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Kathovar
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« le: 06 Juillet 2009 à 23:30:16 » |
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Ender déambulait, sans réel but. L'arrestation de ses amis et la défection de Philodendron, partit � l'aventure avec une prostituée de passage, l'avaient laissé abattu et désoeuvré. Il se promenait pour se changer les idées, goûtant � la liberté, sensation dont il manquait sous la coupe de son père et qui l'avait poussée � fuir le domicile familial. L'or qu'il avait dérobé sans remords lors de son départ lui servait � vivre plutôt confortablement, et cela avec la seule fraction prélevée sur la cassette enterrée � son arrivée en Guadeloupe. Non habitué cependant � la vie de pirate, n'en ayant connu qu'une infime partie aux côtés de Sam Lepirate, Philodendron, Kévin et, très brièvement, ses acolytes, il ne se débauchait pas dans les bars -ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé, son meilleur exemple de piraterie et donc, objectivement, meilleur modèle � imiter étant Philodendron dit "le perpétuel imbibé"- et ne fréquentait pas non plus les filles de joie. Une vie qui, si elle pouvait paraître austère, voire spartiate au yeux de certains, lui convenait cependant parfaitement, partagée entre le rêve, l'insouciance et la lecture.
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-Encore � traîner, � lire tes stupides bouquins au lieu de chercher � devenir quelqu'un ? Que vas tu faire de ta vie ? Ce n'est pas avec des songes, des idéaux futiles ou des croyances païennes que tu réussiras, fit le baron Pontmercy avec amertume. -Père, ces choses l� sont nécessaires pour changer le monde et je refuse de m'engoncer dans la vision étriquée que vous en avez, rétorqua son fils. -Quand comprendras-tu que ta vie ne sera pas dirigée par tes choix, mais � jamais par ceux des autres, de la société, de ton rang et de ton sang ? -Quand comprendrez-vous que je ne veux pas de cette vie que vous avez eu et qui vous cause tant de malheurs ? -Mais qui écoute ton avis ? Penses-tu vraiment que le pouvoir s'acquiert et se garde grâce � la flemmardise ? Grâce � la culture littéraire ? Grâce � l'imagination ? Tu es un Pontmercy, que tu le veuilles ou non tu auras cette vie que tu abhorres tant. Et tu m'en remercieras. -J'en doute père, j'aurai assez de volonté pour réussir l� où vous avez échoué, pour briser ces chaînes qui m'encombrent et vivre, non pas asservi par des coutumes, des codes, des lois, des peines séculaires et imbéciles, affirma Georges. -Mais réveille toi bon sang, sors de cette torpeur, de ce songe, de cette lubie, RÉVEILLE...
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-...TOI GAMIN ! Tu vas faire peur à tout le monde si tu continues à hurler comme ça ! -Que... pardon ? fit un Ender mal réveillé. Où suis-je ? -T'es � Tortuga, en pleine place publique � gueuler des conneries qui emmerdent profondément les honnêtes gens. Alors tu dégages d'ici tout de suite et tu vas cuver ton rhum ailleurs, lui dit un marchand imposant et à l'air agressif.
Ender fila sans demander son reste ni oublier son livre et se rendit � l'hôtel où il logeait. Les souvenirs l'assaillaient. Et il ne savait pas pourquoi.
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« Répondre #1 le: 08 Juillet 2009 à 11:31:47 » |
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La traversée � bord du navire du noble , "Le majestueux", appelé ainsi en hommage � son altesse royale Louis XV, se fit sans aucune encombre. Le navire était certes chargé en parures recouvertes de feuilles d'or et de diverses fioritures, le batiment était tout de même rapide et filait � une bonne allure vers les Caraïbes. Aucune attaque de pirates ne fut � déplorer pendant la traversée, ce qui rendut la tache plus facile pour l'équipage.
Enfin, après plusieurs semaines de voyages, l'ile de la Tortue fut en vue de l'équipage. Mary se trouvait sur le pont et scrutait l'ile qui se rapprochait lentement. La Tortue était un véritable repaire de brigands, pirates, toute la vermine et les personnes malfaisantes y résidaient. Le navire pleins de faste ferait tâche au milieu des autres bateaux, certains en très mauvais état, d'autres étaient déj� dans un niveau de délabrement qu'on ne pouvait parler de bateaux mais plus de ruines.
L'équipage tremblait de plus en plus � l'approche de ce repaire de forbans. Seul Mary était calme et totalement seraine. Le bateau accosta au port et Mary, accompagnée d'un matelot assigné en tant qu'assistant, descendit dans la ville débuter ses recherches. Elle demanda � quelques marins du port qui lui répondirent par le négatif. Mary continua ses recherches en les étalant sur plusieurs jours. Une journée était donnée pour chaque quartier de Tortuga que Mary passait au peigne fin. Elle interrogeait les gens, les habitants, les propriètaires de bars et de tavernes, les marchands... Enfin, au bout du 3 ème jour, elle rencontra un marchand qui lui donna plusieurs informations.
- Un jeune homme bien bâti, bien habillé et l'air cultivé, d’une vingtaine d’années, aux cheveux mi-longs châtains, avec une fine moustache et des yeux verts... bien sur que oui sa me dit quelque chose! Je l'ai chassé pas plus tard qu'hier, ici même. Il dérangeait tout le monde alors je lui ai un peu crié dessus.
- Il est parti où?
- ça je sais pas... il a ramassé un livre et s'est enfui. Il se dirigeait par l� , c'est un quartier avec pas mal d'auberge ou d'hotels... peut-être que vous le trouverez dans le coin!
Mary le remercia et s'appretait � partir quand le marchad l'attrapa par le bras et lui lança un de ses regards qui disent tout sans avoir la peine de parler. Mary grommela et sortit deux petites pièces d'une bourse avant de les lui donner et de repartir.
Mary avit déj� fait le tour de plusieur auberges mais la nuit commençait � tomber. Le matelot qui l'accompagnait tombait de fatigue et avait encore du mal � tenir sur ses jambes après toute la marche de la journée. Mary était aussi épuisée mais satisfaite: il était maintenant sur que le le fils se trouvait sur l'ile et de plus elle savait qu'il résidait dans le quartier. Elle était sur la bonne voie pour le retrouver. Elle fit demi-tour et prit le chemin pour retourner au port.
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« Répondre #2 le: 26 Août 2009 à 17:11:34 » |
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-Réveille toi maudit garnement ! Il est déj� 7H du matin ! Seigneur, que t'ai-je fait pour avoir un fils si inutile ?
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Ender s'éveilla brusquement, en sueur, et regarda par la fenêtre. Il n'était pas 8H, mais tard dans la nuit. Il se leva et ouvrit les battant, puis s'y accouda. Vu la position de la lune, ce devait être 4H. Il laissa le vent le rafraîchir en passant sur son torse nu, savourant le calme.
Ses nuits étaient agitées: alors que certains rêvaient de dragons, de monstres, de feu ou de mort, lui ne voyait que son père. Et en un sens, c'était pire. Lors du réveil, on se souvenait que les démons n'existaient pas, ou que les prêtres pouvaient exorciser ceux qui s'en croyaient possédés. On se souvenait que les dragons étaient des créatures mythiques. On se rendait bien compte que l'on était vivant et en parfaite santé. Et on se rendormait. Lui savait que son père existait, qu'il le cherchait, que ce monstre qui le hantait était le pire dont on puisse rêver: un monstre réel, dont on savait ce qu'il était capable, mais dont ne savait pas l'emplacement, les pensées, les moyens et les agents.
-Je suis loin de lui, pourquoi dois-je encore le subir ? se dit il � voix basse avant de se recoucher.
Sans réussir � se rendormir.
Le matin venu, � 7 heures, il se leva, se prépara et alla se promener sur le port se changer les idées, emportant un livre avec lui.
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« Répondre #3 le: 01 Septembre 2009 à 19:38:25 » |
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Mary avait dormi d'un sommeil paisible et sans rêves. Elle se leva vers l'aube, alors que le soleil venait juste d'apparaitre hors de l'eau et commençait � éclairer l'île. La française s'habilla et alla réveiller son assistant d'un coup de pied dans le ventre.
- Debout flemmard! Il faut reprendre les recherches maintenant!
Le matelot grommela, mécontent de se faire réveiller par un coup de pied, et se leva tant bien que mal. Mary, en pleine forme, repartit d'un pas vif vers le pont et se dirigea vers le port. Elle savait dans quel quartier se trouvait le jeune Pontmercy, maintenant il s'agissait de savoir dans quelle auberge il logeait.
Pendant une heure environ, les aubergistes et taverniers eurent droit � la visite de deux singuliers personnages: une jeune femme habillée comme un homme les questionnant � propos d'un jeune homme, et un matelot � la mine déconfite, apparament mal réveillé, et grommelant dans son coin tout en suivant d'un air craintif la femme.
- Vous n'auriez pas vu cette personne?
Mary désignait un croquis dessiné sur un petit carnet, représentant un jeune homme d'allure noble.
- voyons voir..... hum.... c'est assez vague comme dessin
- Disons que c'est fait � partir d'une simple description et d'un souvenir de portrait.
L'aubergiste plissa les yeux en direction du dessin, ce qui ne l'aida pas plus. Il songea un instant et se frappa soudain le front.
- Je me disais bien que je l'avais déj� vu. Il loge ici-même!
Un sourire s'étala sur le visage de Mary. Ses yeux pétillèrent tandis qu'elle regardait l'aubergiste droit dans les yeux.
- Vous êtes sur?
- Sur et certain! Mais le jeune homme est sorti ce matin, il n'y a pas très longtemps... peut-être que vous pourriez le rattraper si vous vous dépéchez.
Mary remercia l'aubergiste et lança deux pièces sur le comptoir avant d'empoigner le matelot et de sortir en trombe.
- Tu restes ici � surveiller l'auberge. Si jamais il rentre avant que je le trouve, tu viens immédiatement me prévenir!
Et Mary s'élança dans les rues tandis que l'assistant, encore engourdi par la fatigue, se dirigeait d'un pas lent vers un coin discret en face de l'entrée.
Mary marchait rapidement et lançait des regards partout, scrutant chaque personne qu'elle croisait dans la rue. Elle se retrouva bientot sur le port sans avoir trouvé le jeune Pontmercy. Elle lanca un regard circulaire sur le port avant qu'il ne tombe sur une jeune personne lisant tranquillement dans un coin.
- Peut-être qu'il pourra me renseigner...
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« Répondre #4 le: 02 Septembre 2009 à 16:26:59 » |
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Ender, assit, lisait depuis maintenant un trentaine de minutes l'un de ses livres favoris: Pantagruel. L'auteur, François Rabelais, un médecin Français né � la fin du XVème siècle -date incertaine, 1493 ou 1494- était un grand humaniste, mis � l'index par la religion catholique pour sa philosophie: l'homme n'est dépendant d'aucune puissance, ce qu'il résume par "Fay ce que tu voudras".En l'aultre ung fouzil garny d'esmorche, d'allumettes, de pierre � feu, & tout aultre appareil � ce requis. En l'aultre deux ou troys mirouers ardens, dont il faisoit enrager aulcunesfois les hommes et les femmes, & leur faisoit perdre contenance � l'esglise, car il disoit qu'il n'y avoit qu'ung antistrophe entre femme folle � la messe, & femme molle � la fesse. Il éclata de rire devant ce qui était le premier contrepet de l'histoire, et qui avait donné naissance � un véritable art auquel s'adonnaient nombre de Français, avant de poursuivre sa lecture, bientôt gênée par une ombre qui obscurcissait son bouquin. Ender leva la tête pour observer ce qui lui valait ce dérangement. C'était une femme d'environ 20 ans, ayant de longs cheveux châtains et des yeux verts. Il se leva, car on ne reste pas assis en présence d'une dame si elle même ne l'est pas, sourit et demanda:- Je peux faire quelque chose pour vous mademoiselle ?
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« Répondre #5 le: 02 Septembre 2009 à 16:39:57 » |
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Au fur et � mesure que Mary s'approchait de la personne, la silhouette floue devenait plus net, les contours du visage se dessinant lentement en un visage familier, et plus Mary se rapprochait, plus le doute faisait place � la certitude que la personne qui était recroquevillée lui était familière... et elle savait parfaitement d'où elle connaissait ce visage.
Elle était arrivée � hauteur du jeune garçon. elle gardait la tête froide et conservait son calme: il ne fallait pas faire de bêtises. Elle décida d'utiliser son charme et lui décocha son plus beau sourire.
- Je voudrais bien monsieur. Je viens juste d'arriver ici et je suis un peu perdue... Je me demandais si vous pouviez m'aidez � m'indiquer le chemin
Mary avait fait sa tête d'ange pur et innocent. Sa voix était mélodieuse tout en restant assez timide. Son sourire radieux illuminait son visage et aucune personne n'aurait pu lui refuser de lui rendre service. Personne ne pouvait croire que derrière ce visage angélique se cachait une assassin sans pitié.
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« Répondre #6 le: 02 Septembre 2009 à 17:12:32 » |
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Une femme. Agréable et jolie de surcroit. Comment refuser ? Son éducation de gentilhomme pris le dessus, et il fit montre de toute la galanterie dont il était capable:
-Mais volontiers, où souhaitez vous donc aller ? Je dois vous avouer que je ne connais moi non plus pas bien la ville -je loge dans une auberge- mais je ferai de mon mieux pour vous être utile.
Alors seulement il commença � noter quelques détails. La figure était angélique, mais l'accoutrement d'aventurier, le maintien dénotant la tension et la capacité de partir � tout moment, les appuis solides, le corps fin et athlétique... Jamais une telle personne ne serait perdue au point de devoir demander son chemin avec un tel embarras. C'était le genre de personne � avancer dans la rue vers son but et écarter les gens de son passage, au couteau si besoin.
Mais peu importe: on ne dit pas non pas � une dame, surtout si charmante, et elle semblait vraiment perdue. Si l'on ne pouvait plus faire confiance aux jeunes dames...
-Et avant que je ne vous mène là où vous souhaitez aller, puis-je savoir votre doux nom ?
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« Dernière édition: 02 Septembre 2009 à 17:14:25 par Kathovar »
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« Répondre #7 le: 02 Septembre 2009 à 17:55:52 » |
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Mary souria timidement et prit un air géné. Elle savait parfaitement jouer la comédie après toutes ses années d’expérience. Elle souffla du bout des lèvres son prénom :
- Mary…
Dans le même temps, elle inspecta de la tête au pied le jeune Pontmercy, car c’était bien lui, et dénota que lui aussi l’observait. Elle le regarda alors droit dans les yeux et feignit la surprise.
- Vous aussi vous venez d’arriver ? Comme le hasard fait bien les choses !
Mary rigola d’un rire discret et se rapprocha un peu plus du Pontmercy. Elle fit mine de regarder un peu autour d’elle, comme si elle cherchait quelque chose et revint vers le jeune homme.
- Je dois vous avouer que je me sens mal � l’aise ici… Je suis malheureusement arrivé seule et ce n’est pas facile pour une femme sans aucune garde de rester dans cet endroit rempli de malotrus ! Si j’étais venu vers vous c’était pour vous demander de m’indiquer un bon hôtel pour passer la nuit… mais j’ai peur qu’il m’arrive des choses…
Mary avait pris une mine déconfite, presque apeurée et elle finit par lever ses yeux remplis de larmes vers Ender :
- C’est bien parce que vous avez l’air d’être un gentilhomme que je vous dis tout ça ! Mais je pense que ce serait trop vous demander si… non ce n’est pas la peine d’en parler…
Elle se mordit la lèvre et regarda le sol. Elle dit d’une voix lente et tremblotante :
-Serait-il possible que vous restiez avec moi cette journée ? J’ai trop peur de rester seule ici… je suis persuadée qu’il peut m’arriver des choses atroces dans ces rues !
Elle regarda Ender, ses yeux encore humides le suppliant de répondre par l’affirmatif.
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« Répondre #8 le: 03 Septembre 2009 à 00:07:03 » |
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Ender faillit pleurer. C'était trop émouvant, on aurait dit une scène de théâtre tant la détresse de Mary semblait insondable: dans la vraie vie, jamais l'on était si malheureux, si perdu, si seul. Pourtant l� , cette femme semblait la solitude incarnée, la quintessence du désespoir, sa tristesse plus triste qu'il n'était possible de l'être. Un tel mélange de candeur et de frayeur que le jeune homme ne put y résister, étant aussi naïf que le chien léchant avec amour la main du vétérinaire qui s'apprête � le piquer:
-Ma pauvre dame, quelle horreur ! Faites moi donc l'humble plaisir de me considérer dès � présent comme votre serviteur, ou, si l'occasion se présente, comme votre protecteur. Vous cherchez une chambre, allons dès � présent en trouver une. L'auberge où je loge n'est pas fameuse, mais nettement mieux que celles où j'ai séjourné auparavant. Et vous me ferez le plaisir de vous laisser inviter, ajouta t il d'un ton qui n'admettait aucune réplique. Moi-même voyez vous j'ai depuis peu débarqué de France et, comme vous l'avez droitement deviné, suis gentilhomme, aussi comprends-je très bien votre situation: je suis toujours, malgré quelques semaines déj� passées dans ce milieu, choqué qu'une femme ne puisse arpenter les rues � sa guise.
Le gouverneur faisait un bon travail et la loi était globalement respectée, mais il restait des quartiers où le vice et le crime régnaient sans qu'elle n'y put rien, et il restait dangereux pour une jeune personne apparemment seule et perdue de se promener pour visiter.
-Suivez moi donc, lui dit il avec un sourire en la prenant doucement par le bras, nous allons vous prendre une chambre pour la nuit puis je vous escorterai dans vos promenades, quelle qu'elles soient.
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« Dernière édition: 03 Septembre 2009 à 00:09:18 par Kathovar »
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« Répondre #9 le: 03 Septembre 2009 à 10:09:28 » |
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Le visage se fendit d'un sourire radieux et elle s'exclama:
- Oh merci! Merci beaucoup! Je savais que je pouvais vous faire confiance!
La comédie avait été parfaitement bien jouée et Mary avait réussis � gagner la confiance d'Ender. Elle rigolait intérieurement du coup qu'elle venait de faire et continua de feindre la joie.
- Je vous suis! Je me sens déjà plus en sécurité à vos cotés.
Ender et Mary se dirigèrent donc vers l'auberge, Ender lançant des regards protecteur et des sourires dans le but de la rassurer, et la jeune française lui répondait par des petits rires discrets tandis qu'elle regardait autour d'elle d'un air craintif.
- Voilà, nous sommes arrivés mademoiselle. C'est dans cette humble auberge que je loge.
Mary leva la tête vers la bâtisse, déj� connue d'elle, et fit mine de la découvrir. Elle jeta un regard discret en arrière et fit un signe de tête au matelot posté dans un coin de rue sombre, qui � son air ébété, n'avait pas l'air de comprendre grand-chose � la situation. Mary lui ordonna d'un simple signe de rester l� où il était. Puis, accompagnée d'Ender, elle entra dans l'auberge.
Une légère odeur de moisi vint frapper � ses narines mais elle n'y fit guêre attention et ils se dirigèrent tout deux vers le comptoir où se tenait le vieil aubergiste de tout � l'heure. Mary fit mine de détourner l'attention et alla s'assoir dans le fond de la salle en attendant qu'Ender lui paye sa chambre. Elle ne voulait surtout pas que l'aubergiste la reconnaissant lui pose des questions indiscretes.
Enfin après quelques minutes d'attente, elle vit se diriger Ender, un visage radieux et tenant un objet métallique � la main, ainsi que quelques pièces qu'il rangea rapidement dans une bourse.
- Voici la clé de votre chambre. Je me suis arrangé pour qu'elle soit � coté de la mienne. Nous sommes donc voisins!
- Vous êtes bien bon avec moi! J'espère pouvoir un jour faire quelque chose pour vous afin de rembourser ma dette.
Ender tendit poliment la clé � Mary et l'invita � monter � l'étage pour qu'elle puisse s'installer.
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« Répondre #10 le: 03 Septembre 2009 à 19:47:09 » |
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Ils montèrent les escaliers afin d'assurer � Mary la salubrité du logis. En homme bien éduqué, il laissa la dame passer la première, une règle de galanterie: en cas de dérapage, l'homme pouvait ainsi la rattraper. Lors de la descente en revanche, toujours au cas où il y avait chute, c'était � l'homme de passer devant. "L'avantage de ces bonnes manières", lui disait son tuteur, "c'est qu'en montant vous pouvez � votre aise détailler son arrière train, et en descendant espérer qu'elle trébuche pour pouvoir la peloter". Autant Ender n'avait jusque l� pas prêté attention � ces sages conseils, autant éviter d'observer celui de Mary semblait impossible, � moins d'être une brique insensible. Une femme superbe, il était inutile de le nier, même avec toute la décence et la bonne volonté du monde. Une fois arrivés en haut, ils entrèrent faire l'état des lieux:
-Comme je vous l'avais dit, ce n'est pas le grand luxe... Mais ça reste peu infesté par la vermine, beaucoup moins que les autres. Que désirez vous donc faire ensuite ? lui demanda t il, serviable.
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« Répondre #11 le: 03 Septembre 2009 à 21:14:22 » |
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Mary fit rapidement le tour de la pièce, bien qu'elle s'en fichait totalement, et stoppa net � la question d'Ender. Que faire maintenant? Bonne question. Mary hésitait, elle ne savait pas si elle devait agir maintenant ou attendre encore un peu. Elle regarda le jeune noble qui attendait patiament la réponse, sans se douter une seconde que la personne avec qui il se comportait aussi galamment n'était autre que son juge, la personne qui allait le priver de sa nouvelle liberté.
Elle s'approcha d'Ender tout en vérifiant ,en palpant, que sa dague se trouvait bien coincé dans sa manche droite (sa place habituelle qui permettait � Mary d'avoir une arme rapidement et facilement sous la main en cas de besoin). Elle lui décocha un splendide sourire et lui dit d'un ton joyeux:
- He bien j'aimerais tout de même bien faire quelque chose en retour de votre action! Je vous invite � boire un verre quelque part, car les tavernes ne sont pas des endroits qui manquent ici!
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« Répondre #12 le: 04 Septembre 2009 à 00:48:56 » |
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Toujours souriant, naïf et heureux, Ender observait Mary. On aurait pu le croire simplet, mais il était juste simple. Entendez, simple de par sa simplicité. Une vie saine faite de repas protéïnés ainsi que d'exercices physiques et intellectuels lui remplissait ses journées. Il ne manquait pas de courage ni d'audace, mais ne voyait pas pourquoi il aurait du le montrer: après tout, puisqu'il s'en savait capable, il n'avait rien � se prouver. De même, pourquoi aurait il cherché le mal chez les gens alors que lui même n'en avait aucune notion ? C'était comme chercher du métal � l'odeur, car � moins qu'il ne soit si rouillé que l'on sois forcé d'en aspirer la poussière, jamais on ne dégottait le moindre bout de ferraille. Aussi ne se rendait il compte de rien, et ne cherchait pas � se rendre compte. Si il avait besoin de réagir � un imprévu, il improviserait et ne cherchait pas plus loin que ça. Si on avait � se méfier de tout et de tout le monde, la vie ne serait plus qu'une immense et glauque suspicion, autant se suicider. Le mal n'était pour lui qu'une vague notion dont personne ne pouvait être totalement pétri, et, en humaniste convaincu, il pensait que tout le monde avait droit � sa chance. Une tactique de survie aussi efficace dans le vrai monde que celle de la migration du lemming.- Je ne bois pas vraiment d'alcool... répondit il d'un ton gêné à la proposition de Mary. Mon père n'aime pas beaucoup ça, il trouve que... Que... Un opaque silence de quelques secondes suivit ce bégaiement, puis il reprit: Oui, allons boire quelque chose dans une taverne. Je vous suis.
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« Répondre #13 le: 04 Septembre 2009 à 18:50:29 » |
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Mary ne feignit pas sa joie cette fois-ci. Elle se dirigea vers la porte tandis qu'Ender l'ouvrait, puis ils descendirent dansla rue en quête d'une bonne taverne. Ils déambulèrent dans les rues pendant une bonne demi-heure tout en discutant de leur pays natal, la France, bien qu'Ender restait assez discret sur ces origines et son passé lointain autant que proche. Mary se libérait plus et inventait un nouveau passé dans lequel son père était un riche officier de la marine et que c'était lui qui lui avait insufflé la passion et le désir de voguer sur les mers et de partir � la découverte du monde.
Enfin, alors que les gorges se faisaient sèches, Mary et Ender trouvèrent une taverne � l'allure convenable. Ils y entrèrent et furent immédiatement enveloppés d'une atmosphère assez lourde, remplie de vapeurs d'alcools et de fumées, qui ne changea guère de l'atmosphère humide et poisseuse de l'extérieur.
Mary voyait bien qu'Ender n'était pas très � l'aise dans cet endroit et que la perspective de boire dans un environnement pareil ne l'enthousiasmait guère. Mary comptait bien le souler en attendant que le soir tombe, ce qui lui faciliterais la tâche. Elle repéra une table libre légèrement mise � l'écart et sauta sur l'occasion.
- On s'installe par là?
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« Répondre #14 le: 15 Septembre 2009 à 14:12:38 » |
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L'atmosphère était sale: odeurs de toutes sortes -tabac, sueur, gerbe-, peu de lumière, détritus... Mais c'était de la saleté propre, voire bourgeoise quand on la comparait � la crasse des tavernes moins bien famées. Mal � l'aise, Ender ne put qu'acquiescer � la proposition de Mary puis s'asseoir, presque se recroqueviller sous l'effet de l'angoisse qu'il éprouvait. Cette fois ci, il n'était pas épaulé par Phil mais par une femme dont il ne savait rien et sa répugnance � s'aventurer dans un tel endroit le rendait gauche et paranoïaque. Un peu névrosé et agoraphobe, l'inconnu ne lui faisait pas peur tant qu'il n'avait pas entendu dire que c'était quelque chose d'affreux. Il avait beau avoir sous les yeux la preuve qu'une taverne n'était pas un "ramassis d'ivrognes hors la loi, violents et analphabètes", cette description qu'en avait fait son père s'imposait � son esprit. Il fit de son mieux pour faire bonne figure, mais il était clair qu'un poisson sur une bicyclette aurait paru plus sereine et son effort faisait presque pitié. Continuant sur la lancée qui l'avait poussée ici, Ender commanda de l'alcool, comme un bras d'honneur fait � son père. Il prit un cognac. La boisson préférée du baron, bien qu'il n'en sut rien.
-Et que prendrez vous Mary ? lui demanda t il avec un sourire franc, se raccrochant � elle comme � l'élément le plus sûr qu'il connaisse.
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