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Auteur Fil de discussion: Les folles heures d'Ambroise de Poncy, dit ' Agonie la belle'  (Lu 3884 fois)
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« le: 18 Mai 2007 à 14:06:40 »

Nul parmi l'équipage de boucaniers suitants le rhum frelatté, le tabac et le poisson que commandait Ambroise de Poncy n'aurait pu songer que son capitaine, constamment ivre, débitant des histoires paillardes et tenant souvent un raisonnement incompréhensible, était originaire d'un milieu aisé, pour ne pas dire bourgeois. En effet, fils cadet d'une famille de commercants originaire de La Rochelle et basée en Dominique, propriétaire d'une exploitation de cannes �  surce, le jeune Ambroise n'avait manqué de rien, recevant l'éducation d'un futur gentillhomme au service de Sa Majesté et pret �  reprendre l'entreprise de père aux côtés de son frêre Paul-Euzèbe. Mais peu importait �  Ambroise de vivre dans l'oppulence et l'ennui. Confiné dans les chambres et salons luxueux du pavillon familial, il rêvait de naviguer, de parcourir les mers, braver les ouragans et les cannicules, explorer des jungles infestées de cannibales ou de bêtes fantastiques, pourfendre les espagnols, botter le cul aux hollandais et hummilier les anglais. Il fantasmait sans cesse sur des chargements d'or et d'épices emplissant les cales, changeant subitement de mains après un abordage sanglant et impitoyable, les galions déchainant l'Enfer sur les flancs adverses, les titanesques batiments sombrant dans l'abime tels des coques de noix dans le ruisseau.
Il était évidemment hors de question de parler de cette éventuelle carrière �  Jean-Dominique de Poncy, le père attentif et soucieux de lèguer un héritage sain et durable �  ses enfants. Il aurait ramené son cadet �  la raison �  coup de d'histoires �  dormir debout de profits et d'écoulements, et l'aurait fait enfermé dans sa chambre afin de le tenir �  l'équart de toutes ces histoires de forbans voués �  la corde et aux zones les plus désolées des enfers.
Vers l'age de 18 ans, lassé et impatient, il fit ses bagages,son âme de flibustier prenant le dessus il emprunta une petite somme d'argent dans les caisses de son père (trop bien accessibles) et largua les amares. Sa première étape fut un port important où les navires britanniques et français s'arrêtaient fréquemment et longuement pour contenter les marins. Ambroise entrait enfin dans l'univers qu'il convoitait tant, celui des souaffards puants, grossiers, ripailleurs, de l'escroquerie, de la négoce appuyée de lames et de pintes d'alcool, bref le paradis sur terre (ou sur mer). Il troqua ses vêtements de velours contre des oripeaux crasseux et usés; il se sentait vraiment habillé en homme, et pas déguisé en épouvantail écarlate et grotesque. Puis il entra dans une taverne où se réunissaient probablement des brigands de la pire espèce. Ayant laissé sa barbe pousser un peu et négligeant son aspect physique, il commanda son prmeier rhum. Il le but d'une traite et s'évanouit sous les éclats de rire bruyants des clients. L'aubergiste l'emmena dehors pour lui faire prendre l'air, lui mouilla la tête, et lui demanda avec inquiétude:

-Ca va, aller, petit ? Tu vas tenir le coup ?
Malgrè que la tête lui tournait, Ambroise eut assez de force pour répondre avec un semblant de argne:
-Je ne suis pas un....gosse, et je vais farpaitement bien! Ouaip, même que j'vais m'en jeter un autre!
Après un hoquet, il vomit son rhum et son repas du midi. Il s'essuya la bouche avec le tablier du patron, et perdit connaisance. Il s'écroula, l'aubergiste le traina dans l'étable, et �  son réveil quelques heures plus tot, il ressentit un mal de cr� ne indescpritible. Il tenta de se relever, réussit au bout de trois essais, décida de regagner l'auberge, se cogna plusieurs fois contre les doubles portes, et au moment d'entrer, il reprit ses esprits. D'un pas décidé et un peu chancelant, il se dirigea vers le comptoir sous les yeux amusés des clients. Bien que le patron protesta contre le fait de lui servir encore un rhum, il céda sous les assauts tétus (et clinquants)  du jeune homme. Ambroise but un verre, puis un deuxième avec moisn de difficultés. Au troisème il semblait s'être définitivement accoutumé au doux nectar. Il s'écroula ivre mort et fut porté dehors par les clients hilares, qui lui trouvèrent un air de joyeux agonisant, et le baptisèrent "belle agonie" . L'aubergiste fouilla le garcon, se paya sur ses deniers et le monta dans une chambre. Le lendemain, le jeune Ambroise chercha �  se faire embaucher sur un navire de commerce en partance pour l'Amérique du Sud. Il devint donc marin sur le manowar "le glorieux espadon". Il se familiarisa avec le language marin, apprit �  parcourir le bastingage en pleine tempête sans avoir la nausée, il apprit aussi �  jouer au carte, �  parler l'argot, �  fumer la pire, il se muscla les bras et prit du poids, malgrè les maladies caractéristiques des longs voyages en mer qui frappaient souvent l'équipage, le scorbut pâr exemple. Une bonne partie de l'équipage périt, et l"'espadon" fut ainsi facilement abordé par le pirate britannique Calico Rackman, homme ventripotent et grande gueule contradisant avec sa courtoisie et son habilité �  l'escrime. Les français se rendirent vite, et l"'espadon" pillé, Rackman fit mettre au fer les survivants français, excépté ceux qui souhaitaient rejoindre son équipage bigaré, composé d'anglais, d'irlandais, de créoleset d'espagnols. Ambroise "belle agonie" fut de ceux l� . Maintenant flibustier, il se sentait enfin dans son élement.
Les années passèrent, et Belle Agonie avait l'apparence d'un vrai damné, les joues creuses, les dents blanches et dorées éblouissantes, les yeux hallucinés, avec une mentalité de voleur, tricheur, menteur, gaillard, il partageait avec ses camarades les joies simples et les instants de frayeur et d'exaltation qui précedaient les attaques de bateaux chargés �  blocs de richesses. La belle vie, quoi....
Puis un jour, l'un des plus vieux membres de l'équipage fomenta une mutinerie. la plupart des pirates avaient une bonne raison de suivre le mouvement, et Calico Rackman fut vite submergé par les mutins, dont il éviscera une bonne partie. Avec deux de ses compagnons, Agonie le désarma et Calico fut abandonné sur un atoll, agonisant et uniquement muni d'un coutelas. Le nouveau capitaine voulut inaugurer son comandement en partageant le butin, mais il y eut des mécontents, et une nouvelle mutinerie éclata. L'ex-nouveau capitaine fut tué, et Agonie la belle fut donc nommé commandant. Secondé par un des anciens, il sut se montrer équitable dans le partage, et arrivé �  la Tortue, recruta quelques marins en quète d'adrénaline. Il rebaptisa le sloop, et repartit en mer, laissant toujours derrière lui des morts et de la fumée.


Edit: histoire sympathique j'aime bien mais juste deux trucs le premier et pour tout le monde le supplice de la plance N'A JAMAIS EXISTE!!
et le second je serais heuruex de te voirr participer au taverne...
bonne continuité
ps: si tu continu ton histoire fait le par d'autre message pour que je saches si je peux te donner les 5 tours
merci et on t'attend toujours dans les tavernes
 
« Dernière édition: 26 Mai 2007 à 17:48:43 par scar »
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« Répondre #1 le: 15 Juillet 2007 à 23:20:33 »

-Bordel de Dieu, mon garçon, remonte ta garde, où tu te feras égorger par le plus maladroit des aveugles!!!! Par les couilles de Satan!!!
Le vieil homme attaqua avec violence, de tout côté et avec une rapiditié étonnante pour son age, tant et si bien qu'il accula son élève toujours plus en arrière, vers le bord de la falaise.
-Mordious!!!beugla le maitre d'arme. Tu es un homme ou une fillette ? Qu'est-ce que tu attend, que je te plante mon fer dans l'abdomen ? Arrete de te défendre et attaque-moi, enfant de putain!
Les insultes et provocations du maitre n'étaient destinées qu'�  enflammer l'élève, qui trop occupé �  parer les coups incessants et vicieux du vieillard, arrivait �  peine �  assimiler les ordres.
-Sang du christ!! Tu es un véritable empotté, même un birgorneau est plus habile!!
Le jeune homme ne répondait pas, il suffoquait, il haletait, il paniquait, et jetait des regards noirs �  son intructeur, qui semblait être satisfait de cette flamme dans ses yeux, �  défauts de voir des progrès dans le maniement de l'épée.
-Capdedious, fiston, si tu courtise la geuze aussi bien que tu te bat, tu ferai bien d'envisager une carrière éclesiastique!
Son élève fulmina, et agacé, les oreilles chauffées �  blanc par les sarcasmes du maitre d'arme, il ne vit pas qu'il se tenait sur le rebord abrupt de la falaise, en bas de laquelle les vagues venaient s'écraser, des nuages d'écumes éclaboussant la paroi de calcaire.
Le garçon s'en rendit compte avec effroi, et manqua de perdre l'équilibre sous l'effet du vertige. Maintenant il contrait les coups de taille et les estocs de son maitre avec desespoir et rage. Le professeur s'en apercut et jubila. Subitement il fit un pas de côté, entrainant avec la garde de son sabre la lame de l'élève. Le jeune homme bascula en avant, et fut victime d'un croche-pied du vieil homme, qui s'esclaffa de bon coeur en voyant son apprentie rouler �  terre. Il rejeta sa tête léonine en arrière pour rire plus fort, et s'accorder un moment de répit. Mais pensant l'élève trop fatigué, sa méfiance avait diminué. Ce dernier se remit sur pied et empoignant férocement son sabre, il chargea son maitre. Celui-ci vit pourtant le coup venir, et dévia l'attaque avec facilité. Mais les attaques suivantes furent de plus en plus furieuses, la lame de l'apprentie se rapprochant petit �  petit de l'imposant torse aux  poils grisonnants du vieillard, qui comencait �  son tour �  perdre haleine, et �  voir son champ d'action limité aux seules parades. Il jurait comme un charretier, hurlait des expressions gasconnes, et se débattait avec de grands gestes. Ses jambes le trahissaient, et c'est avec une sorte de fierté qu'il vit son élève prendre le dessus. Il tenta pour la forme d'asséner une dernière botte, celle que son propre maitre lui avait jadis enseigné, et alors que l'extrémité de sa lame éfleura le jugulaire de son apprentie, celui-ci para le coup et d'un geste fluide il fit voler l'épée du vieillard qui s'abandonna sur l'herbe en riant, épuisé, vaincu. Le jeune homme s'appuya sur son arme, et souffla un peu en pouffant, contemplant l'étendu de l'océan. Son visage maigre parcouru de nombreuses estafillades était baigné de sueur.
-Un beau retorunement de situation, Ambroise. T'as mis le temps, mais cette fois je peux dire que je suis assez content. Même si au début tu as été très lent et hésiant, tu ne t'es pas fait toucher une seule fois et tu as réussi �  déjouer plusieurs de mes bottes. A part ta garde qui est encore �  travailler, tu t'es amélioré sur tous les points qui te faisaient défaut.
-L'age ne t'aides pas non plus, grand-père, lanca le jeune homme en empoignant une des pattes d'ours de son oncle afin de l'aider �  se relever.
-C'est vrai, admit l'instructeur. Je ne suis plus dans la fleur de l'age, et après avoir enseigné l'escrime �  ces bons-� -rien ripailleurs et coureurs qui se prénomment mousquetaires, et tranformé mon pirate rufiant de petit-fils en bretteur presque confirmé, j'ai bien mérité de raccrocher.
-Pourquoi presque, vieillard bedonnant ? demanda Ambroise en épaulant son aieul.
-Parce que pour être un parfait escrimeur, il te manquera toujours quelque chose qui n'est pas en ta nature, et donc que tu auras du mal �  acquérir.
-Et qu'est-ce donc ?
Le vieux maitre d'armes haussa un sourcil noir, et d'un air grave et néanmoins amusé déclara:
-Le panache!
Ambroise parut ne pas comprendre, et devant le regard interloqué de son petit-fils, André-Louis de Bersignac s'expliqua, après s'être lourdement assis sur un siège de la salle �  manger de son pavillon, se versant un verre de vin et le faisant tournoyer devant soi:
-Vois-tu Ambroise, je ne désapprouve aucunement la voie que tu as suivie. Un homme est libre de ses choix et responsable de ses actes, et si un jour tu te retrouves pendu �  une corde dans un port de sa Majesté aux côtés d'autres égorgeurs, tu ne devras t'en prendre qu'�  toi même. Les pirates combattent la bourgeoisie, la haute société, et ne sont donc pas très soucieux de leur aspect, �  part pour effrayer et rendre jaloux. Le panache ne s'enseigne pas, c'est avant tout un état d'esprit, qui peut dans un duel guider ton bras et te faire improviser toute sorte de cascade, de mouvements déstinés �  impressionner et �  décontenancer l'adveraire, et prendre une attitude de seigneur tout en étant un parfait bourin. Le panache, par exemple, c'est quand tu utilises un chandelier pour atteindre un balcon et pour assomer quatres ennemis d'un coup! C'est aussi quand tu aides ton adversaire �  te relever, tout en sachant qu'il essayera peut-être de te planter. Et c'est aussi quand tu es submergé par un ennemi supérieur en force ou en nombre, et que tu encaisses le coup fatal en conservant une attitude digne. C'est ca le panache. Mais tu verras, en pratiquant tu combleras tes lacunes et tu te forgera un style. Borgnefesse, c'est l'heure du souper, et j'ai une faim garguantuesque!!!
Ambroise se souvint du prmeier pirate qu'il avait connu, un anglais du nom de Calico Rackman. C'était un personnage au parler ordurier, et ressemblant plus �  un vinking de légende, mais qui se battait avec élegance et souplesse, tel un noble qui n'aurait de vulgaire que l'apparence. Peut-être était cela aussi, le panache.
Le jeune flibustier dut reprendre la mer avec son équipage de forbans, irrésistiblement attiré par l'appel du large, et lors des adieux �  son grand-père, André-Louis, après avoir serré fort la tête du fils de sa fille contre sa barbe argentée, lui dit:

-Prend bien soin de toi, petit, souviens-toi de ce que je t'ai appris, sur l'escrime comme sur la guitare, et suis toujours ton instinct, il est bien meilleur conseiller que des principes philosophiques de mes deux.
-T'en fais pas, l'ancêtre, fit Ambroise en collant une tape affectueuse sur l'épaule massive du vieillard. Merci encore pour tout, et peut-être �  un de ces jours, si je repasse par La Rochelle.
-Que le vent te porte, pirate.
Ambroise descendit la route menant �  la ville, et saluant une dernière fois son aieul, la crinière blanche et la barbe volant au vent, il regagna son navire, où l'attendaient son second Heinrich, qui �  l'époque avait des cheveux fauves, Ulysse le bosco, et l'équipage de marins rustres qui n'attendaient que le départ afin de retourner �  des valeurs sûres, la fraternité, le courage, et le rhum.
   
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« Répondre #2 le: 24 Août 2007 à 01:46:52 »

-Allez, souris un peu, Calico, on s'en est pas trop mal tiré en fin de compte !
Au milieu de l'après-midi, quelque part sur l'Ocean Atlantique, non loin des côtes d'Amazonie, une chaloupe dérivait lentement, le vent gonflant pleinement la voile. A son bord étaient assis deux hommes d'un certain � ge, l'un tenait une dame-jeanne de tafia ouverte dans une main et la barre de l'autre. Son visage parcouru de nombreuses rides et balafres s'étirait en un sourire de vautour qui dévoilait des dents blanches et dorées étincelantes sous le soleil. Sa chemise était largement ouverte sur son torse partiellement velu et tatoué d'étranges symboles ondulé et ne ressemblant pas vraiment �  quelque chose de précis. A ses poignets pendaient des bracelets en tissus, en fer, en cordes, en tresses et �  ses oreilles des anneaux, des broches et des os. Chacun de ses doigts étaient ornées de chevalières, mais malgrè ses inombrables bijoux il ne semblait pas vouloir paraitre élegant ou rafiné. Comble du loufoque, il était coiffé d'une énorme chapeau de pécheur au bord duquel il avait piqué plusieurs plumes, allant de la mouette au perroquet. 
Son interlocuteur, lui, était élegant de par son maintien. Il portait une vieille redingote de la marine royale anglaise et avait pour seul bijou une chevalière �  l'annulaire. Il avait les cheveux poivres els courts, sans doute pour masquer la calvitie qui avait défriché son front. Il paraissait profondement indigné, presque scandalisé, et prenait bien soin de ne pas regarder l'individu en face de lui. Il tirait tranquilement sur une modeste pipe de bois. A la remarque de son compagnon, il lacha indiférement avec un fort accent anglais:

-Si tu considères que le fait qu'on ai échappé �  la mort de justesse en trouvant miraculeusement une embarcation libre est du �  la chance, alors en effet on s'en est pas trop mal tiré.
Le second navigateur grogna de satisfaction, et porta goulument la dame-jeanne �  sa bouche de babouin.
-Toutefois, Agonie, reprit l'anglais, on aurait pas eu besoin de s'évader si on avait tout simplement fait �  ma manière. On aurait simplement pu marchander avec ce marchand, il a fallu que tu élabore un de tes fichus plans farfelus pour avoir le beurre et l'argent du beurre!
-Et la crémière, ajouta le dénommé Agonie en français avec un sourire coquin. Et je tiens �  dire que question plans farfelus t'es pas mal non plus Calico! Encore une facette mystérieuse des anglais...
-Peut-être, mais au moins mes plans, eux, fonctionnent. Si je n'avais rien tenté, on se balancerait aujourd'hui tout deux au bout d'une corde, et les corbeaux nous picorerait les yeux.
-D'une certaine manière, j'aurai apprécié que ma mort serve �  nourir des êtres vivants, fit le français.
-Voilà une pensée très honorable, remarqua Calico, et fort surprenante de la part d'un forban qui a égorgé ses compagnons de cellule pendant leur sommeil. Enfin, je ne critique pas ton sens de l'initiative, ça au moins c'était de circonstance. Sûr qu'ils ne risquaient pas d'alerter les gardes.
Il se tut et se retourna �  sa vieille pipe, plongé dans ses souvenirs avec nostalgie, quand il avait lui même égorgé des hommes durant un abordage nocturne. Il se souvenait aussi d'un cannonier d'�  peine 30 ans, dont il repensait encore parfois la nuit.
Les deux voyageurs restèrent silencieux, jusqu'�  ce que Agonie, le français, porte sa main �  ses yeux et se mette �  scruter l'horizon. Calico, l'anglais, remarqua ce geste et se mit également �  regarder au loin, sans savoir ce qu'il cherchait au juste. Puis ils le virent, chacun en même temps: un galion rutilant. Il était �  plusieurs lieues, mais il leur paraissait suffisament proche pour qu'ils se sentent enfin sauvés. Agonie se leva en agitant les bras et en criant pour atirer l'attention de la vigie, Calico s'empara d'une rame et se mit �  ramer frénetiquement pour faire avancer un peu plus la chaloupe, le vent se mettant �  souffler plus fort, comme par hasard.
Après un long moment d'allégrese et d'angoisse, le galion arriva devant eux. Ils ne se sentirent plus de joie, ils dansèrent, s'étreignirent. On leur lanca une échelle en corde depuis le pont, et avant de monter, Calico dit �  Agonie, avec une note d'émotion dans la voix:
-J'arrive �  peine �  y croire. Qu'on soit sauvé, qu'on puisse souffler un peu, que les emmerdes soient finies!
-Oui, moi aussi j'admet que je me sens libéré d'une sorte de malédiction, approuva le français. Ces braves gens vont nous conduire quelque part où personne en nous connait, et de l�  nous pourrons nous "remettre en société"!
Calico acquiésa en souriant, avant de lancer:
-J'espère que cette fois tu ne feras pas tout foirer.
Il grimpa à bord du navire, suivit d'Agonie qui ajouta:
-Tu sais qu'�  chaque fois je veux bien faire. Mais on rediscutera de ca plus tard, pour le moment profitons de cette aubaine.
Lorsqu'il posa le pied sur le pont, il vit que Calico l'attendait avec une expression lasse et lourde de reproches. Agonie savait analyser les signes, et préféra deviner tout seul la raison du changement d'attitude de l'anglais. La réponse était devant lui. Un mur de flibustier toutes lames dehors et pointant leur pistolets droit sur lui. Le regard du français fut attiré par un homme de grande taille, coiffé d'une perruque et d'un tricorne, se servant d'une canne bien que n'en ayant nul besoin, braquant lui aussi un pistolet sous le nez d'Agonie. Celui-ci risqua un coup d'oeil vers Calico Rackman et lui dit:
-Franchement Calico, je t'assure que je suis pour rien, l�  je vois pas ce qui peut coincer!
L'homme coiffé d'une perruque, leur chef sans doute, déclara avec une voix trainante d'aristocrate français:
-L'océan est petit, Agonie la Belle. Je suis vraiment stupéfait que tu sois encore en vie après notre dernière rencontre, mais apparement tu as la peau dure. Et la mémoire courte, d'après ce que tu as dis �  ton ami. Tu ne te souviens peut-être pas de ce regretable incident �  Saint-Malo, il y a 6 ans de cela ?
Agonie fixa intensement les yeux de cet épouvantail, et finit par éclater de rire et se tourna vers un Calico incrédule:
-Rackman, j'ai le grand déplaisir de te présenter Aristide Racolin, dit "le sublimissime", corsaire au service du Roi de France, et une vieille connaissance.
-Et visiblement pas très heureux de te revoir, conclut Calico. Je préfère ne pas savoir pourquoi, aussi je vous prierai, messire Racolin, de bien vouloir nous mettre au fer le plus rapidement possible, je me sens extrémement las.
-Mais avec joie, monsieur, répliqua aimablement le corsaire en faisant signe à ses hommes de les conduire aux cachots. Je trouverai quelque chose de fort ennuyeux �  vous faire subir dans les prochaines heures, surtout �  toi Agonie.
Une heure plus tard, alors qu'Agonie commencait �  s'habituer �  l'obscurité de leur geole, et que Calico restait enfermé dans un mutisme digne d'un moine tibétain en pleien méditation, il tenta d'engager la conversation avec son compagnon anglais:
-Je suis....vraiment navré, Calico. J'ai aucune excuse, sinon de ne pas savoir me débarasser de mes ennemis...
-N'y pense plus Agonie, coupa Rackman sur le ton de la conversasion, je crois que j'ai trouvé un moyen de nous sortir de là!
Agonie resta muet pendant aproximativement 5 secondes, puis bafouilla:
-Tu veux dire que...tu as..un plan ?
-Un peu farfelu, je te l'accorde. Mais �  mon avis, il pourrait marcher.
A l'entente du mot "farfelu", Agonie sourit �  pleine dent et une lueur malicieuse s'alluma dans ses yeux.
-Et en quoi consiste ce plan ? demanda-t'il joyeusement.
-Et bien, répondit Rackman, 'faut juste que le bateau soit pris dans une tempête, comme ça ca couvrira le bruit, ensuite, on a besoin de cordage, d'un objet pointu et tranchant, de préférence assez petit pour qu'on le glisse dans une botte. Ensuite, l'un de nous doit faire semblant d'être pris d'un accès de fièvre, l'autre doit se déguiser, pour cela on va attirer des gardes ici et les piéger. Une fois dehors...  
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