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Auteur Fil de discussion: La taverne de l'irlandais  (Lu 79905 fois)
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« Répondre #15 le: 26 Septembre 2008 à 19:50:53 »

Plusieurs hommes regardèrent médusés ce navire de fortune, ils avaient défié la mer dans une telle embarcation.

Certain regardèrent plus continuèrent leur occupation ou leur chemin, leur vie était déj�  assez remplit comme cela, mais nombreux, qui sans travail, leur navire �  quai, ou le temps devant eux, restaient sur les quais couvert de pavé du port. Quelque uns dont un des commissaire chargé de connaitre le nom des capitaines entrant dans le port, s'avançaient même sur la zone où la chaloupe pouvait accoster.
L'homme du port, dans son vêtement large, descendant jusqu'au genoux laissant voir des braies blanche, salit au niveau du pied, regarda perplexe l'embarcation.


- on doit considérer qu'il est capitaine?

Quelque hommes regardant le navire sur le quai discutèrent entre eux, sans s'être jamais parlé au paravent, des inconnus de la rue, qu'un surprise réunit un instant.
- ils doivent être rescapés de pirate!
- Sans doute d'une tempête! J'ai apprit qu'une tempête �  ravager la jamaïque dernièrement, la capitale est rasée.
-Ca doit être ca! Aprouva un bourgeois en se grattant le menton et passant une main sur sa fine moustache d'un air étonné.

Dans la foule, un homme se distinguait par sa haute taille et sa "race"
 Un indien, qui avançait en posant le monde autour de luir, mais son torse nue laissait montrer sa musculature et peu voulait lui reprocher sa conduite.
Il ne quitta pas des yeux le chaloupe et alla sur le passage de bois pour attendre avec le commissaire le capitaine de ce bateau.
 
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« Répondre #16 le: 26 Septembre 2008 à 20:18:04 »

La fin de l'après-midi. Un vent de nord-est soufflait modérement. Une chaloupe apparut �  quelques dizaines de miles du port, avec �  son bord deux passagers. Un mat avait été monté, la brise gonflait la toile brune, faisant pencher légerement l'embarcation sur la droite. L'un des deux hommes se tenait debout, stoïque, une main cramponnée au mat pour maintenir sa position malgré les fréquentes rebuffades des vagues. Le deuxième était �  la barre, sifflotant probablement pour se réchauffer les joues. Car il faisait froid.
L'homme dressé comme une statue était massif, et donnait presque l'impression d'être carré, impression due �  son long et ample manteau beige lui descendant jusqu'aux genoux. le visage rouge. Grosse moustache grise, maigre barbe sur les joues et le menton. Il portait un bonnet de laine noire, un gilet de laine noire, une chemise blanche fermée jusqu'au col, une large ceinture �  laquelle était glissé un coutelas d'une lame de 40 cm. Aux pieds, des boites épaisses. Des yeux bleus et froids.
Enfin la chaloupe entra dans le port et s'amarra. Avec des ruines de souplesse, le passager quitta l'embarcation et remarqua le commissaire du port. Cette pensée le mit immédiatement de mauvaise humeur, mais il contint sa rancoeur et salua le pilote en portant la main �  son front. Après que celui-ci lui eut rendu son salut, il prit son baluchon et vint �  la rencontre du collecteur. Il vit �  son coté un homme torse nue, bien bâti, apparement indien. Il n'aimait pas beaucoup les indiens, mais cleui-ci semblait être l'assistant, ou quelque chose comme ça, du commissaire �  la façon dont il se tenait �  ses côtés. Il se trouva enfin face �  face avec le commissaire et en hochant gravement la tête dit:

-Bonjour monsieur, je présume que vous êtes le commissaire ?
Il mit la main �  la poche de son manteau et fouilla dans sa poche de quoi payer la taxe d'amarrage, tout en conservant un visage de marbre.  
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« Répondre #17 le: 27 Septembre 2008 à 13:17:47 »

Le commissaire prit les pièces et se dépêcha de les mettre dans sa bourse de cuir qui pendait, solidement attaché �  sa ceinture par une petite chaîne, le long de sa cuisse. Et se frotta les mains pour les réchauffer.

Il ne faisait pas très froid, l'air était doux mais étonnement froid pour cette saison, l'explication venait du cyclone.  Le port comme �  son habitude grouillé de monde, mais ce jour les passants étaient pressés et les quais moins bondés, mise �  part les marins qui chargeaient et déchargeaient des navires.

Mictlantecuhtli était impressionné, c'était la première fois qu'il voyait un homme blanc de sa taille, enfin presque. Il s'avança devant l'inconnu, cette homme avait traversé la mer et devait être un homme d'expérience.


- votre nom demanda le commissaire? En prenant sa plume pour l'écrire sur le registre comme le demandait les lois anglaises.
L'indien resta sur place attendant que l'homme blanc parte pour parler avec le marin et l'inviter dans une taverne.
 
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« Répondre #18 le: 27 Septembre 2008 à 14:53:54 »

Les formalités administratives, tout ce que détestait Belford Hobbes. Les fonctionnaires, c'étaient eux les vrais pirates. Mais bon, en bon ex-serviteur de Sa Majesté il n'allait pas remettre en question tout le système.
Il ne craignait pas de donner son nom, ses états de service ne pouvaient lui procurer qu'une conscience patriotique et un certain amour propre, mais savait-on jamais ? il y avait encore des gens qui mettaient les pirates et les corsaires dans le même panier. Il déclara donc d'une voix neutre:
-Mon nom est Belford Hobbes, je suis sujet britannique, né �  Bristol. Je suis ici pour...hem...affaire.
L'indien l'observait avec une sorte d'interet. Belford ne supportait pas d'être fixé ainsi par une personne inconnue, mais il se dégageait de cet homme puissant une aura de confiance, de paix et d'assurance, qui amena Belford se retirer de la défensive.  
« Dernière édition: 27 Septembre 2008 à 15:01:47 par Capitaine »
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« Répondre #19 le: 27 Septembre 2008 à 17:04:02 »

Le commissaire sa tâche finit salua le capitaine de son nom et repartit.

L'indien alla voir l'homme enfin libre.


- vous venir des mers! Vous eut autre navire!
Cette déduction que tout le monde avait fait, intéressé particulièrement Mitclantecuhtli. Pourquoi était il sur ce bateau.

- Heu! Belford il nous parle en francais! Dit le deuxième hommes qui sortit de la chaloupe après avoir lové les cordages, en regardant son ami perplexe devant cette langue inconnu.
- J'suis pas très bon mais lui c'est pire!

l'indien plongeait son regard dans celui de Belford, un regard cruel et sombre. Cruel car fixe et semblant voir tout l'âme �  travers les yeux. Les cheveux de l'indien tombant au bas du dos ondulaient sous une brise venant du largue.  
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« Répondre #20 le: 28 Septembre 2008 à 18:09:38 »

-Du français ? Heaven, mais qu'est-ce qu'il me veut ce type ?
Belford ne parlait pas français, mais comprenait quelques mots. En tout cas il avait deviné que l'indien lui avait posé une question. Il tenta de se faire comprendre, faisant l'hypothèse que son interlocuteur soit bilingue:
-Pardonnez-moi, mais je ne parles pas cette langue que vous utlisez. Comprenez-vous l'anglais ?
Il allait ajouter qu'il était pressé, mais réflechit et se mit �  espérer que l'indien lui réponde en anglais. Il pourrait peut-être l'aider dans ses recherches.  
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« Répondre #21 le: 28 Septembre 2008 à 18:18:51 »

L'indien ne bougea pas, sans réagir �  la langue anglaise; rien pour lui c'était une série de son dont il avait eut du mal �  comprendre certaine nuance d'un peuple.

Il ne bougea que pour croiser les droits, droit et immobile regardant son interlocuteur. C'était un vrai dialogue de sourd. Mictlantecuhtli posa sa main sur l'épaule de Belford et le gratifia d'un sourir avant de se retourner et d'aller dans la première taverne qu'il trouva.

Une taverne avec une enseigne de fer représentant un homme roux avec un kilt et écrit sous l'enseigne qui pendait sous deux chaînes en fer; mais aussi peint sur le dessu de la porte le nom de la taverne: La taverne de l'irlandais.

Il avait laissé les deux hommes perplexe, espérant leur faire comprendre son admiration.
La taverne était calme mais bondé; les gens buvaient jouaient autour des tables de bois. Mais aucun groupe semblait vouloir troubleur l'ambiance ou en créer une. On écoutait le fond sonore d'un grincement par moment horrible d'un violon accompagné par le jeu rapide d'un esclave noir sur un tambour en peau de chèvre.

L'indien alla devant le tavernier montra du doigt la timbale de rhum de son voisin. Le tavernier sourit et lui versa ce qu'il demandait sans demander de paye, il allait attendre plus tard pour plumer le grand chevelus.

Mictlantecuhtli se posa sur le comptoir, plusieurs personnes le regardaient; un être de cette taille ne passait pas inaperçu encore moins quand il avait sa carrure et sa couleur de peau.     
 
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« Répondre #22 le: 28 Septembre 2008 à 18:42:32 »

Pour le moins intrigué par l'attitude de l'indien, Belford Hobbes se décida �  le suivre, pensant avoir déceler une offre potentielle. Il se retourna vers son ancien camarade qui l'avait amené ici et lui donna une poignée de main virile et nerveuse.
-A un de ces quatres, ma gueule! Que Dieu te garde.
Chez Belford ce qualificatif étrange était la marque d'une vraie amitié, d'une complicité affermie par des années de compagnonnage sur les mers. Après une dernière claque dans le dos, les deux homme se séparèrent. Belford Hobbes prit le chemin de l'indien et se trouva en face d'un pub irlandais typique, malgré qu'il se trouvait sur une île des caraïbes. Il poussa la porte, et fut positivement réconforté de voir comme toujours que la musique régnait dans ce genre d'endroit. Peu de bruit de conversations en contrepartie.
Il repéra l'indien au comptoir. Sans avoir l'air d'aller �  sa rencontre, il vint s'asseoir 2 mètres �  sa gauche, retira son bonnet et capta l'attention du tavernier:
-Bonjour, mon brave. J'aurai quelques questions �  vous poser. Est-ce que vous auriez une adresse dans le coin où je pourrai louer une chambre ?  
« Dernière édition: 01 Octobre 2008 à 20:55:55 par Capitaine »
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« Répondre #23 le: 05 Octobre 2008 à 11:45:52 »

Le tavernier passa un rapide coup de torchon devant le comptoir où se tenait capitaine dans l'esprit de nettoyer l�  où il allait servir.
Il fut surpris d'entendre parler de chambre. Regardant de ses gros yeux ouvert et vert il marmonna un peu et dit.


- Y a pas de chambre ici l'ami! mais tu en trouverais dans l'auberge "Du Grand pont" sur les quais. Tu dois être marin! et pas un petit marin! si tu as marre d'entendre le bercement d'la mer y a l'auberge du poney rouge vers la sortie Nord de la ville. Et si tu des moyens; mais vu tes froques j'penses pas; y a la taverne de "l'explorateur" prêt de la grande place de la ville.

- J'vous sers quoi?

Rajouta il après avoir fait la liste des lieux où dormir, esperant vendre de ses liquides.  
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« Répondre #24 le: 05 Octobre 2008 à 22:10:37 »

Après avoir acquiéser en silence pendant l'énumération du tavernier, Belford opta pour:
-Et bien...je vais vous prendre une bière, merci.
Le vieil anglais se tut ensuite, perdu dans ses pensées. Il sortit distraitement un petit carnet relié cuir usé et fermé par une fine corde. Il le fit tourner dans ses mains pensivement et ota finalement la corde. Il ouvrit le carnet et le feuilleta jusqu'�  arriver �  la page qu'il avait marquée. Sur cette page étaient rédigés des méridiens et des parallèles, des indications pour localiser certains îlots vierges sur une carte marine. Il en lut quelques unes et songea �  la raison pour laquelle il était ici.
Il jeta un coup d'oeil de côté à l'indien à sa droite, et demanda au tôlier:
-Dîtes-moi, est-ce que vous parlez un peu le français ?
Il en avait l'intuition, le basané pouvait lui être utile. Si ils parvenaient tout deux �  s'entendre, il pouvait peut-être l'aider �  retrouver l'homme qu'il cherchait. Hors de question qu'il passe une annonce pour retrouver un unijambiste correspondant au signalement de John-Paul Goldman, ça ne serait pas lui rendre service.
   
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« Répondre #25 le: 08 Octobre 2008 à 19:55:46 »

L'indien entendit l'inconnu, cet homme dont il avait un certain respect parler en francais.
il le regarda et dit fierement.


- Moi parler peu français! Mais seule langue envahisseur moi comprendre!

Le barman ne comprit rien, étant anglais mais, quand il entendit ce discourt saccadé il ouvrit des grand yeux étonnés.

Dans la taverne, les gens venaient et partaient. Un petit groupe d'exploiteur regardaient du mauvais oeil cet indien, prêt �  agir, si ce dernier venait �  les contredire! un être inférieure devait mourir ou se soumettre �  leur fouet!

l'un  d'eux les rappela �  la raison.

- bon c'est à qui de lancer les dès? Marquant ainsi la fin de la conversation et la reprise de leur jeu de fortune où ils y jouaient quelque piècettes qu'ils avaient gagnés grâce �  leur ventes.
En effet s'ils étaient plus riche que dans l'autre monde, ils n'étaient moins que leur parents ou proches leur avaient promis...
 
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« Répondre #26 le: 10 Octobre 2008 à 17:13:15 »

Belford Hobbs avait repéré le regard appuyé d'un gars louche en compagnie d'autres gars tout aussi louches, attablés autour d'une partie de dés. Le regard de l'homme s'était attardé sur l'inden. La présence d'un indigène devait en irriter plus d'un. Mais Belford ne réagit pas. Il tata tout de même la poignée du coutelas glissé �  sa ceinture.
Il remercia le barman de sa "coopération", et s'attaqua �  sa bière, résolut �  user des très modestes rudiments de la langue française qu'il connaissait pour parler �  son étrange voisin de comptoir.
Il se rapprocha de l'indien et toussota pour indiquer sa proximité.
-Dis-moi mon gars, je pense que toi pouvoir aider moi. Toi connaitre du monde �  Antigua ? Moi chercher quelqu'un.    
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« Répondre #27 le: 15 Octobre 2008 à 20:20:23 »

L'indien regarda son interlocuteur.
- Moi peut connaitre homme blanc ici!   Belford ferma les yeux en silence. Ca commençait bien. Il se demandait si tout compte fait son interlocuteur allait lui être utile.
Il se frotta les yeux avec la main et reprit:

-Bon, pas grave si toi connaitre personne ici, �  Antigua. Mais toi peut être avoir voyagé dans la région, non ? Toi connaitre homme blanc, plutôt costaud, cheveux blonds, avants-bras tatoués...
Belford hésita malgré lui avant de terminer sa description. C'était un détail anodin et en même temps superflu dans le milieu.
-...et avec la jambe droite coupée ?
Belford commençait �  désespérer un peu. Après avoir parlé, il se remémora que c'était l'indien qui était venu le trouver �  son arrivé �  Antigua, pour lui demander quelque chose.
- Moi pas connaitre. Fit l'indien en appuyant sa phrase d'un signe de la tête lent et répété. L'indien réfléchit un peu. un homme comme ca il en avait rencontré un mais il avait ses deux jambes.
-Quand lui perdre jambe?
Ha, on y arrivait!
-Lui avoir perdu jambe...
Cela faisait 2, 3 ans qu'il avait dissout son équipage de corsaire ? 3 ans qu'il n'avait pas vu John Paul Goldman, et juste avant leur dernière entrevue, Goldman venait d'être amputé de la jambe droite au dessus du genou.
-Lui avoir perdu sa jambe il y a 3 ans! reprit Belford.
- Quand avoir l'homme ca être y a 4 hivers! Lui avoir une oreille coupée? Ce détail était revenu soudainement �  l'indien, qui se souvenait quand cet inconnu était venu demandait lui demandait de l'aide; il saigné de la tête, la perte de son oreille faisait couler un large filet de sang. Cet homme homme, peut être Goldman, était responsable d'une chose: le fait que les anglais voulaient la tête de Miclantecuthli.
-4 hivers ? 4 ans ?!
Belford se passa la main sur le visage en contenant son exaspération. Dire qu'une quinzaine d'années auparavant il avait vidé son pistolet �  silex dans la carcasse d'un casseur de pied qui lui avait tenu la jambe pendant 1 quart d'heure!
-Non, l'homme que je cherche n'a pas l'oreille coupée! Bon sang de bordel de Dieu!
Inconsciemment il avait haussé la voix. Il ne souhaitait pas attirer l'attention sur lui, encore moins si il parlait avec un indien. Il souffla un coup et but une ample gorgé de bière pour se calmer. Il ne retrouverai pas de sitôt John-Paul, il le craignait. Alors, autant mettre la piste de côté et y revenir plus tard. Il se décida �  faire le boulot tout seul.
-Bon, toi écouter-moi, l'ami. Pas grave toi pas connaitre mon collègue. Mais toi peux peut-être aider moi �  aller �  Basse Terre ? Toi avoir embarcation pour long voyage ?
Basse Terre était le dernier lieu de retraite connu du pirate français Agonie La Belle.
- Moi faire partie équipage! Toi voir capitaine �  moi.
Belford réflechit un moment et décida d'essayer d'embarquer comme passager. L'inconito n'était peut-être pas nécessaire
-D'accord. Si ton capitaine peut prendre moi pour Basse-Terre moi pouvoir payer. Toi lui dire ou moi peut voir lui aujourd'hui ?  
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« Répondre #28 le: 21 Octobre 2008 à 19:12:25 »

L'indien regarda l'homme et fit un sourire franc. Il lui posa sa main sur son épaule et dit d'une voix amical mais forte.

- Moi revenir! Toi rester ici! Moi chercher capitaine!

Et sans laisser le temps �  son interlocuteur et sortit avec une aisance et une rapidité étonnante pour un homme de sa carrure; laissant seul Hobbs dans la taverne.  
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« Répondre #29 le: 21 Octobre 2008 à 21:12:55 »

Contraint d'attendre au comptoir, Belford jeta un coup doeil �  son fond de bière, �  présent froide. En une lampée il vida sa pinte, et songea �  en commander une seconde, mais la chaleur intérieure l'envahissant et un léger vertige en vue l'en dissuada. Un des grands inconvenients de l'� ge, Belford buvait de moins en moins. Ou plutôt il pouvait moins boire. 4 mois auparavant un toubib �  Londres lui avait conseillé de lever le coude si il ne voulait pas un jour s'écrouler raide mort d'apoplexie. Le vieux corsaire ne s'en était alors pas allarmé, se disant qu'il fallait de toute façon bien mourir de quelque chose, et qu'il y avait pire comme mort que de succomber �  la boisson, un de ses seuls vices et presque le dernier plaisir qu'il lui restait. Mais depuis qu'il avait entrepris sa quète, il était beaucoup moins insouciant. Le problème était qu'il ne savait pas vraiment pourquoi il était retourné dans les Antilles. Pour l'argent caché ?  Il était suffisament riche pour vivre peinard jusqu'�  sa mort, dans sa vieille propriété ou ailleurs.
Comme pour rechercher la raison, il se rememora sa dernière discussion avec John-Paul Goldman.


C'était �  Antigua justement. Sur le palier du coquet pavillon que s'était acheté Agonie La Belle pour ses vieux jours, Belford Hobbs s'était pris le visage dans les mains, tellement le français l'avait étourdi. Puis, soulagé d'être débarassé de la compagnie de cet étrange personnage, il avait vu Goldman assis sur une marche, plus bas, en train de bourrer sa pipe en bois. Il était descendu �  son niveau, et celui-ci s'était levé au son des bottes sur les planches. Fraichement amputé de la jambe droite, le colosse blond s'était appuyé dans un grognement sur sa bequille, mais une fois droit comme un i, il avait retrouvé sa joyeuse assurance et sa dignité.
-Alors, il se plait ici le français ? avait-t'il lancé.
-Il est comme un coq en pâte, répondit Belford d'un air égal. Il parle d'embaucher des laquais, mais je ne sais pas si ils resteraient longtemps �  son service. Il est complétement tordu.
Goldman s'était rapidement esclaffé, puis avec un sourire carnassier découvrant ses dents d'albâtre avait demandé presque sur un ton de confidence:
-Tu disais que la mémoire lui était revenue ?
Hobbs, s'attendant �  voir son honnêteté mise �  contribution, répondit en masquant sa méfiance:
-Oui. Pourquoi ça ?
-Tu ne lui as pas demandé si il se souvenait de l'endroit où lui et Rackman avaient cacher leur butin, enfin une partie ?
Belford Hobbs souffla par le nez pour exprimer une certaine lassitude, et en même temps une pointe d'amusement.
-Non, làcha-t'il. Et si je l'avais fait, crois-tu qu'il me l'aurait dit ? C'est un pirate, et les pirates répondent �  ce genre de questions par un coup de couteau partant du bas vers le haut, tu le sais bien!
Goldman partit d'un rire franc et ajouta:
-Ca c'est sûr, après tant d'années passées �  naviguer avec des types comme Rooney et Hardings, on a l'impression d'avoir contemplé l'homme sous ses plus noirs aspects! J'espère d'ailleurs qu'ils s'en sont sorti vivants. Et puis tu sais, je te demandais ça pour plaisanter! L'argent ne m'interresse plus, et pour tout te dire j'en ai ma claque du brigandage et des comptes �  rendre �  sa majesté, et du sang. Surtout du sang.
A cette dernière évocation il baissa la tête, son sempiternel sourire s'effaçant presque quand il frotta la partie de la jambe droite qui lui restait. Un silence s'installa. Belford avait été sur le point de parler �  son ancien matelot du journal de bord de Rackman qu'il avait trouvé dans le coffre d'Agonie La Belle, dans lequel il avait trouvé écrites les positions exactes des îles où Agonie et Rackman avaient éparpillé une grose partie de leur magot. Mais son aveu l'avait stoppé dans son élan, et il avait laissé la main serrer le petit carnet dans la poche de son manteau.
-Qu'est-ce que tu vas faire maintenant, John ?
Goldman avait relevé les yeux vers lui et les avait détourné pour regarder dans le vague.
-J'en sais trop rien. Je pense m'installer �  Anguilla, ou dans les parages. Ouvrir un bar, une auberge comme mon père, ou alors naviguer dans les eaux des caraïbes que je n'ai pas encore vues. Ou tout simplement prendre ma retraite, moi aussi.
Hobbs avait acquiésé sans rien dire.
-Et toi? Qu'est-ce que tu vas faire Belford ? avait répliqué Goldman.
-Rentrer au pays, avait répondu le capitaine après un bref moment de réflexion. Rejoindre ma femme et mes enfants, si ils vivent encore à la maison.
-Je comprend ça, fit Goldman en souriant. En tout cas c'est pas l'amour du pays qui t'étouffe, je me goure ?
Belford avait répondu en haussant les épaules. Il aimait bien la campagne anglaise, bien évidemment, mais sa famille n'était qu'un prétexte pour retourner au seul endroit où il était sûr d'avoir un toit et un lit. Sa femme et ses enfant slui manquaient indéniablement, mais il se rendait compte qu'il n'avait aucun projet. Peut-être qu'une fois au pays, entouré des siens ça irait mieux. Il verrait bien.
-Bon, et bien, mon capitaine, je crois que le moment est venu de nous dire "au revoir".
-Moui.
Goldman lui avait tendu sa main droite, Beldord l'avait serrée. Une main chaude, sèche, et forte. Une main de pirate. Puis ils s'étaient donné l'accolade, avec force de claques dans le dos.
-Good bye, my old shipmate, avait fait Hobbs avec un soupçon d'émotion dans la voix. See you one day!
-Good bye so, captain. Et bonne chance.
 Après une dernière tape sur l'épaule, l'unijambiste s'en était retourné vers le centre-ville. Belford était resté planté sur place, le regardant s'éloigner en boitillant comme un moineau. Il avait toujours trouvé Goldman �  la limite de l'effrayant, même estropié.

Belford pensa �  sa défunte épouse, et sombra dans la mélancolie, puis dans la fatigue. Il esperait ne pas attendre trop longtemps l'indien.  
« Dernière édition: 28 Octobre 2008 à 13:53:29 par Capitaine »
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