Voila un de mes Rp que j'avais mis sur un forum mais a été plagier quelques fois
Mais bon je le poste quand même Si sa ne compte pas j'en ferrais un autres.(Ce passe dans un future pas si loin que sa ^^)
Je sens la sueur qui perle � mon front, les gouttes qui nimbent mon cou. J'ai peur. Je n'oserais jamais l'avouer mais j'ai peur.
Je jette un rapide coup d'oeil � la montre qui orne mon poignet. Il est minuit passé. Bon dieu, si seulement j'avais du tabac !
Il y a un garçon, � côté, qui fume. Je le connais de vue. Il est présent � toutes les manifestations, � toutes les émeutes. Je le dévisage longuement. Il semble égaré dans la contemplation d'un pan du mur de béton. Il n'est pas beau, mais un certain charisme émane de tout son être. Si j'osais...
- Excuse-moi...
Le garçon fait volte-face dans un soubresaut presque comique.
- Tu aurais une cigarette ?
Quelques secondes sans que j'obtienne de réaction. Enfin, il paraît se reprendre, esquisse un vague sourire dans ma direction et plonge la main dans la besace qu'il porte en bandoulière. Il farfouille un moment et extirpe de son sac un paquet de Philip Morris, qu'il me tend obligeamment. Je lui renvoie son sourire et m'empare d'une cigarette que je porte � ma bouche. Le feu crépite. Je tire la première bouffée avec un délice proche de l'extase.
- ça fait du bien, hein ?
Le garçon ne m'a pas quittée des yeux.
- Oui, réponds-je simplement.
Je détourne le regard, sentant qu'il m'observe, et mes yeux balaient le hall d'immeuble dans lequel nous sommes une centaine � s'être barricadés. L'attente est angoissante, l'atmosphère chargé de relents de peur. Ils sont tous nerveux. Ils sont tous terrorisés. Peur de ce qui va leur arriver, peur de ce qu'ils vont avoir � endurer.
Dans l'ensemble, nous sommes plutôt silencieux. Mais je saisis quelques bribes de conversation :
- ... Et ma fille qu'ils ont pris.
- Nous avons tous perdus ceux que nous aimons.
- Croyez-vous qu'ils sont morts ?
Un bref mutisme.
- Je ne crois rien, je devine. Oui, je pense qu'ils sont morts. Ou s'ils ne le sont pas, leur tour viendra. Et le nôtre aussi.
- Nous sommes tous dans le même sac désormais, riches comme pauvres, catholiques comme protestants, coréens comme maghérbins.
- J'ai peur.
- Il faudrait être fou pour ne pas avoir peur, Madame.
Ici sont réunis les derniers qui résistent. Les derniers insurgés. Cela fait des heures que nous attendons, l� , qu'ils parviennent enfin � faire sauter nos barricades. Lorsqu'ils y parviendront, nous finiront en prison ou sur la chaise électrique, sans aucune forme de procès. Il y a bien longtemps que tout semblant de justice a disparu de ce pays...
- Comment t'appelles-tu ?
- Mona. Et toi ?
- Quentin.
- Enchantée.
- Tu n'as pas peur ?
- Peur de quoi ?
- De la mort, de l'absence de liberté.
J'éclate d'un rire glacial :
- Nous ne sommes pas libres, nous ne l'avons jamais été. Ce n'est même pas une prison dorée ! Qu'est-ce qui changera ? Les murs seront matériels, c'est tout. Mais les barrières sont dans nos esprits depuis des siècles. Quant � la mort, peuh... Qu'elle vienne.
Je lis dans son regard une certaine admiration. Il reprend la parole en baissant la voix, de manière � ce que moi seule puisse l'entendre.
- Eh bien moi, j'ai peur, et je n'ai pas honte de l'avouer. Je veux vivre.
- Pourquoi avoir choisi de participer aux émeutes dans ce cas ?
Il fronce les sourcils, se mord la langue et réfléchit :
- A vrai dire, je l'ignore, admet-il. Peut-être simplement l'impression d'oeuvrer pour une cause juste, de servir � quelque cho...
Je l'interrompts brutalement :
- Une cause juste ? Il n 'y a pas de causes justes, seulement des causes différentes, tout comme il n'y a pas de choix sûrs, seulement des choix différents. Je me bats pour la liberté. Ces hommes, dehors, se battent pour la loi. Ils pensent que leur cause est juste, Quentin ! Juste ! Est-il juste de réduire tout un peuple en esclavage dans son esprit ? Est-il juste de tuer des hommes, si tyrans soient-ils, pour la liberté ? Rien n'est juste, tout est relatif.
Il ne répond pas.
Un enfant éclate en sanglots. Quelle idée d'emmener un bébé faire la révolution, lorsqu'on sait qu'on a deux chances sur trois d'y rester !
Les minutes s'égrènent comme des heures. Enfin, sur les coups de deux heures du matin, les portes de l'immeubles sont heurtées avec fracas. Un vague frissons parcourt mes camarades. Une voix s'élève, forte, autoritaire :
- Camarades ! Soyez courageux. Nous ne nous sommes pas battus en vain. Aucun combat n'est vain, même s'il échoue ! Nos actes auront au moins permis � montrer aux tyrans d'en haut que le peuple ne se laisse pas faire, que le peuple parle et décide !
Des murmures l'approuvent.
Des coups répétés contre les portes. Une vingtaine de minutes, et elles cèdent. Saisie d'une terreur incontrôlable, je referme mes doigts sur la main de Quentin. Il ne me repousse pas et étreint les miens en retour. Il est si froid !
Les soldats pénètrent dans l'immeuble et se mettent en ligne face � nous.
- SOLDATS !
Prise d'une intuition subite, je colle mes lèvres contre celles de Quentin.
- EN JOUE !
Puis je lui chuchote � l'oreille :
- A ton avis, la mort ou la prison ?
- La mort, sans hésitation.
- FEU !