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« le: 18 Mai 2007 à 01:22:06 » |
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Sur le sloop Esperanza, la vigie annonce une voile espagnole � l'horizon. Une flûte, lourdement chargée. La ligne de flottaison est très haute, les cales doivent être remplies. Et, fait étonnant, le navire semble � la dérive. Le capitaine, curieux, donne l'ordre de s'approcher. Tempête? Mauvais oeil? Malédiction? Ou au contraire la chance de sa vie, celle de s'emparer de la cargaison? La curiosité est plus forte que la peur, le sloop accote la flûte dans un silence de mort. L'ambiance est silence, peur contenue, étrangeté. Le capitaine et la moitié des marins, apeurés, montent � bord, et c'est le début de la folie.
Dans un cri de mort, rythmé par un tambour, sortent de la cale une multitude de noirs, certains portant encore des fers, armés de bric et de broc. Ils foncent droit sur les espagnols, menés par un noir relativement petit et trapu, qui s'est dégotté une hache. Et le massacre commence. Car il s'agit bien d'un massacre, d'un côté comme de l'autre. Entre la surprise et le nombre, les noirs l'emportent rapidement, dans une déferlante de sauvagerie, puis montent � l'assaut du sloop.
L� , les choses se gâtent, les espagnols se sont ressaisis, et sont mieux armés. Une mêlée indescriptible s'ensuit alors, dans laquelle les coups de feu pleuvent, tout comme les morsures des armes blanches. Pour finir, une quarantaine de noirs, leur leader encore en vie, s'emparent du sloop, et le rebaptisent L'Entourloupe.
Alors se tient la première assemblée du navire fraîchement conquis. Boubba, le leader, est élu capitaine, et rédige la chasse-partie avec les survivants. Laquelle spécifie la guerre au commerce triangulaire et � l'esclavage. La cause est entendue, tout négrier aura les honneurs douteux du pavillon rouge.
Ainsi commença la chasse de L'Entourloupe...
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