pirates qui sillonnaient les Caraïbes, et qui attaquaient sans relâche les navires de commerces.
Le voyage durait depuis deux jours, et aucune voile ne s'était présenté. Corey se tenait sur le gaillard arrière, avec Chuck, lorsque la vigie s'écria :

-Voile en vue, capitaine ! Il vient droit sur nous, à bâbord !

Corey se précipita sur le bastingage, et sortie sa longue vue. C'était un sloop d'environ 10 canons, qui filait �  bonne allure. Il voulait en effet leur barrer la route. Corey ordonna le branle-bas de combat.

-Des pirates, sûrement, dit-il à Chuck., ils ne s'arrête donc plus aux navires marchands... Mettez le cap sur eux ! Chargez les canons de bâbord ! Bordez les voiles !

Le Conqueror se dirigeait �  présent vers le navire ennemi. Le vent soufflait maintenant grand largue. Un cri submergea l'agitation du tillac :

-Le vent souffle pour nous, les gars !

Ceci motiva l'équipage, qui redoublait d'efforts. Corey alla voir les servants de pièces.

-Chargez un canon sur deux de boulets ramés. Il faut les empêcher de fuir. Le reste en mitraille.

Les deux navires se rapprochaient inexorablement. L'affrontement devenait inévitable
   

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Les navires étaient désormais bord à bord. La puissance de feu du Conqueror étant largement supérieure �  celle du sloop, les pirates comptaient sur un abordage pour vaincre. Ils s'étaient regrouper sur le tillac, près �  envahir la frégate française. Malheureusement, l'équipage corsaire fut plus rapide. Le chef d'artillerie donna l'ordre de faire feu. Les 16 canons de bordée firent feu �  intervalles régulier. Les pirates regroupés sur le tillac furent balayés par la mitraille, et les boulets ramés endommagèrent sérieusement les mâts. Lorsque la fumée se fut dissipée, on long craquement se fit entendre, et les marins virent le mât principal du sloop s'effondrer dans la mer. Corey voulait profiter de l'avantage créé par ce carnage. Il hurla :

-A l'abordage ! Ne les laisser pas réagir !

Les marins du HMS Conqueror se ruèrent sur le tillac du navire pirate.  

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Une nouvelle bordée détruisit une bonne partie des canons pirates et entama sérieusement la coque. Sur le tillac du sloop, l'affrontement faisait rage. Les pirates se faisaient massacrer par les français, mais aucun ne voulait se rendre. Ils n'avaient rien �  perdre, préférant mourir par le fer que par la corde... Lorsque le tillac fut pacifié, les français s'enfoncèrent dans l'entrepont. Les pirates, après quelques minutes de bataille, finirent par se rendre. Corey demanda qui était capitaine. Un jeune homme s'avança.

-Je suis le second du navire. Le capitaine est mort sur le tillac.

Corey ne répondit pas. Il se tourna vers les marins français.

-Mettez ces chiens �  fond de cale. Prenez tout ce qui peut l'être et partons.  

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Les cales du navire pirate contenait une bonne quantité de marchandises. Les français prirent toutes les choses de valeur : pièces d'or, vivres, marchandises. Les armes des pirates furent également ramassées, ainsi que leur munitions et les boulets. Corey donna une estimation rapide du butin : environ 5000 pièces d'or pour les marchandises, et 6000 pour les pièces. Pour un navire pirate, c'était une bonne prise. Les marins retournèrent sur la frégate. Ils larguèrent les voiles,et le HMS Conqueror laissa sur place le sloop pirate, jonché de cadavres. Corey vint voir le pilote :

-Met le cap sur Puerto-Rico. On trouvera bien des acheteurs l� -bas.
-Et les pirates capitaine ?
-Une fois l� -bas, on les livre �  la justice.
-Et ensuite ?
-Ensuite ? Le sort de tout pirate : la corde.

Le pilote resta sans voix, mais préféra ne rien ajouter. Corey rentra dans sa cabine, et commença �  inscrivit les évènements sur le journal de bord :

Pillage : sloop pirate, 10 canons, pour 80 hommes d'équipage. 10 morts français. 64 morts et blessés pirates. 16 prisonniers, livrés �  Puerto-Rico.


   

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Au bout de deux jours de voyage, la frégate fut en vue des côtes de Puerto-Rico. Le voyage s'était passé sans aucune rencontre. Les hommes étaient détendus, �  l'idée d'une semaine de pause. Corey, lui, devait vendre les marchandises pillées sur le navire pirate. Puis il livrerai les pirates prisonniers �  la première patrouille venue. Le HMS Conqueror fut amaré au port. L'équipage pouvait débarquer.  

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l'équipage était plus que soulagé d'avoir réussit �  éviter le désastre et remercié encore son capitaine de la double réussite de leur entreprise: survivre et aider des ennemis de l'Angleterre.

Après avoir eut leur solde les marins se dépêchèrent d'aller les dépenser �  la taverne ou acheter quelque effet pour améliorer leur vie dans leur voyage futur. 

Tous attendaient après quelques jours de reprendre la mer, leur envie du large se faisait entendre, ceux qui n'avaient plus un rond commençait �  devenir violent ou nerveux, d'autre devenait las de rien faire.  

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Le Conqueror mit les voiles �  l'aube. Corey avait réussi �  écouler ses marchandises, �  divers marchands, bourgeois. L'équipage français pouvait continuer sa mission. Un bon vent soufflait, et Puerto-Rico ne fut bientôt plus visible. L'équipage était heureux de reprendre la mer. Certains traînaient sur le pont pour fumer, d'autres jouaient aux cartes. La frégate avançait tranquillement �  travers les Caraïbes, �  la recherches de navires pirates...ou de tout ce qui se présenterait.
   

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Plusieurs jours s'étaient déroulé depuis le départ de la frégate française. Les mers restaient désespérément désertes, et plusieurs hommes commençaient �  trouver le temps long. La routine s'était installée �  bord, et l'équipage aurait donné n'importe quoi pour la briser. Corey avait approximativement déterminé leur position. N'étant pas très habile avec ces instruments, il savait néanmoins s'en servir. Le Conqueror se trouvait �  mi-chemin entre Trinidad et Grenade. Soudain, la voie de la vigie rompit le calme du navire.

-Navire à Bâbord !

Corey se précipita sur le tillac, et sortie sa longue-vue. C'était un brick battant pavillon anglais. Un navire marchand, bien armé. Il disposait de 10 canons par bordée. Corey se tourna vers Chuck. 

-Branle-bas de combat.

Les sifflets retentirent, et le tillac fut en un instant rempli d'hommes en manœuvres. La frégate corsaire mis le cap vers le navire anglais. Un bon vent de travers soufflait, ce qui lui permettait de filer �  bonne allure. Le pavillon français fut hissé. Le brick avait viré de bord et tentait de fuir. Mais la frégate gagnait lentement du terrain. Corey supervisait les manœuvres. Les canons de chasse avait été armés, et tout le monde se préparait �  l'affrontement.  

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La frégate se rapprochait peu �  peu. Encore quelques minutes et les anglais seraient �  portée. Leur erreur avait été de fuir. Il n'avaient en effet qu'un léger désavantage en puissance de feu face �  la frégate. En fuyant, ils laissent au français la possibilité de les couler par la poupe. Mais l�  n'était pas le but. Un navire  marchand est une bonne prise, et ses cales sont généralement pleines. Dès que le brick fut �  portée, Corey hurla :

-FEU !

Les deux canons de chasse du Conqueror tonnèrent. Deux gerbes d'eau apparurent de chaque côté du brick. Corey donna l'ordre de viser les voiles et les mâts du brick. Il fallait le ralentir. Il appela le maître canonnier.

-Si une canonnade se prépare, dit aux hommes de détruire leurs pièces. On pourra ainsi les aborder tranquillement.    

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Les boulets du Conqueror s'écrasèrent sur le pont du navire anglais, endommageant la base du mât. Les deux navires n'étaient plus séparer que par une cinquantaine de mètres, et le brick était obliger de réduire sa voilure, s'il ne voulait pas démâter. Les français abordèrent le navire par la poupe, évitant ainsi les canons du brick. L'affrontement commença.  

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Sur le brick, le capitaine Johnson n'avait pas l'intention de laisser les français prendre le navire. Il alla noter sur le journal de bord :

-27 juin 1704 : Sommes poursuivis, canonnés puis abordé par une frégate française, de 3 mâts. Équipée d'une batterie de chasse.

Tandis que Johnson notait les évènements sur le journal de bord, l'affrontement faisait rage sur le tillac. L'abordage par la poupe évitait aux français d'avoir affaire avec les canons du brick, mais cela donnait un espace réduit pour l'offensive. Les lignes anglaises étaient difficile �  traverser. Les pertes des deux côtés étaient rudes. Mais les français réussirent �  gagner tout le château arrière. Ils avaient l'avantage du nombre. La totalité du tillac était désormais un champ de bataille sanglant.  

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Les anglais avait commencé �  battre en retraite. Lentement, pour causer le maximum de pertes aux français. Il y avait déj�  une cinquantaine de morts du côté français, mais le double chez les anglais. Ils n'étaient plus qu'une quarantaine �  continuer �  se battre. Dans sa cabine, Johnson finissait la rédaction du journal de bord.

-La défaite est inévitable. Nous n'avons pas l'intention de nous rendre. Que Dieu sauve la Reine.

Sur un ordre de Corey, les français s'arrêtèrent brusquement, mais restaient en garde. La vingtaine d'anglais restant restaient sabre au poing. Johnson les avais rejoins. Corey s'avançât lentement. Il annonça dans un anglais approximatif

-Inutile de tuer plus de monde. Poser vos armes, et vous aurez la vie sauve.  

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Johnson dévisagea Corey. Il était sûr de l'avoir déj�  vu. Cependant, il ne se souvenait pas où. Il se souvint soudain l'affiche qu'il avait vue placardée �  New-York. Un avis de recherche. Il parla au corsaire, en contenant difficilement sa colère.

-Je te connais, toi. Un traître �  l'Angleterre, un moins que rien ! Sais-tu qu'il y a une prime sur ta tête ? "Dead or alive". C'était écrit. 

Corey répondit avec calme.

-Je le sais très bien. Je ne vois cependant pas l'utilité du "Mort ou Vif". Si on me prend vivant, c'est la corde. C'est du pareil au même. Mais ce n'est pas le cas pour vous. Posez vos armes. Je ne le répèterait pas.

Certains anglais laissèrent tomber leurs armes et sortir des rangs britanniques. Puis d'autres. Une petite moitié gardaient le sabre au poing.

-Bande de traîtres ! Lâcha Johnson.

-Je ne dirais pas ça. Il préfèrent vivre plutôt que de mourir inutilement. Cette attitude est infiniment plus logique que la tienne.

Les anglais qui s'étaient rendus étaient assis contre le bastingage du navire. Les autres semblaient hésiter. Finalement, ils laissèrent tous tomber leurs armes et rejoignirent leurs camarades. Tous, y compris Johnson. Corey vint leur parler.

-On va vous déposer au large de la colonie britannique la plus proche. Je ne faillirais pas �  ma promesse. Vous aurez la vie sauve.

Le pillage commença. Les français eurent la surprise de trouver une vingtaine d'esclaves noirs emprisonnés dans les cales du navire. Corey donna l'ordre de les libérer. Ils pourront demeurer sur la frégate en tant que marins s'ils le souhaites, ce qui était souvent le cas, le racisme étant généralement fréquent �  cette époque. Dans le cas contraire, ils seront débarqués �  la première escale.  

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La frégate fit route vers Barbade, pour y déposer les anglais. Ceux-ci étaient invité �  la table des officiers, du moins pour les plus hauts gradés d'entre eux. L'ambiance était détendue, mais sans familiarités. Johnson ne prononçait pas un mot. Il écoutait la conversation sans dire un mot. Celle-ci tournait autour des nombreux combats navals que chacun avait vécu. Certains britanniques racontaient leur carrière dans la Royal Navy. L'un d'entre eux interpella Corey.

-Sir, si ce n'est pas trop indiscret, pourquoi votre tête est mise �  prix ?

Corey fut d'abord surpris de sa question. Si Johnson était au courant, pourquoi pas lui ? Il s'apprêtait �  répondre quand Johnson le coupa, l'air serein. Il commença �  énoncer lentement.

-Meurtre, haute trahison, vol, pillage.

Corey but son verre de vin et regarda Johnson, un sourire sur les lèvres. Visiblement, cette énumération l'amusait.

-Vous en avez oublié un...

Johnson hocha la tête.

-Effectivement. Un haut responsable hollandais a demandé votre tête dans toutes les possessions de son pays. Idem pour vous. Il désigna Chuck du regard.

Corey se resservit en vin, et fit signe que l'on en apporte une autre. Il souriait de plus belle.

-Celui l� , il peut toujours courir. Pour changer de sujet, nous devrions être en vue des côtes de Barbade demain soir, voir après-demain.

   

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  Le jour se levait sur le Conqueror. Corey fut agréablement surpris par la forte brise qui balayait les flots. Si ils en profitaient, ils atteindrait Barbade dans l'après-midi. Les hommes quittaient lentement leur hamac et commençait �  reprendre leur poste, calmement. Le navire voguait déj�  toutes voiles hissées, �  la vitesse de 11 nœuds. Corey estima que le navire pouvait aller encore plus vite. Il donna l'ordre de hisser les bonnettes.
   Les anglais participaient aux manœuvres, sous l'œil attentif de Chuck et de Didasca, le bosco. Corey, quant �  lui, s'entraînait �  grimper au grand mât jusqu'�  la hune le plus vite possible, comme �  son habitude. Il s'amusait parfois �  une course avec les marins de quart, dont les enjeux allaient d'une ration de nourriture supplémentaire �  un verre de rhum ou de vin, chose interdite �  bord pour éviter les beuveries. Les bouteilles étaient sorties pour les invités de marques. Aucun jeu d'argent n'était autorisé.

   Les côtes de Barbade furent en vue au coucher du soleil. Une chaloupe fut descendue pour que les anglais puissent revenir �  terre. La frégate fis ensuite voile vers l'île d'Hispaniola.