Marytempête ou l'histoire de Mary

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Côte française, 1713. La France était alors sous le règne de Louis XIV. La piraterie était fréquente et il n’était pas rare que la couronne de France emploie des corsaires pour son propre profit.

Chapitre I : L’enfance de Mary

Le soir tombait, le disque rouge s’enfonçait petit �  petit dans l’eau, comme engloutit par celle-ci. Ses derniers rayons coloraient le ciel et la mer d’une teinte orangée et rosée. Le silence régnait, on n’entendait que les cris des mouettes et le doux clapotis des vagues se brisant sur la falaise. Soudain, un cri retentit suivi de petits sanglots. Ils provenaient de la maison construite en pierre et en bois située sur le haut de la falaise. À l’intérieur, uniquement éclairé par quelques bougies et le feu de cheminée, se tenait un médecin, un bébé dans les bras et un homme, de corpulence moyenne, qui tenait la main d’une femme allongée. Cet homme, du nom de Martin, était secoué de sanglots. Il pleurait  de joie mais aussi de tristesse car sa femme venait de mourir en donnant naissance �  l’enfant. Il murmura �  l’oreille de sa femme : je te jure que je m’occuperais de notre fille du mieux que je pourrai et que je ferais d’elle une fille dont tu pourras être fière !  Nous étions le 28 du mois de mai.
Martin enterra sa femme le lendemain matin près de la maison, sur la falaise. En rentrant chez lui, il ne put que sourire en voyant sa fille, Mary, prénom choisi par sa femme qui était d’origine anglaise. Il n’avait pas de soucis �  ce faire pour elle, le docteur ayant déclaré qu’elle était assez robuste pour survivre.
C’est ainsi que débute l’histoire de Mary. Elle grandit sans mère mais avec toute l’affection de son père qui l’initie �  la pêche, lui apprend �  marchander les prix. L’argent que gagne Martin lui permet de payer le curé du village qui apprend �  Mary �  lire et �  écrire, mais aussi la science des plantes et la médecine. Mais Mary aimait aussi partir seul ou avec des amis courir le long des côtes et se baigner. Certain soir, après que son père a éteint la lumière, elle se levait et allait s’asseoir sur la falaise face �  la mer. Et elle restait ainsi pendant des heures, �  regarder l’horizon et pensait �  sa mère dont elle n’avait jamais connu le visage. Sa très bonne vue vient certainement de ces longs moments de solitude. Son père l’envoyait aussi chez le frère de sa femme défunte, un certain James, qui lui apprit la langue anglaise et surtout, �  l’instar du père, l’escrime. En effet James était un ancien soldat de la Marine Anglaise qui avait accompagné sa sœur quand celle-ci était venue en France pour retrouver Martin. Mary était très douée pour le maniement des armes, comme si elle avait sa dans le sang. À l’âge de 12 ans, elle savait lire et écrire parfaitement, connaissait les différents médicaments et soins �  apporter �  une personne blessée, savait reconnaître toutes les variétés de poisson ( et je peux vous dire qu’il y en a pas mal) et les différents appâts �  utiliser et bien sur, maniait parfaitement l’épée et faisait mouche �  chaque fois au pistolet. Grâce �  la pêche mais aussi grâce �  James elle connaissait par cœur le vocabulaire de la mer et de la marine, prévoir le temps qu’il ferait par rapport �  la lumière et aux nuages et connaissait les cartes maritimes de James sur le bout des doigts. Elle avait ainsi reçu une éducation complète, mais aussi apprit plus que nécessaire.

(je suis en train d’écrire le chapitre II, je crois que je le mettrais en ligne dans environ une semaine)
   

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Chapitre II : des visiteurs inattendus

Un beau jour, alors que  Mary était assise sur la falaise et regardait les rayons du soleil qui se reflétaient sur l’eau, elle vit surgir tout d’un coup un bateau. Elle put distinguer ses voiles déchirées mais surtout son pavillon noir qui flottait en haut du grand mât. Le bateau se dirigeait vers le port. Aussi vite qu’elle le pouvait, Mary dégringola la falaise �  toute vitesse et traversa les ruelles du village en bousculant les gens. Oui elle était pressée car c’était la première fois qu’elle voyait un bateau pirate. Elle avait beaucoup entendue parler de ces gens sans foi ni loi, qui pillaient et tuaient sans pitié.Elle avait ressenti, dès le jour où elle en avait entendu parler pour la première fois, une sorte d’attirance pour ces hommes. Elle voulait tout savoir d’eux : leur train de vie, leurs aventures, comment étaient leur refuge, leur bateau, leur style vestimentaire… Et elle avait enfin l’occasion d’en rencontrer.
Enfin Mary arriva au port. Le bateau était en train d’amarrer. Des hommes finirent par en sortir. Ils étaient tous de style différents, mais avaient tous le même regard noir d’une personne assoiffée de sang et de richesse. Ils se dirigèrent vers la taverne. Un monde fou était venu les voir. La foule des villageois  se divisait en deux pour laisser les pirates passer et n’osait dire un mot de peur de se faire trancher la gorge. Mary, alors âgée de 17 ans, ne put détacher son regard de l’homme qui dirigeait la troupe. L’homme était beau, très beau et était vêtu d’un gilet d’officier de la Marine Royale, son sabre et son revolver étaient coincés dans la ceinture faite d’un simple tissus enroulé autour de sa taille, ses bottes noires lui remontaient jusqu’en dessous de ses genoux et recouvraient un pantalon sale et délavé. Ses cheveux attachés par un cordon en une petite queue-de-cheval retombaient sur son dos. Mary continua de l’observer alors qu’il était attablé avec ses hommes et buvait une chope d’alcool. Elle n’était pas la seule �  s’être accoudée �  une fenêtre et observer les nouveaux arrivants car une foule de jeune personnes mais aussi de vieux du village était attroupée devant les fenêtres et la porte.Elle finit par entrer dans la taverne et regarda l’homme qui l’avait troublé. Il semblait être le capitaine du navire pirate. Il parlait avec le tavernier, qui était un ami de Mary et de son père. Soudain le capitaine se tourna vers Mary et ses yeux bleus magnifique fixant ses yeux verts, il lui dit d’une voix grave : Apporte nous à manger !! ». Il venait de la prendre pour une serveuse. Mary se dirigea vers le tavernier, lui souria et lui prit les plats chauds pour les apporter aux pirates. Elle les servit sous le regard incrédule du tavernier et des villageois qui ne comprenaient pas ce qui se passait. Après avoir servis les pirates, elle se tourna vers le capitaine et lui dit : je ne suis pas la serveuse alors c’est la seule chose que je vous servirais ce soir !
Les hommes la regardèrent bizarrement. Soudain l’un d’eux lui donna une claque sur les fesses et s’exclama : Alors tu dois être la pute du village !! Je sens qu’on va passer une très bonne soirée ! Mary se retourna et une dague sortit de sa manche. En un éclair l’homme s’effondra la gorge tranchée. Un filet de sang coula sur le plancher. Un silence de mort régnait dans la taverne. Mary dit d’une voix caverneuse : et je ne suis pas la pute du village !!
Dehors tout le monde tremblait. Ils se voyaient tous déj�  mort, le village en feu et les affaires personnelles volées. Les pirates étaient prêts �  bondir la main sur le sabre et attendaient l’ordre. Mais le capitaine ne dit rien. Il regardait Mary avec attention et finit par lui dire :
-Tu as tué l’un de mes hommes. Il y a deux possibilités : soit mes hommes s’amusent avec toi pendant la soirée puis te tuent, soit tu rejoins mon équipage mais il faut que tu fasses tes preuves.
- quelles preuves ??
- il va falloir que tu passes une épreuve pour prouver que tu es digne de remplacer l’homme que tu viens de tuer. Si tu réussis je t’engage.
- et si je ne réussis pas ?
- tu meurs
- Sa me convient
- Très bien. Tu es prête ??
- Toujours !!

   

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Chapitre III : L’épreuve

Le lendemain matin tout le village était réunis sur le port. Les pirates se tenaient d’un coté et les villageois de l’autre. Au centre de cette assemblée se tenait Mary. Le capitaine pirate s’avança et parla :
-Tu as tué l’un de mes hommes. Tu es une femme c’est pour cela que je te donne une chance, un homme je l’aurai déj�  tué pour son acte ! Les femmes sont généralement mal acceptées dans les navires. Cette épreuve te permettra au moins de survivre, si tu la réussis !
Mary ne disait rien. Elle avait vu quelque part dans la foule son père qui la regardait d’un air triste. Elle allait prouver �  tous de quoi elle était capable !!
-Bien, l’épreuve consistera �  nager jusqu’�  l’îlot que tu vois l� -bas et une fois que tu seras arrivé tu devras te battre contre deux de mes hommes. Ils étaient les compagnons de l’homme que tu as tué hier soir. Ils réclament vengeance et je les comprends !
En son for intérieur le capitaine savait que la jeune fille ne survivrait pas. Mais ses matelots réclamaient vengeance et avaient envie de s’amuser un peu avec une femme après de long mois passés en mer. Le capitaine se disait « quel gâchis, une si jolie fille réduit en charpie !! Et puis elle est assez jeune… »
-Bien je suis prête !
Le capitaine se retourna, regarda d’un air étonné l’air impassible de la jeune fille et cria :
-Alors que l’épreuve commence !!
Mary se précipita dans l’eau et plongea. Les deux hommes qu’elle aurait �  combattre, si elle ne tombait pas de fatigue pendant la traversée, s’étaient emparés d’une chaloupe et la mettaient �  l’eau. Ils la dépassèrent bientôt et accostèrent sur l’îlot. Mary continuait �  nager. Elle essayer d’économiser son souffle pour le combat. Elle savait que le capitaine avait fait exprès de la faire traverser �  la nage : il voulait qu’elle se fatigue et qu’elle se noie ou qu’elle soit trop épuisée pour le combat qu’elle perdrait. Mais il ne la connaissait pas !!
Enfin après une longue traversée Mary arriva sur l’îlot. Les deux hommes étaient l� . Ils ricanèrent en la voyant arriver essoufflée et dégoulinante d’eau. L’un deux s’exclama : Tu vas payer !! Et ils s’élancèrent sur elle.
Du port, on ne voyait pas grand-chose, l’îlot étant assez éloigné. Les gens pouvaient apercevoir des silhouettes bougeant dans tous les sens. Martin tremblait de tout son corps, Il avait déj�  perdu sa femme et il était sur le point de perdre sa fille.
Sur l’îlot  Mary essayait tant bien que mal d’esquiver les coups. Elle n’était armée que d’une dague, mais elle était très agile et souple. Elle évitait les coups assenés par ses adversaires et se déplaçait très rapidement de sorte qu’elle finit par se retrouver derrière l’un des deux pirates. Elle n’hésita pas une seconde et enfonça sa dague dans le cou de l’homme. Celui-ci poussa un hurlement et s’effondra. Du port, tout le monde avait retenu son souffle au son du hurlement. Ils virent tous un corps s’effondrer et crurent que c’était Mary. Mais les deux autres silhouettes ne semblaient pas s’arrêter. Le capitaine haussa un sourcil. Cette fille semblait être pleine de ressources et de surprises.
Sur l’îlot Mary faisait face au deuxième pirate. Celui-ci affichait un air étonné et furieux après la mort de son ami. Il s’élança sur Mary qui sauta sur le coté juste �  temps. L’épée l’avait frôlé et avait déchiré son haut au niveau de l’épaule. Une légère plaie se mit �  saigner. Cela sembla redonner courage au pirate mais rendit furieuse Mary. Elle fixa l’homme d’un œil noir ce qui le décontenança pendant un bref instant. Un bref instant qui lui fut fatal car Mary lança sa dague sur celui-ci. La dague se planta dans le front. Elle avait gagné !
   

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Chapitre IV : le début d’une nouvelle vie

C’est ainsi que débuta la nouvelle vie de Mary. Elle quitta son père et partit �  bord du navire pirate, « Le flamboyant ». Son caractère vif, toujours enjoué mais aussi parfois assez dur fit d’elle une personne plutôt respectée parmi les marins. Elle apprit ,grâce �  4 marins avec qui elle s’entendait particulièrement bien, les codes de la piraterie, le mode de vie et les différentes tactiques pour aborder un navire marchand. Mary s’habillait et se comportait comme un homme mais cela ne gênait personne. On racontait qu’un soir, des matelots en manque tentèrent d’abuser d’elle. On en retrouva un poignardé devant sa porte, deux autres étaient portés disparu et le quatrième s’en était sorti avec trois doigts en moins. Mary était certes belle, mais elle s’avérait être une vraie furie si on l’approchait d’un peu trop près.
Les jours, les mois puis les années passèrent. Mary faisait partie entière de l’équipage. Elle était très bien placée dans l’estime des matelots pour son caractère mais aussi sa force et son don pour le maniement des armes, maintes fois prouvé durant les abordages. Des bruits commencèrent �  circuler sur elle : on lui prêtait une liaison avec le capitaine du navire. Mary ne disait rien dessus, elle ne le démantissait pas. Elle éprouvait des sentiments pour lui, mais elle savait qu’ils étaient sans espoir. Jusqu’au jour où, alors que le navire avait accosté dans un port et que les matelots avaient été autorisés �  dépenser toutes leurs économies dans les boissons et les catins, le capitaine, du nom de Florent « l’abysse » (surnom donné en hommage �  tous les bateaux qu’il a coulés mais aussi �  cause de ses yeux bleus très profonds) se trouvant dans la même taverne que Mary, l’emmena dans une chambre. On ne sait ce qui se passa ni ce qu’il s’y dit mais après cette soirée leur liaison devint officielle. Mary avait alors 19 ans.
C’est cette même année que Florent « l’abysse » mourut. Il fut tué lors d’un abordage par plusieurs balles. Mary s’enferma dans sa cabine et ne parut plus. Pendant plusieurs jours on ne la vit plus.Les matelots étaient tous effondrés : leur capitaine était mort, leur avenir ne s’annonçait pas sous de bonnes augures. Et puis Mary réapparut. Elle réunissa l’équipage, leur parla en de simples mots mais tous plus percutants les uns que les autres. Elle réclamait vengeance et avait pris la décision de reprendre le flambeau de son mari. Oui, �  la grande surprise des marins, Mary et Florent s’étaient mariés et s’étaient juré protection l’un �  l’autre. Elle avait failli �  sa tâche et réclamait donc qu’on retrouva le navire.

La période qui suivit la mort de Florent fut assez mouvementée. Mary prit le pouvoir sur le navire sans rencontrer aucune résistance ou refus de la part de l’équipage. Des pêcheurs tombèrent sur un navire aux voiles déchiquetées, aux mats brisés, la coque percée, les hommes tués tous sauvagement, égorgés, pendus. Le capitaine du navire fut retrouvé pendu dans sa cabine, les deux mains et les yeux arrachés. Une vision d’horreur, provoquée par Mary elle-même qui avait retrouvé le navire responsable de la mort de son mari. Et puis… une légende survient dans notre histoire. Celle qu’un démon des vents et de la mer tua tous les hommes de Mary avant que celle-ci ne l’achève. On raconte qu’elle hérita de son pouvoir, celui de provoquer des tempêtes. Mais est-ce vrai ? Les seuls témoins potentiels du combat gisent au fin fond de l’océan. Mary a perdu son navire et ses hommes mais pas sa fierté. Elle a obtenu sa revanche et ère maintenant seule, avec pour seul bagages son sabre et son pistolet.

FIN