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Auteur Fil de discussion: Et des ailes frèles de l'Ange Tombé, naitront les fleurs voluptes et malsaines..  (Lu 4724 fois)
SilverFalcon
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« le: 03 Février 2008 à 13:07:18 »

St Lucy. La pleine lune. 23 : 00, sur les quais.

-He, l'ami, viens donc voir !

L'ami en question vient de sortir d'une ruelle. L'un des deux jeunes hommes accoudés a  la rambarde crache sa chique et ricane. Il fait bon. La brume habituelle du soir n'est pas la, et la fraicheur du soir a laissé la place a une brise chaude qui balaie les docks vides. Quelques caisses jonchent le sol, et la rouille du fer allié au tabac et aux épices fortes répand dans l'air une agrébale odeur. Nous sommes dans les Caraibes.
Les deux jeunes hommes , probablement enfuis de chez eux en piquant la chique et les bouteilles de leurs pères, reitèrent leur question, plus violamment. La  silhouette qui se dessine a la sortie de la ruelle s'arrete. Encore dans l'ombre, elle enlève son chapeau. Puis elle avance.

-Oh regardez moi donc le spécimen! Eh Jacques, je crois que tu vas pouvoir me payer un pot.

La silhouette est celle d'un jeune homme. Habillé de manière singulière, resplandissant de candeur. Le feutre a la main, la rapière aux cotés et la bourse accroché, les vetements trop grands donnent l'air a ce jeune enfant un air drolatre. Il avance. A chaque pas, le cliquetis de la rapiere et des pièces s'amplifit. Peu a peu, son visage se distingue dans la nuit. Bronzé, presque mat, les yeux en amandes, un nez d'enfant et des lèvres humides. Des cheveux chatain forts bouclès lui tombe sur ses oreilles. Et pourtant, ce qui dénote le plus, c'est le regard. Vert. Félin, presque rapace. 35 ans en plus dans le regard. Les pupilles s'ecartent a la vue des deux jeunes hommes. Un sourire se dessine sur le visage de l'enfant. Puis il disparait, et laisse place a une expression de gène. Quelques rides se desinent sur le front lisse. Puis l'enfant s'arrete.

_Eh, gamin! Qu'est ce que tu fais tout seul? Tu cherches quoi? Les putes? Ta mère! Du pareil au même !

Les deux adolescent en haillons éclatent de rire, un rire gras. L'un deux se grattent les cheveux et un cafard en tombe. Il l'écrase de son pied avant de se retourner vers l'enfant :

-Mais dis moi, t'es fort bien habillé. Monsieur aurait il quelques titre! Marquis du tétage de sein maternel, pour vous servir! Allez nabot, tu sais très bien ce qu'on veut. Simplement un peu d'argent, ta bourse tout au plus. Sinon on te dépouille.

L'enfant sourit une deuxieme fois. Il ferme les yeux et prend une grande bouffée d'air. Puis il déclame d'une voix calme :


Et des ailes frèles de l'Ange Tombé
Naitront les fleurs voluptes et malsaines
De chaque plume ensanglantée
Naitra une doucereuse perverse Hèlène

Et de l'esprit larmoyant de l'Homme Nu
Tomberont chaque gouttes intelectuelles
Le Beau violera l'Amour �  la cru
Du Styx tomberont les plaisirs charnels

Et l'Antre mortuaire de Platon
Sera, de force, grandement exposée
Discorde baisera avec Joie et Charon
Imitée par les fugitives Danaées

Et les odes vengeresses seront payantes
Apollon sera tombé en dépression
Les Nymphes seront mendiantes, et les Muses errante
Gaia pourrie au mains d'un Saturne trop long

Et le Ciel gris embrassera les flammes
Des Titans déchus naitra une hécatombe
Et la lueur qu'ont été certaines femmes
Du Vésuve en feu sera faite leur tombe

Et la puissance du Behemot s'amusera
Des Naiades egorgées dans les bras
D'un Poseidon en proie a la folie
Depuis que Zeus le grand, en haut sera parti


Et la Destruction Puissante
Ecrasera le trèfle vert de la Terre
D'une douceur lancinante
Mourrira au large la maternelle Mer

Et Chaos s'en riera
Et l'Homme avec Tristesse et Morphée
Enchainé contemplera
Meurtri, violé, baisé, rabaissé
L'Ange Tombé de l'Humanité


L'adolescent le plus petit, Jacques regarde l'enfant comme s'il était possédé. L'autre regarde son ami.

-Eh Jacques! Jacques, ca y'est c'est juste un gamin taré. Fais pas cette tête Jacques .. on dirait que..

Une goutte de sang perle sur les lèvres de Jacques. Le deuxieme, Henry pousse un long cri suraigu. Jacques tombe a terre, dans une mare de sang, transpercé. Henry  tombe sur les fesses et recule vers l'eau comme un dément, sans quitter des yeux l'enfant.

-C'est toi! C'est oi! Vas t-en! DIABLE! Je ne.. veux.. plus rien.. vas ten! MALEDIC....

Un coup de feu retenti. Henry tombe lourdement dans l'eau. L'enfant est par terre, l'arme fumante a la main. Il se relève et se gratte. Le vent fait s'envoler son feutre. Indifferent, il commence a se déshabiller méthodiquement. En dessou de son haut de chausse, un haillon. En dessous de sa tunique bouffante, une chemise rapiecé. Peu a peu, il devient mendiant. Il ne lui reste plus que la rapière, le pistolet et la bourse. Il s'approche du corps de Jacques et jette la bourse sur lui. Ensuite, il jette le pistolet au loin dans la mer. Enfin, il coince la rapière entre deux caisses, et les recouvres d'une bache qui trainait sur le sol.
Il s'approche de Jacques et l'examine. Il pique quelques pièces dans sa poche, des pièces sales, ainsi que sa chique et une pomme pourrie. Puis, il frotte ses mains au sol, sur le fer rouillé et humide et se barbouille le visage de la crasse. Il finit par se blesser le genou et le bras a l'aide d'une pierre.
Il se lève, et avance, calme.
SOudain, deux silhouettes sortent d'un petit bateau a quai. Empruntant la passerelle, ils viennent, dans l'ombre, marcher a coté de l'enfant. L'une d'elle dit d'une voix féminine :

-Elias, tu aurais pu éviter le coup de la prophétie.

L'enfant sourit et répond, de sa voix douce :

-C'était une possibilité.

Puis l'autre silhouette reprend :

-Et la rapière?

-Coincé entre deux caisses.

-Et les vetements?

-A l'eau..

La silhouette soupire :

-J'ai une de ces soifs! Mon gosier crie!

La jeune fille reprend :

-Tais toi! Prends ton air le plus soumis, voila la taverne.

Le groupe de jeunes entre dans la taverne. Elias se met a sangloter. La taverne est plutot calme, et quelques gars louches joue aux cartes, sans se soucier des nouveaux arrivants. Pourtant, le tenancier les examine.

-Qu'est ce qu'ils veulent la vermine? Ya pas de mendiants ici! Si c'est pour tendre vos pattes graisseuses, j'vous dégage illico!

Les deux silhouettes sont maintenant a la lumière. Vetus aussi de haillons et crasseux, ils semblent, avec Elias, sortir du fin fond d'un trou a rat. L'une d'elles est une jeune adolescente. Métisse, les yeux bleus baissés au sol, elle domine Elias d'une tête. Ses cheveux crépus sont attachès avec un fil de fer, a la manière des pauvres de la ville. L'autre silhouette est un jeune homme. Beaucoup plus carré, il domine ses comparses en taille. Il porte un chapeau rapiécé et baisse la tête. Cependant, on appercoit des cheveux mi longs tomber en cascade ondulèe. C'est lui qui prend la parole, d'une voix hésitante:

-Nous cherchons, .. nous venons rejoindre.. Wayatt Walter Junior...

Le tenancier, méfiant, essuie une chope d'une main encore plus graisseuse que la chope et finit par s'accouder au comptoir et dire a voix basse :

-L'est a l'étage.. avec une 'tite d'moiselle. Z'allez le déranger.

Sans préter attention au barmaid, les trois enfants prennent la direction des escaliers. Les marches grincent sous leur pas. D'en haut descend une affreuse odeur de narguilé et de thé. Le petit hall est éclairée par une unique lampe qui se balance dans un grincement énérvant. Deux portes font face aux enfants. L'une d'elle laisse passer un rayon de lumière en dessous, tandis que l'autre est noir. De celle qui semble habiter sortent des cris féminins et des râles. La jeune métisse rentre sans tocer. Sur le lit, une femme et un homme accomplissent ce pourquoi ils payent ce genre d'endroit. Ils s'arrètent en voyant les enfants rentrer. La femme pousse un cri et se cache avec les draps froissés. L'homme lui se relève, nu et gêné. Il enfile un calecon sale, puis son pantalon en marmonnant. Les enfants attendent toujours sur le seuil de la porte, et Elias semble amuser, tandis que la métisse semble s'ennuyer. Torse nu, l'homme allume un mégot de tabac avec la lampe a huile. La femme ne semble pas comprendre la situation, et un grand silence s'installe. L'home s'assoit sur le lit. Il doit avoir 20 ans tout au plus. Il ressemble a Elias. Les mêmes cheveux chatains bouclés, les mêmes yeux verts en amande, la meme peau, mais pas la même carrure. De plus l'homme s'exprime d'une voix different d'Elias, une voix calme, mais grave :

-Alors?

La métisse semble enfin se réveiller.

-Alors il est mort. Par contre on est tombé sur deux jeunots. J'en ai liquidé un depuis le bateau, et Elias a tué l'autre.

-Ca j'en ai rien a foutre. Est ce qu'il est bien mort Jade?

- Arrete de m'appeler comme ca. Oui il est mort.

La tension monte. Puis la femme, toujours ebhetée, s'exclame :

-Wayatt! Qui sont ces enfants? Qui est mort? Wayatt je veux sav...

Le Wayatt en question vient de saisir un poignard sur la table de chevet et de le planter dans le cou de la pauvre femme. Le jeune homme a gauche d'Elias soupire :

-C'est pas bien beau, et c'est sale. Faut que t'arrete Wayatt, c'est dur a nettoyer le sang sur les draps.

-Oui, c'est dur, mais du moment que c'est toi qui le fait Li, j'y vois pas d'inconvenient....  
« Dernière édition: 04 Février 2008 à 18:35:57 par SilverFalcon »
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SilverFalcon
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« Répondre #1 le: 04 Février 2008 à 18:35:26 »

Les draps étaient rouge sang. Le corps de la frèle femme avait été caché sous le lit. Li, agenouillé, machait de la chique en frottant la fine couverture, deja salie et "resalopée par cette loque de Wayatt" d'après le jeune homme, dans une bassine d'eau froide, qui servait normalement a donner un air convenable au parquet. Quand a Elias, il l'observait attentivement, hochant de temps en temps la tête, comme s'il s'intruisait. Wayatt et Jade étaient assis sur le lit, une bouteille entre eux deux et se passaient un narguilé. L'odeur se répendait et les voluptes tombaient comme des draps de satin sur les draps d'un tissu douteux, qui baignaient dans l'eau, puis se mélangeaient au rouge vermeille du sang encore frais. La porte était bloquée grace a une chaise et la table de chevet. Cependant, on entendait les bruits de beuverie au rez de chaussèe. Wayatt prit une bouffée de tabac aromatisé et s'affala sur le matelas de paille nu en soupirant :

-Plus que deux... comment était il celui la?

-Endormi, lui répondit Jade sans quitter le dos de Li des yeux.

-Physiquement espèce de bétise humaine.

-Assez vieu. Une barbe foissonante, la bouteille a la main sur une chaise en loque. Des vetements ni trop corrects ni trop sale. Le crane rasé et un oeil tailladé.  Le seul truc qui rappelait qu'il était simplement endormi, c'est la bave qui coulait de ses dents déchaussées. Un vieux marin completement déglingué. Quand on l'a reveillé, après l'avoir attaché, il a commencé a crier a la mort, on aurait dit un goret. Trois coup de crosse plus tard il s'est calmé, et commencait même a se rendormir. Finalement, c'est Elias qu'est venu l'examiner, et la.. l'illumination. Il criait "Joie ! Joie! Cap'tain z'êtes revnu!". Même quand on le tapait frapait il fermait pas son caquet. Ensuite, il a dit des paroles bizarres, il parlait de mort du faucon..

Wayatt s'était relevé brusquement. Gravement il se retourna vers Jade, qui impassible, fumait les yeux fixés. Visiblement dans les vappes. Alors Wayatt s'adressa a Li :

-Li ! Qu'est ce qu'il a dit?
Li frotta tranquilement son drap avant de répondre, toujours dos au jeune homme.

-Il a dit : "Cap'tain! Capt'ain! L'etait fausse hein? La mort du faucon elle était fausse pas vrai! Jle savais! Y'avait que l'corps de Wolf, mais pas le votre! On a cherché, j'vous jure! Pendant quatre jours qu'on a cherché nous quatres. On se relayait pour plonger. Mias rien. Tout les corps sauf deux. Jle savais! Ces yeux c'est vous! Jreviendrai sur le bateau hein? Sur le brav' Eagle Storm? Pas vrai? On va encore hisser les voiles noires hein? Pas vrai? Ces enflures, on va tous les pendre! Jm'en fous dla vie a bord! P'tet qu'ici jbouffe comme un roi, que jdors le soir, qu'on meure plus de froid..Mais y'a plus d'AVENTURE! Comme vous l'disiez, le romantisme! Ouais c'est mieux, mais on s'ennuie capt'ain! Pas que moi! J'ai revu c'vieu filou de Landmark! Lui aussi il y croit pas a la Mort du Faucon! Ils vous oublier! ILS VOUS ONT OUBLIER CES ENFLURES DE MARINS! Y'en a qui disent que vous etiez un fou, un simple gars un peu porté sur la bouteille et qui racontait n'importe quoi sur vos voyages! Mais PAS MOI! Jamais! On a cherche jvous jure, mais on a trouvé deux corps! ... Vous et..."

Elias continua calmement :

-Ensuite il s'est endormi. Il pleurait et bavait a la fois. Ca a fini par le tuer...

Wayatt ragea :

-ENCORE ! CE MAUDIT CHARLOT, CE RAPACE DE MES DEUX , IL PEUT PAS SE CONTENTER DE MOURIR! TU NOUS AS MAUDI!

Il prit le narguilé et le jeta rageusement par terre :

-Je le retrouverais ton corps... oui, je le retrouverais.. après avoir éliminé TOUT ton équipage.. Elias Walter senior deuxieme du nom.. père indigne.. je le retouverais.. et la carte avec... MAUDIT SOI TU, JUSQU'EN ENFER! Tu n'a laissé qu'ivrognes et loques a l'abandon, tu les as tous abandonnés! Tu n'as laissé que du vent, RIEN.. aucun héritage, aucun mot.. RIEN!

Il murmurait maintenant, et soufflait comme un dément, assis, le sourire carnassier et les yeux révulsés, dans lequels on voyait se réfleter l'alcool et la rage.
Elias avait les larmes aux yeux. Mais il restait droit. Li lui s'attela a sa tache avec plus d'ardeur, tandis que Jade ronflait. Un silence pesait, cassé par les quelques murmures démentiels de Wayatt. Soudain ce dernier se releva, et secoua la tete :

-Désolé. On ne dort pas ici. On prend la pinasse.

-Celle qu'on a volé, dit Li.

-Pas de morale. Lache moi ca. On sort par la fenetre. Ce n'est pas un acte héroique. La seule chose qu'on gagnera, c'est des ennuis, et le fait de ne plus jamais remettre les pieds ici. Allez, foutez moi le bordel. Elias, pousse des cris et tape contre le parquet. Li tu m'etales du sang et tu me sors ce putain de corps d'en dessous du lit.

Elias n'attendit pas que Li eut finit de hisser le corps sur le Li. Il se jeta sur un mur en hurlant d'une voix percante. Jade se reveilla et Wayatt la fit taire. Ils ouvrirent la fenetre. Li planta le poignard dans le corps de la femme et le retira brusquement, éclaboussant le mur, et Elias par la même occasion, de sang. Elias regarda Li méchament et cria :

-PAS PLUS NON! LACHE CA...IIIIIIIIIIIIIHHHHHHHHH

Puis des bruits de pas se firent entendre dans l'esclaier. Le barmaid cira "Est ce que ca va? Si c'est pas plus, c'est pas plus! Me l'abimez pas! C'est ma seule fille, et aucune ne peut remplacer son énorme paire!" Des rires se firent entendre. Personne n'avait l'air de prendre la situation au sérieux. Puis Elias se taisit. Wayatt sauta le premier sur l'amas de poisson qui était en dessous de la fenetre. Les trois enfants ne tardirent pas a le suivre. Ils coururent jusqu'a la rue adjacente, qui donnait sur les docks.  Puis Elias designe silencieusement les caisses. Wayatt courut pour prendre la rapière. Le corps de Jacques était toujours la. Puis ils montèrent dans la pinasse amarée la plus proche. Elle semblait en mauvais état, pour ne pas dire sur le point de couler. Wayatt siffla, tout en retenant Jade pour ne pas qu'elle tombe. Un vieil homme passa sa tete par dessus la rambarde. Puis il siffla a son tour, et disparut. Alors le pont d'embarquement, étroit, tomba lourdement sur le quai. Les quatres jeunes embarquèrent, puis 5 hommes refermèrent le pont. Wayatt, alors au milieu du petit pont, la Lune réfletant son visage et la brise lui faisant lever les cheveux hurla :

-TOUS SUR LE POOONT! CAP SUR GRENADE!

Elias se dirigea vers la petite cabine. Li et Jade allèrent reveiller les marins. Wayatt  ne souriait pas comme a son habitude durant un départ pour la mer. Avant de trouver celui de son père, il fallait savoir a qui appartenait le deuxième corps.

Le deuxieme corps. Il fallait trouver le deuxieme corps..  
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