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« le: 29 Novembre 2009 à 12:48:22 » |
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Pour ceux qui auraient encore quelques idées romantiques sur les évidences de la vie bord , je ne peux résister au plaisir de vous offrir ce petit texte � priori d'époque, plein de saveur et qui ne doit pas être très éloigné de la réalité!
"...Lorsque sont achevées les quatre heures de quart on regagne le seul abri, la batterie. Le panneau de descente qui y mène souffle un relent qui, dans les premiers jours, fait chavirer les coeurs les mieux accrochés. En aucune circonstance, en effet, les parties basses des navires ne sont cassolettes de parfums. Dans la cale, antre obscur et méphitique, où des fanaux de sépulcre brûlent d'une flamme que pâlit l'atmosphère irrespirable, règnent les miasmes de la sentine, cloaque situé au pied du grand mât, où affluent et croupissent l'eau du lavage et celle qui s'infiltre par les bordages bâillant au roulis. Le lard ranci, la morue gâtée, les câbles pourris, le vin aigri s'unissent en un torrent d'exhalaisons fétides que le grand panneau déverse dans la batterie, dont l'air est saturé d'humidité et déj� empuanti par les hardes éternellement mouillées, par les matelots qui jamais ne se lavent, faute d'eau douce et de savon, enfin par les bestiaux et volailles, car les boeufs et les moutons sont parqués au beau milieu des hommes, non loin des cuisines, tandis que les cages � poules sont amarrées contre la muraille, entre les canons. Le mauvais temps aggrave la misère. L'assaut des lames oblige de tenir sabords fermés, et les déjections que cause le mal de mer, ajoutent leurs odeurs au remugle habituel..."
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