Histoire de barge

[Lephil]

Yoho les amis, je m'en vais vous conter le fait d'armes le plus étrange de toute ma carrière:

Mes soiffards et moi voguions bon train �  bord de notre fier vaisseau de soixante canons, lorsque la vigie annonça une barge.
"Bon, les enfants, ne perdons pas notre temps pour un butin de pouilleux, continuons notre route.
- Mais elle fonce droit sur nous capitaine!
- Que me chantes tu l�  moussaillon? Depuis quand les sardines attaquent elles les requins? Et bien, voyons voir ce que nous veulent ces suicidaires."

Nous vîmes alors approcher, dans cette misérable barquasse ballotée par les flots, un équipage de loqueteux braillant comme des putois, le sabre �  la main.
Nous eûmes beau tenter de les raisonner, leur jurer que c'était du suicide, et même leur proposer du rhum pour ne pas gaspiller des boulets, ces damnés ne voulurent rien savoir.

"Mille tonneaux de rhum! On va pas se laisser aborder quand même, des fois que leur folie serait contagieuse... Envoyons leur du canon, mais pas trop fort, juste pour leur remettre les idées en place."

Mais �  la première salve, glouglouglou! Tout fut envoyé par le fond, bateau et équipage. Il faut dire que mon canonnier n'est pas habitué �  faire dans la dentelle.
Le seul survivant de ce combat absurde est un petit perroquet vert et jaune qui ne sait dire que des insanités en latin.

Mais pour le peu de latin que je sais ce n'est pas lui qui m'apprendra le fin mot de cette histoire... de barge.

Capitaine Lephil  

[alexislaurent]

C'était un de mes premiers jours �  bord du navire de mon nouveau propriétaire. C'était une sorte de sombre pirate qui m'avait acheté �  un marchant portuaire.
Son navire était plutot un peu...comment dire, délabré. Une vieille barge retapée et malgré tout elle était rapide.
L'équipage était tout aussi ténébreux que le Diable ou Azzazel lui meme! Ils buvaient , prenaient le plaisir des peaux féminines de tout âge , affreudisiaques!
Ils étaient sanguinaires et il leur arrivait de s'entretuer pour quelques causes, l'une d'elles était moi :
Ces hommes savaient que je parlais ,mais, effrayé des questions que je posais , je leur répondais en latin, une des langues que m'avait appris le marchant. Celui-ci était le père du célèbre corsaire hollando-français Jack Navarro.
Il arrivait le jour où ,après une sombre dispute raciale qui mettait colérique l'équipage, le vigie apércu un vaisseau.
Il était énorme , je savais �  peu près quel mal surgissait d'un tel navire. Le capitaine n'en avait rien �  faire: Croyant �  la férocité de l'équipage ce jour-ci, il ordonna plein cap sur sa cible. Dès que j'entendis les marins d'en face crier pour négocier et les vis préparer les tubes de feu , je saute de l'épaule puante du chef . Les soit-disant canons tirèrent une fois, la barge coula, j'atterri effrayé devant un marin qui devait être le capitaine du vaisseau. Comme je le disais, j'étais effrayé, alors quand on me disait d'où je viens, je répondais... en latin.
Personne ne compris.

Perroquet Navarro