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Auteur Fil de discussion: La Révolte de Guyde  (Lu 4333 fois)
Guyde
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« le: 17 Mai 2007 à 14:58:13 »

Intérieur nuit dans une taverne du port de Montserrat.

Alors que la taverne du Perroquet qui Tête était remplie de sa clientèle de canailles habituelle, les prostitués se mélant aux marins et contrebandiers parmis lesquels quelques bourgeois et nobliots venus s'encanailler essayaient de se frayer un chemin bousculant avec morgue cette populace crasseuse en essayant de ne pas glisser sur un rat, un homme fluet entra discrétement dans la taverne et s'accouda au comptoir défraîchi en laissant son regard errer sur l'assistance.
Quelques instants plus tard, trois solides gaillards entrèrent �  leur tour, deux bloquant la porte, le troisième venant murmurer quelque chose �  l'oreille du frêle homme au comptoir dont le visage était camouflé par un large chapeau noir semblable �  celui que l'on peut voir sur les peintures hollandaises de riches banquiers. Enlevant gracieusement son chapeau le jeune Guy De Kervalek sauta sur l'assemblage branlant de planche tenant lieu d'estrade et extirpant un court pistolet de sa large ceinture moucha l'une des bougies du lustre dans un bruit assourdissant.
La fumée du tir tardait �  se dissiper et c'est �  travers ce nuage gris-bleu �  l'odeur de poudre que s'éleva la voix puissante et passionnée de Guy.

-"Garçons, la plupart d'entre vous s'échinent comme des ânes pour survivre en engraissant les serviteurs gloutons des roitelets d'Europe, vous êtes traités �  peine mieux que des esclaves, vos salaires sont misérables, les porcs pour lesquels vous travaillez n'ont pourtant rien de formidable, ils n'ont eu que la chance de naître dans les bonnes familles, tout ceci est inique. Nul homme ne devrait se comporter de la sorte envers ses semblables, l'avilissement que les nobles et le clergé font subir aux fils de Dieu que nous sommes ne prouve qu'une chose, Dieu, ses serviteurs et les sanguinaires tyrans autoproclamés Roi ne sont que des obstacles qu'il nous faut renverser pour vivre en hommes libres. Chacun d'entre vous et assez brave, assez valeureux et assez méritant pour pouvoir jouir des plaisirs de cette terre. En avez-vous assez de ces caricatures d'homme qui vous privent de votre liberté ? En avez-vous assez de ne récolter que des miettes ? Messieurs les eaux dans lesquelles vous naviguez fourmillent de bateaux mal défendus transportant mille richesses, il ne tient qu'�  vous de vous servir! Accompagnez moi dans cette aventure, je vous promet la richesse, le respect et l'ivresse que tout honnête homme mérite de connaître! Il est temps de montrer �  tous ceux qui nous méprisent que nous le leur rendons bien, au diable les lois iniques de ces sociétés corrompus, messieurs ces nouvelles terres sont une chance de fonder une nouvelle société où seules la liberté et l'égalité seront nos guides!
Que tous ceux qui veulent vivre sans ramper se joignent �  la Confrérie de l'Or Félin, rejoignez nous sur le port dans l'heure. En attendant patron servez une tournée �  tous ces braves. Pour la liberté et la richesse!"
Revissant son chapeau sur sa tête squelettique où le cheveu blond filasse qui la couvrait se fait déj�  rare, Guy laissa son regard bleu acier se fixer sur chacun des hommes présents. Puis sortant lentement de la taverne en lançant une bourse au barman, il regagna son sloop l'Or Félin bientôt rejoint par une grosse quinzaine d'hommes...  
« Dernière édition: 17 Mai 2007 à 15:06:24 par Guyde »
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Guyde
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« Répondre #1 le: 31 Mai 2007 à 14:56:58 »

L'Or Félin franchissait les vagues avec la vitesse et la grâce d'un pur sang, les hommes allaient t venaient sur le pont, vérifiant les voiles et les canons. Guy observa un jeune gabier évoluer sur le mat de perroquet et ne put s'empêcher de penser �  son vieux compagnon Antoine dit l'"Alègre", l'ancien maître d'équipage de l'Or Félin qui était mort il y a quelques mois.

Laissant ses pensées dériver Guy se remémora le carnage qui lui avait valu six mois dans les cachots de San Juan et la perte de nombre de ses meilleurs hommes. La mer était forte, un ouragan semblait se préparer, c'est alors que "Korrigan" la vigie avait repéré une frégate qui semblait en difficulté, sa grand voile battait librement au vent et son mat d'artimon ployait dangeureusement sous la force du vent. Malgrès la faible puissance de feu du sloop Guy décida d'essayer de s'emparer de cette proie qui seblait leur tendre les bras. Les hommes n'étaient pas rassurés, mais quelques gorgées de rhum et les paroles de l'Alègre leur redonnèrent du coeur �  l'ouvrage. Pendant que tous ces vaillants gaillards s'arnachaient de tant d'armes qu'on eu dit des démons des abysses, Guy grimpa dans les cordages pour  oberver la frégate puis se retourna vers ses hommes:
"Messieurs, je sais que la peur étreigne vos coeurs, et que certains doutent de ma santé mentale, mais vous me connaissez tous depuis longtemps, n'avons-nous pas déj�  fait maintes prises sans faire rougir la mer de trop de notre sang?
-Oui cap'taine, mais cette fois ce n'est pas un petit bateau marchand mais un véritable vaisseau de ligne...
-oui, tu as raison la Buche, mais ce vaisseau est en difficulté, ses marins ont un mal fou �  ramener la voile, si nous hissons le pavillon français comme eux et que nous approchons en pretextant leur donner main forte nous devrions pouvoir leur lacher une bordée de mitraille par la poupe avant qu'ils ne se mettent en branle-bas. Garçons cette prise fera de nous de véritables princes des océans, nul navire ne pourra nous résister et les cales gorgées d'or des galions espagnols seront aisées �  piller. Ne laissez pas vos peurs vous guider, votre bravoure est votre plus grande force, faisons rendre gorge �  ces orgueilleux et montrant leur la puissance de la liberté!
-ouais hourra pour le capitaine!"
Pendant que le sloop navigant sous pavillon français se rapprochait de sa proie, Guy sentit ses entrailles se nouer, cette bataille serait difficile mais ils auront l'avantage de la surprise.

Le vent avait encore forci, le sloop était �  portée de canon de la frégatte et semblait vouloir se ranger �  côté d'elle. Observant la frégatte, Guy comprit que a ruse n'avait pas fonctionnée, les marins français avaient abandonné la grand voile qui s'était déchirée en lambeaux et chargeaient les meurtriers canons de 24 de la frégatte. Hurlant l'ordre de virer de bord pour éloigner le sloop, Guy se surprit �  se jeter �  terre quand le fracas des canons français couvra sa voix. Les français avaient itré �  boulet ramé, plusieurs avaient manqué leur but, mais un homme gisait coupé en deux sur le pont ravagé du sloop, deux canons étaient retournés, l'un d'eux avait même écrasé un servant qui s'était abrité derrière, le sable répandu sur le pont buvait goulument le sang des morts et des blessés. Mais pire que tout, le grand mât avait été endommagé dans sa partie la plus haute. Le sloop était désormais peu manoeuvrant et il était impossible désormais d'échapper �  leur proie devenue chasseur.

Manoeuvrant le sloop désespérement sous les ordres de Guy, les hommes de l'Or Félin réussirent �  faire passer leur navire derrière la frégatte avant que les français ne rechargent. La fréatte allait viré de bord quand l'Or Félin ouvrit le feu avec ses canons de chasse. La fumée âcre masqua la frégatte quelques instants avant que le vent ne la balaie. Le spectacle redonna espoir aux pirates, la frégatte avait dématé son mat d'artimon et sa manoeuvre était avortée. C'est alors que les canons de fuite de la frégatte firent feu. Trois boulets encadrèrent le sloop, mais le quatrième éventra le sloop pra tribord avant. Il était impossible de virer de bord sans embarquer des paquets d'eau. Le voilier et le charpentier commencèrent �  tenter de colmater le trou mais le sloop se dirigeait inexorablement �  faible vitesse vers la frégatte presque immobilisée.
Le pont était encombré de sang, d'éclisses et de gravas, mais les hommes de l'Or Félin ne faiblirent pas et préparèrent les canons de chasse et les grapins pour l'abordage. Les minutes semblèrent des heures jusqu'�  ce que les bateaux ne soient plus qu'�  cent mètre l'un de l'autre.

Le haut chateau arrière de la frégate dominait le sloop et on pouvait voir de nombreux mousquets dépasser de la balustrade. Les pirates abrités comme ils pouvaient subir un feu de mousquetrie mal ajusté avant de pouvoir riposter. C'est au moment où ils ripostèrent et où Cambuse le cannonier fis feu �  mitraille avec les canons de chasse que les canons de fuite de la frégatte revinrent en place. Guy vit comme au ralenti le chirurgien, qui allait porter assistance au second blessé �  tribord, se faire hacher menu par la mitraille. Cambuse se fit arraché le bras droit et s'effondra en hurlant, trois hommes qui avaient tenté de lancer des grappins s'envolèrent dans les airs en gesticulant bizarement comme des poupées désarticulées. La fumée des tirs de canon masqua les navires l'un �  l'autre et rendit la mousquettrie française peu efficace. Guy, les yeux durs saisit un jeune mousse par le col et lui ordonna de préparer l'abordage, il rallia les hommes �  la proue du navire et, la fumée s'étant dispersée, il s'élança �  l'assaut du chateau arrière suivit par quelques dizaines de gaillards assoiffés de sang et hurlant pour exorciser leur frayeur.
Passant par l'écoutile d'un des canons de proue, guy frappa de taille et d'estoc pour se frayer un chemin vers la sainte-barbe. Il crut un instant que la victoire était possible, les pirates avaient repoussé les français presque hors du chateau arrière et la sainte-barbe étit en vue, mais c'est alors qu'une centaine de gardes marines surgirent de toute part et commencèrent �  tailler dans les chairs des pirates. La résistance de ces erniers fut héroique, mais ils ne purent résister plus de vingt minutes. Préférant mourrir Guy se battait encore avec ses derniers hommes quand une crosse s'abatti sur son crâne et qu'une baillonette lui transperça la cuisse.

Guy se reveilla plus tard aux fers, puis fut livré aux autorités de San Juan qui se contentèrent de l'emprisonner quelques mois et de lui prendre tout ce qu'il avait. En effet les espagnols vaient quelques difficultés avec les français et rendirent son navire �  Guy et aux rares survivants �  la condition qu'ils mettent le cap vers San José pour porter une missive au gouverneur et ramener des troupes �  San Juan. Recrûtant quelques rufians dans les tavernes de San Juan, Guy rempli sa mission et repris ainsi la mer avec l'amertume au coeur. Ses compagnons étaient morts et il avait fait l pute pour les esagnols...

C'est alors que Jean Bouche tapa sur son épaule:
"-Cap', la vigie vient de signaler un galion hollandais par babord arrière.
-Hum, quoi? Ho, oui! Fais sonner le branle-bas, chargez babord �  mitraille! Du nerf tas de mollusques, ces chiens vont payer pour nos frères. Hissez le pavillon rouge!"  
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Guyde
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« Répondre #2 le: 06 Juin 2007 à 18:40:59 »

Le pont de l'Or Félin sembla tout �  coup prendre vie, ce fut un balat d'hommes que seuls des yeux experts pouvaient apprécier qui agita l'équipage. Alors que le sloop entamait un long virage sur tribord pour essayer de se placer sur le tribord arrière du galion dont on devinait �  peine le pavillon au loin, le Jolly Roger représentant un crâne de félin et un sablier sur fond noir fut hissé en compagnie d'un carré de tissu rouge sang signifiant qu'aucun merci ne serait donné ni attendu.
Guyde observait avec attention le galion �  l'aide de sa longue vue depuis plusieurs dizaines de minutes quand le bosco vint interrompre ses reflexions.
-"Capitaine, les hommes sont nerveux, ils craignent que votre soif de vengeance ne nous envoit tous en enfer..."
-"Et alors, les diables leurs font-ils peur? Hahahah ne t'inquiète pas vieux compagnon, je vais rassurer ces femelettes supersticieuses."
Grimpant avec agilité sur le parapet de la dunette, Guyde hurla pour que sa voix couvre les bruits du navire et de l'océan:
"Garçons certains d'entre vous doutent de notre valeur et de ma santé mentale, mais les peurs enfantines ne doivent pas vous submerger, ce galion est hollandais, hors je connais assés les bateaux de cette nation pour savoir que ni la royale hollandaise, ni la compagnie des indes occidentales hollandaise n'utilisent de tels navires, seul des trafiquants d'ébène privés en font usage et ils ne les arment que de peu de canons. La seule chose qu'il nous faudra craindre dans ce combat ce sera la sauvagerie des raclures de latrine qui font commerce de leurs frères, aucun d'entre eux ne mérite de vivre et il nous appartent de faire justice. Le seul danger qui nous guette est la peur, cette ennemie jurée de tout bon pirate, prompte �  transformer le meilleur des hommes en femelette. Souhaitez-vous être des femelettes?"
"NON" hurlèrent nombre des marins.
"Alors compagnons, faîtes taire cette salope et préparez-vous �  compter les nombreuses pièces de huit que cette prise nous rapportera. Bosco, faîtes distribuer les armes! les moucheurs dans les vergues! Hardi compagnons, faisons rendre gorge �  ces péteux!"
"Hardi, hardi" hurla l'équipage tandis que les armes et un plein tonneau de rhum étaient distribués.
Guyde repris son observation. Les canons du sloop avaient hâtivement été chargés �  mitraille sur son ordre et il commençait �  se demander s'il n'aurait pas mieux valu charger �  boulet ramé pour diminuer la vitesse et la manoeuvrabilité de cette proie qui rsiquait tout de même de s'avérer indigeste. En effet les trafiquants d'ébènes hollandais étaient réputés pour être de bons tireurs au mousquet et de solides canailles, mais Guyde ne voulait pas inquiéter outre mesure son nouvel équipage, ces hommes devaient pouvoir avoir une confiance aveugle en lui et des contre-ordres mineraient cette confiance.
Manoeuvrant �  merveille, l'Or Félin réussit �  se placer sur l'arrière du galion dont l'absence de réaction inquiétait Guyde. De plus, ce maudit galion avait une ligne de flottaison trop haute pour espérer un butin important. Cependant, le galion en lui-même constituait une prise non négligeable.
S'approchant inexorablement du galion, le sloop était désormais silencieux. Tous attendaient tendus le début des choses sérieuses.

Observant attentivement les voiles et haubans de sa proie, Guyde décela les prémisces d'un virement de bord, le galion allait virer sur tribord pour cannoner son poursuivant de ses quelques pièces de douze. Ordonnant alors de virer �  babord, Guyde ordonna de faire feu. La mitraille ne causerait que peu de dégats �  cette distance, mais l'inclinaison du sloop due �  la manoeuvre devrait lui permettre d'atteindre le galion où la pluie de billes d'acier devrait pousser les artilleurs peu expérientés du gallion �  se mettre �  l'abri permettant au sloop de gagner quelques précieuses secondes, peut-être suffisantes pour éviter la bordée du galion. Et en effet, que l'équipage du galion ait été surpris ou qu'il fut simplement mauvais, les boulets ramés que tirèrent ses canons loupèrent leur objectif de plusieurs mètres. Reprenant de la distance, l'Or Félin prit l'avantage du vent. Guyde fit recharger �  boulet ramés et entrepris une autre tactique. Désormais, et pendant deux heures, l'Or Félin profita de sa vitesse et de sa manoeuvrabilité supérieure pour tourner autour du galion, hors de portée et venir régulièrement lui lacher ses bordées de boulets ramés. Mais l'Or Félin encaissa plusieurs coups au but et le pont du sloop se teinta bientôt d'un rouge sombre de mauvais augure. Le pire était sans doute les cris ds blessés qui hurlaient comme des démons quand on les déscendait dans la cambuse transformée en infirmerie. Certains refusèrent même de descendre et reprirent leur poste, sanguinolants, sous l'oeil compréhensif de leurs camarades.
Ce petit jeu du chat et de la souris n'avait pas été décisif. Certes le Galion n'avançait plus que lentement, mais l'équipage du sloop avait souffert et était sans doute en criante infériorité numérique par rapport �  celui du galion. Ne voulant pas abandonner, Guyde fit charger �  mitraille et mit le cap droit vers la poupe du galion. En s'approchant le sloop subit un feu nourri de mousqueterie et plusieurs hommes tombèrent des haubans dans la mer ou s'écrasèrent lourdement sur le pont, éclaboussant canons et boots.
C'est alors que l'Or Félin manoeuvrant difficilement réussit �  placer ses bouches �  feu face �  la poupe. Le tonnerre retentit sur les eaux calmes et la fumée envahit les narines de l'équipage. Quand ils purent apercevoir le galion les hommes retinrent un hoquet d'effroi. La poupe du galion était presque totalement enfoncée et on distinguait de nombreuses rigoles de sang dégouliner le long des débris et se meler �  l'océan.
L'Or Félin vira de bord et se rapprocha pour l'abordage. Toute mousqueterie en provenance du galion avait cessé mais on apercevait les reflets metalliques des sabres et piques d'abordage prêts �  repousser l'assaut. Les pirates passèrent �  l'attaque, ils envahirent le navire par la poupe. Les premiers �  mettre le pied sur le pont du galion furent accueillis par la décharge mortelle de deux pierriers et plusieurs mousquets, puis ce fut le corps-� -corps, mortel, incertains, les pirates frappaient parfois sans savoir s'ils touchaient un ami ou un ennemi. Se frayant un chemin �  coup de pistolets, Guyde avisa un personnage qui semblait diriger les troupes négrières. Poussant un cri de fureur, il le chargea la rapière haute. Le holandais dégaina sa rapière en catastrophe et para de quinte le coup de Guyde. Une danse mortelle s'engagea alors entre les deux bretteurs. Faisant usage de toutes les bottes qu'il connaissait et portant ses coups avec une rage décuplée par la vue de la tête du Bosco qui roula non loin de l� , Guyde n'arrivait cependant pas �  venir �  bout de son adveraire. Celui-ci connaissait son affaire et passait aisément de position de quinte �  sixte, enchaînant avec grâce parades et contre-attaques. Guyde dut faire appel �  toute sa technique pour ne pas se faire déborder. Les deux duelistes avaiet diverses estafilades sur les bras et les jambes, mais aucun coup n'était décisif, c'est alors que rompant l'engagement, Guyde s'empara prestement d'un pique qui traînait sur le pont et le lança vers son adversaire avec rage. Il profita de la surprise de son adversaire et du moment d'inattention qui suivit pour faire voler sa rapière puis sans attendre lui enfoncer la sienne dans la gorge. Regardant autour de lui Guyde vut que ses hommes achevaient les derniers esclavagistes holandais. Le galion était �  eux et déj�  des hourras retentirent.
Les pirates découvrirent quelques noirs malingres dans la cales, plusieurs de leurs compagnons d'infortune avaient fait les frais de la bordée de mitraille de l'Or Félin et quelques hommes maugréèrent contre cette triste situation, mais les pistoles et pièces de huit découverts dans la cabine du capitaine les fit rapidement taire.

Une fois leurs nouveaux compagnons correctement amatelottés et l'Or Félin retapé �  la va-vite, le sloop prit en remorque le galion presque entièrement dématé et mit le cap sur La Véga, le gouverneur leur devait une fleur et peut-être pourront-ils réparer le galion et l'équiper pour voguer vers la gloire...  
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Guyde
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« Répondre #3 le: 14 Juin 2007 à 23:28:37 »

Le capitaine Guyde et la vingtaine d'hommes qui avaient discrètement débarqués avec lui dans une crique d'Hispagniola se faufilaient le plus silencieusement possible �  travers les brousailles. Arthur, le boucanier qu'ils avaient engagé pour les guider, leur fit signe de s'arrêter. Les hommes s'acroupirent et attendirent, éssouflés. Puis leur progression repris. Au bout de plusieurs dizaines de minutes ils arrivèrent en surplomb de leur objectif, un riche manoir qu'entourait une plantation de coton et de canne �  sucre. La propriété était immense et les annexes moutonnaient �  travers les champs, leurs toits de chaume semblant s'embraser sous le soleil couchant. Guyde observa la zone et les allers et venues des gardes. Il faudrait agir rapidement et discrètement, aucune erreur ne devrait être commise. Pendant qu'il laissait son regard dériver vers l'horizon, Guyde revoyait s'éteindre le regard pétillant de malice du gargousier La Renette, un mome de treize ans qui était mort dans ses bras lors des funestes évènements qui l'avaient amené �  organiser ce raid.

Il y a plusieurs mois de cela, l'Or Félin, leur puissant Manowar qu'ils avaient modifier pour porter cent canons, filait vers Coro. Le gouverneur de Léogane leur avait promis force récompenses pour mettre �  sac ce bouge espagnol et détruire ses batteries. A bord de l'Or Félin la tension était palpable, l'équipage s'était considérablement accru et nombre d'espagnols avaient rejoints les pirates lors de leur halte �  Rio De La Hacha. Parmis ces hommes c'était surtout Don Ernesto De Morales qui inquiétait Marcelin le maître d'équipage. Fils dévoyé d'une riche famille possédant une grande hacienda sur Hispagniola, Ernesto avait rallié �  lui une grosse dizaine d'espagnols pour commettre divers mauvais coups avant qu'ils ne s'engagent tous sur l'Or Félin. Marcelin avait surpris Ernesto en pleine conversation avec un étrange individu masqué dans une taverne  de Puerto Cabello, et depuis ce moment il n'avait cessé de proposer qu'on le débarque. Mais la mission serait difficile et tous les hommes étaient nécessaires...

Guyde revint au présent, le soleil venait de disparaître derrière l'horizon et les hommes s'agitaient, il serait bientôt temps de passer �  l'action. Les guetteurs partis en reconnaissance avaient découvert une piste d'animaux qui menait jusqu'aux grilles qui entouraient le manoir.
Les pirates attendirent quelques dizaines de minutes et, �  la queue leu leu, ils descendirent discrètement vers le manoir. Guyde suivait Arthur, sa démarche chaloupée de félin rappela �  Guyde celle de Marcelin, l'ancien braconier de Bretagne, aujourd'hui enterré dans une fosse commune de Coro...

Marcelin, avec l'aide de Sangredios, le quartier maître, avait constitué les équipes pour l'assaut sur Coro. Les hommes défilaient devant la dunette arrière du puissant navire. Aux guetteurs les précis fusils de boucanier, aux groupes de soutient les mousquets moins précis, les groupes d'assaut recevaient sabre et pistolets, tandis que le groupe de grenadiers se couvrit de ces boules d'acier pleines de poudre. L'Or Félin avait mouillé dans une crique �  deux jours de marche de Coro, il ne devait les rejoindre que trois jours plus tard dans le port, un équipage en sous-effectif le manoeuvrerait �  vitesse réduite. Une fois débarqués les pirates commencèrent leur longue marche. Ernesto et ses hommes feraient parti de la première vague, Marcelin ne voulait pas courir de risque, mais Guyde avait décidé de mener lui-même cette vague, il était hors de question de laisser les hommes prendre seuls tous les risques. Après un long voyage qu'ils effectuèrent principalement de nuit, se reposant le jour, les pirates arrivèrent en vue de Coro et de son fort dont les défenses étaient toutes tournées vers la mer.

Les pirates arrivèrent au pied de la muraille surmontée d'une grille qui entourait le manoir. De l'autre côté, deux patrouilles de deux gardes tournaient autour de la demeure. Une fois la plus proche passée, les pirates approchèrent. Sangredios et deux gabiers, qui avaient survécus au procès et aux geoles, enjambèrent les grilles en se faisant la courte échelle et allèrent s'embusquer dans un recoin sombre pour surprendre la prochaine patrouille. Les autres préparèrent les rares pistolets qu'ils possédaient encore, au cas où les choses tourneraient mal. La patrouille arriva. Sangredios surgissant tel un diable de l'ombre égorgea proprement le premier garde surpris, tandis que le deuxième fut assomé par un coup de gourdin sur la nuque, puis égorgé �  son tour. Les pirates ne venaient pas pour plaisanter.

A Coro non plus les pirates ne plaisantaient pas, mais quand ils donnèrent l'assaut au fort espagnol, les soldats les attendaient de pied ferme et des ramparts ce fut une grèle de balles et de mitraille qui acceuillit les pirates. Dès les premières minutes plusieurs dizaines de vaillants marins tombèrent tandis que les perte espagnoles étaient minimes, les moucheurs ne pouvaient être décisifs. Ce furent les grenandiers, chargeant sous la mitraille qui causèrent des dégats importants aux ouvrages défensifs et permirent au pirate de faire sauter la porte et de se ruer �  l'intérieur. Les pirates prirent possession de l'entrée du fort et commencèrent �  se déployer parmis les casemates du fort, défonsant les portes et massacrant tout être vivant.

La deuxième patrouille allait arriver. Les corps avaient été traînés dans l'ombre et Sangredios et ses hommes s'étaient �  nouveau camouflés. Le sort de la deuxième patrouille ne fut pas différent de celui de la première, et bientôt les autres pirates enjambèrent �  leur tour la grille. Les forbans se dirigèrent �  pas de loup vers les fenêtres et Sangredios commença �  trifouiller le mécanisme d'ouverture, passant un fin bout de fer entre les battants. Au bout de peu de temps, les pirates s'engoufrèrent un �  un dans le manoir. Guyde connaissait les lieux et guida ses hommes vers le bureau du maître des lieux.

La bataille faisait rage dans le fort, les pertes étaient importantes des deux côtés, mais les pirates progressaient et Guyde, les menant, Ernesto sur les talons, courait vers les réserves de poudre. Il fallait atteindre et prendre cette casemate. Alors qu'ils courraient vers l'objectif, les pirates virent tout �  coup avec horreur des couleuvrines et des espingoles que les espagnols mirent en position aux ouvertures de plusieurs casemates alentour. Guyde comprit qu'ils étaient attendus, un fort ne dispose pas en général d'autant de pièces mobiles réparties stratégiquement pour repousser une attaque. Les espagnols firent feu. Guyde ressenti une vive douleur �  la cuisse et, tombant, il vit Ernesto. L'espagnol avait eu la tête réduite en purée sanguinolante par un paquet de mitraille, et deux de ses hommes tombaient autour de lui, le torse troué comme une passoire. Guyde se mit �  couvert derrière un cadavre. Bientôt les pirates qui avaient reflués revinrent �  la charge, menés par Marcelin, qui s'écroula �  son tour, un bras et les jambes touchés par des éclats de grenade. Guyde fut attrapé par Sangredios qui le traîna jusqu'�  une casemate qu'ils avaient converti �  la va-vite en infirmerie. Il y retrouva La Reinette qui agonisait bruillament. Essayant d'adoucir la mort du môme, Guyde reçut quelque soins et essaya ensuite de retourner au combat. Mais Sangredios l'en dissuada, il appris �  Guyde que les pirates étaient en déroute. Le temps était venu de fuir bravement. Se traînant tant bien que mal ils réussirent �  atteindre la porte du fort, mais ce fut pour constater qu'une cinquantaine d'espagnols avaient pris les pirates qui battaient en retraite �  revers. Ils étaient fait comme des rats.
S'en suivis un procès où quelques uns qui tentèrent une évasion furent tués et un long séjour dans les prisons de Coro où certains mourrurent de mauvais traitement. La lettre de marque du Roi de france leur évita heureusement la corde, mais certains la regrettèrent.
Pendant leur emprisonnement, Guyde eu le temps d'analyser les faits pour se rendre compte qu'ils avaient été trahis, et ce par la seule personne qui savait avant qu'il ne l'anonce �  ses hommes �  la dernière minute leur objectif réel: la batterie du fort.


Les pirates s'infiltraient tels des ombres dans le manoir et progressaient en direction du bureau du Gouverneur de Léogane. Arrivé �  la porte, Guyde dégaina sa rapière et son pistolet et attendit que Sangredios ouvre la porte. Celle-ci ouverte, il surgit comme un diable �  l'intérieur du bureau éclairé par quelques chandelles et retourna violement le fauteuil d'ou dépassait une perruque poudrée pour se retrouver face �  un mannequin en paille.
C'est alors que des portes donnant sur la mezzanine qui surplombait le bureau surgirent une vingtaine de mousquettaires qui braquèrent les téméraires pirates. Le gouverneur fit calmement son apparition et, surplombant les pirates de quatre mètres les toisa d'un air hautain.
"Vous ne pensiez tout de même pas me surprendre aussi facilement. J'attends votre venue depuis votre libération. Vous fûtes long messieurs."
"Chien, hurla Guyde, tu nous as envoyé vers une mort certaine, tu nous a trahis tel le cafard que tu es et tu ose nous prendre de haut! Descends donc tater de ma rapière si tu as ne serait-ce qu'une once d'honneur."
"Allons messire, ceci est indigne de votre rang, vous tombâtes bien bas. Vous devriez savoir que la France et l'Espagne entretiennent d'assès bonnes relations et ont décidé de collaborer �  l'éradication des nuisances telles que vous et vos misérables".
"J'attends avec impatience le temps où ce seront les nuisibles de votre genre qui seront éradiqués"
" Hahaha, vous rêvez mon cher, cela vous jouera des tours, en attendant lachez tous vos armes."

A ce moment précis un sifflement caractéristique se fit entendre, les mousquetaires se couchèrent en planquant au sol le gouverneur tandis que le toit du manoir explosait au niveau d'une autre aile de la demeure. Les pirates, sans hésiter, en entendant le sifflement, prirent la poudre d'escampette, et tandis qu'il s'enfuyait dans la nuit Guyde hurla "Nous nous reverrons chien, et prie pour que tes caniches en casaque brodée soient l�  pour te sauver..."

Ralliant tous ses hommes, y compris les artilleurs laissés dans les colines surplombant le manoir (�  qui Sangredios avait transmis l'ordre de tirer grâce �  une lanterne sourde), ils abandonnèrent le canon, rallièrent l'Or Félin et mirent le cap vers Tortuga.  
« Dernière édition: 15 Juin 2007 à 01:45:25 par Guyde »
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