(oo)15 août. – sur le chemin de retour. Pas le moindre souffle, pas une ride � la surface de la mer. Les voiles du Yarris pendent le long des mâts. L’air est lourd, la mer est calme. Le temps, s’il est permis de s’exprimer ainsi, va changer avant peu. L’atmosphère se charge de vapeurs qui emportent avec elles l’électricité formée par l’évaporation des eaux salines ; les nuages s’abaissent sensiblement. A dix heures du matin, les symptômes de l’orage sont plus décisifs, les nuages s’abaissent sur la mer comme pour l’écraser. Les lames devinrent si grosses, que le Yarris semblait ne pouvoir se relever. Trempés et glacés, nous avions pour nous réconforter, ce jour l� , qu’une tasse � thé de rhum et le quart d’un fruit � moitié pourri.
Le lendemain et le jour suivant, la situation ne changea pas.
Le 18 août, au matin, transpercés par la pluie, épuisés de fatigue, � demi morts de faim, de ce voyage en pleine mer, pour revenir parmi vous, ne fut que la douloureuse répétition des souffrances déj� endurées.
Enfin, le 19 août la côte apparut, après trois mille six cent dix-huit lieues d’une traversée accomplie dans des conditions épouvantables.
Mes frères jamais je ne cru vous revoir, capitaine Rutabagua, capitaine Niles, capitaine Barbe Rouge , capitaine Deas, et vous aussi capitaine Lafayette, qu’il est bon d’être enfin réuni.
Buvez en mon nom et notre amitié, je me chargerais de payer. Capitaine Laralys heureuse d’être vivante.
capitaine Laralys :siffle: