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muzhu
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« le: 01 Septembre 2015 à 14:35:25 »

Saint Anne (juillet 1742)
                              
Le jour se lève enfin sur la belle ile de Guadeloupe.

A sainte Anne alors que la brume matinale commence a se dissiper , la ville se réveille doucement. Marchands et colporteurs affluent sur la place du marché et les habitants commencent a reprendre possession des ruelles animées du centre ville. Les enfants jouent bruyamment sous la bienveillance de leur mère au milieu des passants. Sur la place une litanie de couleurs vives et d'odeurs d'épices exotiques  embrouillent délicieusement sens et perceptions. Étals de marchands en tous genres côtoient les boutiques des négociants fortunés dans une chaleur, déj�  accablante.  

A la frontière de ce quartier, la ou grand rue se noie sur les quais, se trouve un ancien hôtel particulier . Un bâtiment de deux étages ouvert sur une belle coure intérieure abritant un petit bassin d'eau alimenté par une source claire et propre .
Du passé glorieux et prospère de cette battisse il ne reste plus que l'architecture cossue dégradée par le temps. Désormais l'aspect abandonné rebute les badauds alors qu'il y a encore quelques années ceux cis se pressaient devant afin d’espérer y apercevoir ses nobles habitants. Bien qu'en façade ce lieu soit complétement décrépi, l'intérieur a tout de même gardé son élégance originelle. Carrelages de maitres , marbres blancs , sculptures somptueuses et boiseries exotiques ont bien résisté aux outrages du temps. Le propriétaire : un ancien officier du roi a la retraite n'avait pas hésiter a y sacrifier une bonne partie de sa fortune.Il y était décédé et depuis de sombres histoires de fantômes hantant les lieux avaient terrorisé deux générations de petits voisins.

 L'endroit désormais est occupé par le capitaine muzhu et son équipage . Profitant d'un lieu idéalement placé (entre marché et quais) et d'une superficie imposante le capitaine a décidé d'y ouvrir un dispensaire de soins médicaux. Au départ ils cherchaient seulement une "planque" ou petite case afin de pouvoir reprendre quelques activées lucratives mais quand ils découvrirent le "palace" l'endroit fut aussitôt adopté.  Sans navire et sans revenus trouver cette imposante habitation abandonnée avait été plus que providentiel.

L'équipage s'était démenés sur les travaux de réhabilitation, bien que l'ensemble fut en très bon état. "Le manoir" comme l’appellent les marins était désormais prête a recevoir ses premiers patients. Le capitaine, homme respectueux des convenances (quand cela l'arrange) avait obtenu l'approbation du gouverneur de l'ile. Il avait même réussi a récupérer le matériel médical d'un galion de guerre hollandais confisqué par les autorités. Il avait aussi obtenu des financements pour l'aboutissement du projet. Désormais pour l'équipage "le manoir" fut rebaptisé "l'infirmerie du capitaine". Tout comme "l'institution" ce nom fut vite adopté par toute la ville puis quelques mois plus tard par toute l'ile.

 Muzhu avait récupéré du "poil de la bête" et bonne partie de l'équipage possédait désormais de solides connaissances en médecine . Remarquant les efforts de l'homme le gouverneur en personne vint un soir avec son médecin particulier visiter l'établissement. Ils furent surpris de constater la qualité des rénovations apportées a l’édifice et la propreté de celui ci. Ils firent un tour de l'équipage posèrent quelques questions hygiene santé , diagnostique et techniques médicales. Tout se passa bien. Apres discussion autour d' un bon verre de cognac dans le bureau du capitaine muzhu ils officialisèrent le statut d'infirmerie de campagne du lieu. Dans l'accord il était inclu le statut de clinique privée accréditée par les medecins royaux en plus de rentes régulières de la couronne. Il fut aussi convenu qu un jeune chirurgien tout juste sortis des écoles ainsi qu'un officier de l'ordre de Malte viennent aider a gérer la structure . Le professionnalisme et le sérieux avec lequel la médecine était pratiquée ici enchanta le médecin personnel du gouverneur et celui ci commença alors a venir pratiquer des opérations sur ses patients dans les locaux. Quelques semaines après sa visite officielle avec le gouverneur le vieux docteur fréquentait assidument l'infirmerie. La boucle se boucla lorsqu'il s'accoquina avec le chevalier de l'ordre . La place étant tout de même limitée un accord fut passé avec un couvent de bonnes soeurs a la sortie de la ville affin que désormais les convalescences se déroulent chez elles . Le couvent eut a s’agrandir on construisit alors deux bâtiments qui serviraient de lieux de soins. D'autres officiels Maltais s'ajoutèrent et bientôt les deux structures furent totalement opérationnelles. L'ordre de Malte avait désormais une solide influence sur les autorités Françaises de l'ile. Le capitaine Muzhu connaissait bien l'ordre ; il avait souvent travaillé pour ses intérêts en méditerranée. Il avait alors fréquenté les capitaines chevaliers de l'ordre qui se battaient sans cesse contre les ennemis de la chrétienté et pirates en tous genre. Grâce a cette période de sa vie et ce qu'il avait accompli ici il fut très vite estimé par les chevaliers de la croix. L'infirmerie fut vite réputée dans toutes les Antilles et il n'était pas rare de voir des gens importants faire quelques jours de navigation afin de venir se faire soigner par les mains expertes du capitaine .

Mais la réputation grandissante et l'or qui rentrait dans les caisses régulièrement ne suffisait pas a combler Muzhu. Son bateau lui manquait terriblement et bientôt il se mit a chercher un plan pour le récupérer...  

L’occasion idéale se présenta bruyamment par une douce soirée d'octobre. Il était dans les alentours de vingt trois heures lorsque une formidable canonnade tonna au large de la anse sainte Anne.

 Pendant quelques minutes ce fut la panique : le vent du sud amplifiant le son de la bataille la ville s'était crue la cible des cannons. Les soldats étaient  a leurs poste sur les remparts avec officiers hurlants des ordres prêts a faire feu sur la première voile en vue. Certains habitants étaient sortis avec leurs mousquets et s'étaient joints aux équipages des navires a quais qui étaient prêts a soutenir la garnison. Cependant aucun boulet ne tomba sur eux ni aucun navire ne s'approcha. Quand les autorités comprirent que leur heurt avait eu lieu au large on dépêcha au plus vite deux frégates et un brigantin affin d'aller identifier la menace et la repousser si besoin est. La mer était calme , ils sortaient en force rien ne pourrais leur résister.

Quand la force navale arriva sur place, la bataille était terminée. La pleine lune éclairait un brick abimé battant pavillon hollandais , flottant sur un océan de débris. Les frégates prirent place empêchant au navire tout échappatoire et le brigantin tous feux allumés s'approcha en vue d'un abordage. Le brick ne tenta aucun mouvement et très vite il fut abordé. A bord le chaos régnait .Le navire avait démâté et un enchevêtrement de cordages bois et cadavres empêchaient tout passage aisé. Beaucoup de blessés grave dont le capitaine furent embarqués sur une frégate qui rentrait au port. le reste de l'équipage resterait pour manœuvrer lors du remorquage .

A bord du brigantin les capitaine hollandais raconta son histoire. Ils étaient partis de saba en direction de Maracaibo . En chemin ils avait été suivi par deux sloops au pavillon noir. Voulant prendre le moins de risque possible ils s'étaient alors dirigés vers saint Anne en espérant que la proximité des autorités françaises les aurais mis en fuite. Les brigands nullement impressionnés avaient quand même lancé l'attaque. Cependant le capitaine homme rusé avait intentionnellement dirigé un des assaillants sur les récifs acérés. Le navire coula vite mais l'autre ouvrit le feu. Bien sur le brick avait riposté et le combat qui s'en suivi tourna a son avantage. Pour finir le sloop pirate tenta de filer mais une dernière volée de boulet eu raison de lui.

Arrivé au port les blessés furent conduits a l'infirmerie du capitaine. Odeurs d'alcools et de sang ,visions de morts et de désolation , cris de trépas et hurlements de souffrance furent au programme. Même si l'équipage et Muzhu se démenèrent cette nuit nuit la il y eu beaucoup de morts et d'estropiés. Le capitaine hollandais avait perdu sa main gauche.

Malgrès tout ils avaient fait un travail remarquable et l'homme remercia fortement Muzhu. Celui ci parlait un français tout a fait correct et très vite les deux capitaines sympathisèrent . Le hollandais gentil homme et homme d'honneur considérait avoir une dette éternelle envers son sauveur . Muzhu sauta sur l'occasion et raconta son altercation avec le marchand roublard et le gouverneur de Saba en espérant de l'aide pour récupérer son navire.


 L'homme écouta attentivement l'histoire et ne pu cacher la gène sur son visage. Pour la première fois il présenta ses fonctions; Capitaine Van derwig intendant des impôts de Saba , neveu du gouverneur en fonction. Celui ci expliqua se souvenir avoir vendu le navire a bon prix a un marchand Portuguais qui partait pour l'Europe. Alors que tout espoir disparaissait pour Muzhu il ajouta que si cela l'intéressait il y a avait deux navires en saisi a quais et que il pourrait choisir celui qu'il lui plaisait . L'un était un brigantin anglais de Plymouth quasiment neuf et l'autre une jolie frégate corvette des chantiers navals de bordeaux. L'homme était plus que sérieux et il fut décidé qu'a la fin de la semaine Van derwig rentrerait pour Saba et que Muzhu et son 'équipage l'accompagnerais afin de prendre possession de leur nouvelle coque. Le chirurgien de bord et deux hommes vraiment compétents en médecine furent chargé de tenir la clinique en absence du capitaine.

La mer était calme et la traversée fut longue .Autant Muzhu que l'équipage, ils étaient impatients de découvrir les navires. En effet Muzhu attendait de constater l'etat des navires pours se décider. Enfin Saba fut en vue.
L'accostage se déroula dans le calme. Pendant que l'équipage de Muzhu aidait a décharger le brick celui ci fut invité a venir inspecter les deux navires.

 Dès qu'il aperçu la "flamboyante" ce fut le coup de foudre. La frégate semblait fine et gracieuse , légère mais robuste : elle semblait parfaite. Son bois était de bonne facture et avait été assemblé avec soin. Son architecture bien étudiée devait facilement prendre les 12noeuds et résister a de belles canonnades . Une vingtaine de cannons étaient déj�  a bord mais la belle pouvait en contenir deux fois plus! Du bel ouvrage signé d'un architecte doué d'un chantier réputé. A coté le brigantin faisait pale figure : "the Shield" un navire certes neuf mais basique avec peu de personnalité mal grès son état irréprochable.  

L'homme plus habitué a récolter les impôts et s'occuper des comptes qu'a commercer, vendait les deux a pris semblable. Il ne vit donc aucun souci a céder la frégate. L'accord fut conclu par une bonne bouteille qui bien sur ne resta pas seule bien longtemps .

Le lendemain ,papiers du navire en poche, le capitaine muzhu rassembla sa troupe afin de prendre possession de la "flamboyante". Quand ils montèrent a bord le capitaine eu droit a belle ovation puis l'équipage fit le tour du propriétaire avant de se mettre a la manœuvre d'appareillage . Ils levaient l'ancre pour Saint Anne afin d'apporter quelques améliorations au navire et de recruter quelques bras supplémentaires. Le trajet fut un plaisir : le navire répondait bien a la manœuvre , sa stabilité et sa vitesse étaient exemplaires . Il semblait fendre la mer et les vagues sans aucun effort avec une facilité surnaturelle.

Le gouverneur fut informé que le capitaine Muzhu venait d'accoster . C'est qu'avec surprise on avait constaté son identité car la frégate qu'il commandait battait le pavillon rouge a la croix blanche. Le capitaine battait désormais pavillon de l'ordre a la place de celui du roi? Il faudra tirer cette histoire au clair ...

Une fois a quai la "flamboyante" fut renommée "La Déesse oubliée" et fut équipée a son maximum offensif. On renforça le navire dans son ensemble et le bastingage en particulier. la cabine de médecine elle aussi fut optimisée de satisfaire le capitaine et le nouveau chirurgien de bord. Le plein des cales effectué , le navire fut fin prêt pour l'aventure.







   
« Dernière édition: 04 Septembre 2015 à 19:30:57 par muzhu »
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