L'Ange Tombé : Le deuxieme corps.

[SilverFalcon]

Le deuxieme corps. Il fallait le trouver. La relation qui nouait SilverFalcon et le deuxième corps existait. Wayatt en était sur.

Le vent était lague, et le bateau a moitié déjaugé. Le petit rafiot gagnait en vitesse et les eaux de Grenades apparaissaient au fur et a mesure que le soleil se levait. Le roulis étant trop désagréable, Jade et Elias étaient partis se réfugier dans le quartier des marins, endroit sale et répugnant. Li quand a lui, s'accrochait au bastinguage et observait les vagues. Seul le barreur était au travail, et il semblait en souffrir. Le pont était calme et les marins dormaient sur les quelques
encochures encore humides qu'on pouvait trouver. La chaleur était atroce, et l'atroce odeur du navire n'en était que renforcé. Le silence régnait sous le soleil de plomb, et la mer était agité d'une lègère brise qui faisait lentement avancer le bateau. Les quelques oiseaux en vols transpercaient le silence de leur cris percants, qui s'accompagnaient au bruits doux des vagues. L'ai était iodé. La mer, tout simplement.
Et pourtant, Wayatt, qui avait toujours aimé ces ambiances, était préoccupé. Wayatt Walter Junior. Le fils indigne. Aussi loin qu'il s'en souvenait, il n'avait jamais aimé son père. Il en était devenu fou, et des crises de démence le prenaient parfois. Le capitaine Elias Walter, connu aussi sous le nom de SilverFalcon, ou encore de l'Aigle d'Argent, avait eu Wayatt tout jeune. La mère du jeune homme demeurait inconnu. SilverFalcon l'avait abandonné durant les 9 mois de grossese, et était revenu prendre le bébé. Il déposa le bambin chez une métisse du nom de Trinité, dans un village en Jamaique. Trinité avait élévé l'enfant comme si ce fut le sien. Et 13 ans plus tard, SilverFalcon revint, un deuxième bébé de la même mère a la main. Ce jour la , Wayatt s'en souvenait encore. La pluie tropicale. Trinité inquiète pour son frère dehors. Et la porte qui s'ouvrait sur un homme. L'homme tomba a genoux et s'évanouit. Wayatt qui n'avait jamais vu son père, ne le reconnut pas. Mais Trinité poussa un crie percant. Après avoir réchauffé l'homme et l'avoir enveloppé, il le reveillèrent a grandes claques. Dès qu'il eut ouvert les yeux, Trinité prit le bambin et cracha au visage de l'homme. En partant, elle dit simplement "Explique toi". Alors l'homme lui avait dit cela :

-Salut fils? Alors on s'amuse?.. kof..kof... He he t'as grandi.. tiens fait moi plaisir, apporte moi cette bouteille.

Il prit la bouteille posée sur la comode et la but au goulot, versant de l'alcool partout. Puis il reprit :

-Tu ne m'aime pas. Je t'ai abandonné, et tu as grandi dans une famille méprisée et considerée comme une famille galeuse par tous les habitants du coin. Tu as souffert des moqueries a cause de tes yeux et de tes cheveux. Tu as regardé la mer en l'enviant, et les oiseaux en rèvant. Mais toujours, tu m'as hai. Tu as hai l'inconnu qui était ton père. Et tu me haira jusqu'au restant de tes jours. Je m'appele Elias Walter. Et toi Wayatt Walter Junior, troisième du nom. Tu es le fils d'un criminel, et d'une catin. Tu n'as aucun avenir. Tu as deux choix: soit tu reste ici, et tu vis. Soit tu sors de chez toi, tu joues au dur, et tu meurs. Mais la mort en est elle une? Crois tu que vivre ici est un vie? C'est ta mort oui. La mort de l'homme. J'espere que tu seras celui qui me tuera, pour une quelconque vengeance stupide. Mais tu es trop con. Sache que je ne te considère pas. Tu n'es rien pour moi. Simplement un jeune homme qui a mes yeux et mes cheveux. Mes oreilles si on veut. Mais sans plus. Le bambin la, c'est ton frere. Meme mère, meme père. Lui, il sera pas normal. Sa mère se l'est arraché un jour avant l'heure, et une minute avant sa mort. Ca présage rien de bon. Mais prend en soin. C'est un cadeau.

SilverFalcon toussa et rebut une gorgée.

-Je ne suis rien. Ma mort ne sera rien et ma vie n'etait rien. Si tu veux savoir, je me fait appeler SilverFalcon. Je vais mourir. Et je délire. Simple indice, un peu a la Kidd, j'ai come même été un sacré arnaqueur, un voleur et un tricheur, un ivrogne. Mais j'ai gagné ma vie. Je n'ai pas fait de butin. C'est con. Mais y'a une carte dans ma poche. Une petite carte. Celle dont j'ai toujours reve. Si j'ai pas le temps d'atteindre mon objectif, l'endroit indiqué sur cette carte, retrouves mon corps, brule moi, violes moi fais ce que tu veux de mon cadavre, mais va las bas. Fais toi un max de fric, vis, bois, nique et meurs. Deviens une loque mon fils, un ivrogne, un forban , un tricheur. Mais libre, toujours.