A propos de Beauchêne.

[Beauchene]

Je dois �  la vérité, de dire que j’ai créé mon personnage en m’inspirant très largement des Aventures du Chevalier de Beauchêne Canadien français élevé chez les Iroquois et qui devint Capitaine de flibustiers.  édité par Etienne Ganeau (la veuve du Chevalier lui ayant confié le manuscrit) en 1732 avec « approbation et privilège du Roy ». (A cette époque, les titres étaient fort long, car les ouvrages étant encore rares et onéreux, le titre devait en dire assez du contenu pour inciter le chaland �  en faire le dépens).
Je n’ai en fait qu’imaginé de quelle manière Beauchêne est devenu flibustier. L’auteur des mémoires a en fait accepté de rejoindre le Capitaine Maupin. Le gouverneur, qui avait eu vent des pourparlers entre les deux hommes, avait menacé Maupin de ne pas lui remettre les Lettres de Change  de la vente du butin qu’il était venu vendre. Maupin leva l’ancre sans Beauchêne �  la satisfaction du gouverneur et Beauchêne partit chasser avec ses Algonquins qu’il abandonna (assez lâchement) pour rejoindre un point de rendez-vous convenu �  l’avance avec le flibustier.
Quelques mois plus tard, Maupin fut tué lors d’un abordage et l’équipage proposa �  Beauchêne de devenir leur Capitaine (il a donc été très vite fort apprécié !) ce qu’il refusa se jugeant trop novice en matière de navigation. Moins d’un an après, Beauchêne naviguait alors avec le célèbre Montauban et il accepta le rôle de Capitaine quand celui-ci fut tué. (Montauban avait confié �  Beauchêne que, perdant un tiers de l’équipage �  peu près lors de chaque chasse partie, l’espérance de vie d’un flibustier était de trois chasse partie ! Il avait participé �  plus de vingt et jouissait d’une retraite confortable lorsque le gouverneur lui demanda comme un service d’en faire une de plus. Une de trop !

Quand �  Robert Chevalier de Beauchêne, après avoir passé près de cinquante ans au service du Roi, tant sur terre que sur mer, il vint en France avec une fortune considérable, mais la passion qu’il avait pour le jeu le dérangea bientôt, sans parler de quelques affaires d’honneur que son esprit brusque et violent lui suscita et qu’il ne put accommoder qu’aux dépens de sa bourse, il perdit plus des deux tiers de son bien �  Brest, �  Saint Malo, �  Nantes et alla s’établir �  Tours avec le reste. C’est dans cette ville que, s’étant pris de querelles avec quelques Anglais, il se battit le 11 Décembre 1731 et trouva dans ce combat une mort qu’il avait impunément affrontée dans les abordages les plus périlleux ( un combat �  l’épée contre plusieurs adversaires alors qu’il avait près de soixante dix ans !!!).