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Auteur Fil de discussion: Leur vie, leur Å“uvre……… leur mort.  (Lu 10211 fois)
Darwin144
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« le: 10 Septembre 2006 à 23:31:09 »

 Leur vie, leur œuvre……… leur mort.
Celles de nos prédécesseurs, des « anciens » qui nous ont devancés sur des mers moins virtuelles et dont les vies n’ont souvent rien �  envier �  l’imagination des cinéastes et des romanciers qui s’en inspirent.
Ces anciens, dont le nom seul (Surcouf, Nau, Morgan, Rackham, …) suffit �  évoquer un temps qui n’est plus mais dont on se souvient avec la nostalgie de l’innocence perdue dans les brumes bleutées d’une enfance, celle de l’Europe et du nouveau monde.
Un temps où tout était vraiment possible, où la fortune souriait véritablement aux audacieux, où la mer était La Frontière, où l’odeur de la poudre et de l’or masquait celle du sang et des cadavres. Un temps de bruit, de couleur et de fureur. Le temps où ils ont vécu.
Que reste-t-il de leurs vies ? Si ce n’est le rêve qu’ils nous ont légué ?

Il me semblait juste de leur dédier une chronique. La voici.

Tout apport est bienvenu.

Et qu’importe si les informations apportées sont réelles, précises, datées ou non.
L’écheveau ne peut être démêlé. Les fils de la légende et de la réalité historique se mêlent pour tisser une toile flamboyante où des personnages hauts en couleur s’animent déj� , où les flancs alourdis d’or des vaisseaux espagnols, de retour de Nouvelle-Castille se transforment en proie facile. Et cette toile, cette toile grandiose est taillée dans l’étoffe dont on fait les rêves.
   
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Darwin144
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« Répondre #1 le: 10 Septembre 2006 à 23:35:02 »

 Salut �  toi, jeune Capitaine, entre et assieds-toi. Offre-moi �  boire si tu veux bien car j’ai une histoire �  raconter (et très soif). Tu te demandes, jeune Capitaine, pourquoi certains sont plus que d’autres ? Pourquoi la mer donne et reprend ? Pourquoi et comment naissent les légendes ? Alors assieds-toi et écoute, écoute l’histoire d’Ann Bonny.

Fille illégitime du procureur William Cormac et de sa servante Mary (certains destins sont marqués dés le début),  Ann naquit �  Cork, sur les rives de la Lee, bien loin d’ici, au sud de la verte Irlande.
Suite au scandale, son père embarque pour le nouveau monde où il s’enrichit suffisamment pour acheter une plantation �  Charlestown en Caroline du Sud.
Ann devient alors un parti intéressant et (évidemment) très courtisé. Cela ne l’empêche pas, en véritable garçon manqué de fréquenter les tavernes où son tempérament tumultueux l’entraîne de rixes en affaires louches, de bagarres d’ivrognes en liaisons dangereuses.
Vers seize ans, elle épouse James Bonny, ancien marin au passé incertain probablement plus attiré par les charmes de la vie de propriétaire terrien que par ceux d’Ann.
De colère, son père la déshérite; dotée d’une logique implacable, Ann incendie son ex-futur héritage remettant ainsi les compteurs �  zéro et s’enfuit avec son mari pour les Bahamas où elle aborde sur l’île de New Providence. (verse-moi encore �  boire si tu veux bien).
Supportant mal les contraintes injustifiées, elle s’illustre dès son arrivée, en désolidarisant d"un coup de feu (bien ajusté) un marin saoul de la dernière oreille qui lui restait alors que l’idiot prétendait l’empêcher de passer. L’incident reste toutefois sans importance dans la mesure où, c’est bien connu, l’alcool est un excellent désinfectant et les oreilles ne servent pas �  boire. Déçue par son mari qui n’avait trouvé d’activité plus adaptée �  ses maigres compétences que de renseigner le gouverneur de l’époque (Rogers, je crois) sur les activités illégales exercées par certains marins, Ann s’en sépare pour aller vivre chez un pirate connu sous le nom de Jennings et sa maîtresse Meg.
Nécessitant une protection efficace, Ann devient la maîtresse de Chidley Bayard, l"homme le plus riche de l"île.
Elle se lie ensuite �  Pierre Bouspeut, autre pirate de New Providence qui, doté d’un surprenant arc multi-cordes, possède un restaurant, une échoppe de coiffeur et une autre de tailleur (mais pas de raton laveur). Apprenant l’arrivée prochaine d’un navire marchand français chargé �  ras bord de denrées précieuses, Ann et Pierre organisent leur première course. Avec l"aide de quelques amis, ils volent le « Revenge » parmi les épaves du port (les bateaux, pas les marins en perdition) et le remettent en état de naviguer. Le jour venu, ils se couvrent de sang de tortue et maquillent de même les voiles et le pont, ainsi qu’un mannequin de tailleur habillé en femme utilisé comme figure de proue, Ann se tient debout, une hache sanglante �  la main, au-dessus du mannequin et ainsi partent-ils �  la rencontre du Français.
Constatant la vanité de leurs prières �  sainte Marie, Saint Joseph, Sainte Anne, Saint Yves et Saint Gwenélé (aucune protection ne saurait être négligée) devant cette vision sortie des enfers, les marins français, terrifiés, abandonnent leur navire sans même tirer un coup de feu (superstition quand tu nous tiens…).
Première course, première prise ; d’autres suivront…                                  
Vers cette époque, le gouverneur, souhaitant porter un coup fatal �  la piraterie, offre une amnistie royale aux pirates qui s’engagent �  mettre fin �  leur activité certes, lucrative et divertissante mais ô combien nuisible �  l’épanouissement du petit commerce.
Se sachant, de toute manière, condamnée pour l’incendie de la plantation de son procureur de père, Ann, accompagnée de Pierre et de Calico Jack Rackham trompe la vigilance des soldats du gouverneur et force le blocus du port �  bord du « Seahorse », petit sloop de quelques canons.
Quelques temps durant, Ann, Calico Jack et Mary Read (rencontrée lors d’une escale) assaillent, attaquent, abordent, arraisonnent et pillent sans compter les navires qui ont la malencontreuse idée de croiser �  porté de leurs canons.
Passablement excédé par autant de mauvaises manières mal camouflées par un léger brin de désinvolture, le gouverneur édite un décret exigeant l’arrestation des trois pirates. Plusieurs navires de sa très gracieuse majesté, dont le « Royal Queen », affrété par Bayard et sous les ordres du Capitaine Hudson  partent �  leur poursuite.
Ann, jamais �  cours de perfidie séduit Hudson, embarque �  bord du «Royal Queen», drogue son prétendant et rejoint le « Revenge » durant la nuit, non sans avoir préalablement et copieusement arrosé les mèches �  canon du malheureux navire de sa gracieuse majesté très britannique. Le combat du lendemain est réglé sans coup férir……
Cette fois, s’en est trop ! Les troupes britanniques du nouveau monde poursuivent les trois pirates avec la ténacité légendaire du basset �  l’encontre du renard lors d’une chasse �  coure et, acculés par les troupes du Gouverneur de Jamaïque commandées par le capitaine Barnet, Ann, Mary, Rackham et leur équipage sont capturés après un combat où les femmes seules tinrent têtes plus d’une heure aux hordes royales, les hommes ayant mal supporté l’idée d’arracher des copeaux �  la gueule de bois qu’ils tenaient de la veille.

Rackham fut condamné et pendu ; il eut cependant la dernière vision d’une rousse flamboyante qui, alors que les soldats le menaient au gibet, le prit �  parti en ces mots :
-« Je regrette de vous voir dans un tel état, mais si vous vous étiez battu comme un homme, vous n"auriez pas �  mourir comme un chien.»

Ce sort fut épargné aux deux femmes en vertu d’une grossesse simulée (chacune).
Mary mourut en prison un peu plus tard.
Ann fut graciée pour la noël et personne n’entendit plus jamais parler d’elle………

Mais certains, lorsque le rhum délie les langues, la nuit au fond des bouges crasseux de  Nassau, assurent avoir deviné par un soir sans lune, la silhouette rougie du « Revenge » chassant un garde-côte anglais et le coinçant au fond d’une anse alors que le rire ardent d’une femme aux cheveux rouge fait écho aux cris des mouettes sous le ciel complice des caraïbes.

He oui, jeune Capitaine, les légendes ne meurent jamais.
Tient, la bouteille est vide !!!!!!!!!

Sources :
Le musée de la marine :                http://www.musee-marine.fr
The National maritime museum:     http://www.nmm.ac.uk/
Encyclopédie en ligne :                   http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Bonny


Modifié par Darwin144 le 20/09/2006 16:24:47  
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JeYs
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« Répondre #2 le: 11 Septembre 2006 à 18:45:33 »

 Interessant. Ann Bonny est admirable.Sourire  
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Elvenkings
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« Répondre #3 le: 11 Septembre 2006 à 18:49:45 »

Cette rubrique historique est vraiment très interessante:) Nos compatriotes plus anciens étaient déj�  des fameux pirates:D  
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JeYs
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« Répondre #4 le: 11 Septembre 2006 à 18:51:37 »

 Capitaine Tu veux pas raconter une autre histoire ?Très souriant  
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Darwin144
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« Répondre #5 le: 20 Septembre 2006 à 02:09:51 »

 Ah, te re-voil� , jeune Capitaine. Une autre histoire ? C’est qu’il est bien tard et j’ai la gorge sèche d’avoir trop parlé. De plus, le contenu de cette bouteille vide ne saurait convenablement huiler la mécanique de ma voix éraillée.

Voil�  qui est mieux, jeune Capitaine. Tu connais ton affaire.
Une histoire ? Il m’en revient une. Mais ce n’est pas l�  l’histoire d’un pirate brutal, soiffard et pillard au sang chaud, non, bien au contraire, c’est celle d’un capitaine audacieux qui, servant son pays de la Monarchie �  la Révolution, du Directoire au Consulat et �  l’Empire a su conserver la tête froide et naviguer… au mieux de ses intérêts. Un véritable corsaire. Le Corsaire.
Alors, sers-moi donc un verre et écoute, écoute l’histoire de Robert Surcouf.

Descendant d’une famille de marins et de marchands, Surcouf naquit �  Saint-Malo, sur les cotes de la Manche, en 1773, au début du règne de Louis XVI, le douze décembre, je crois. Ses parents, souhaitant assurer leur place au Paradis, l’inscrivirent au séminaire (Et puis, un prêtre, comme un médecin ou un notaire, dans la famille, ça fait toujours bien et ça peut servir en cas d’urgence).

Mais Robert trouvant sans-doute le sabre d’un maniement plus facile que le goupillon (ou peut-être jugea-t-il la tonsure peu seyante) faussa compagnie aux bons pères et embarqua comme mousse, �  l’age de treize ans sur un bâtiment de la Royale.

A quinze ans, on le retrouve, partant pour les Indes, comme volontaire, sur « l’Aurore », �  dix-huit ans, le voil�  lieutenant, il quitta alors la marine de guerre. A vingt ans, commandant « la Créole », il se livrait au trafic d’esclaves. Est-ce �  cette époque que, demandant la main de la jeune fille qu’il aimait �  son riche père (celui de la jeune fille), il s’entendit répondre :
      « Revenez me voir lorsque vous serez devenu riche, peut-être alors pourrons-nous faire affaire » ?
Point ne fut besoin de lui dire deux fois !
En 1796, il partit donc tenter sa chance et atterrit �  bord d’un mauvais rafiot �  l’Ile-de-France (Maurice) où il trouva l’aide nécessaire pour armer un petit corsaire. Doté d’un équipage de Lascars (sacrés marins ceux-l� , Indiens, je pense) dont personne ne peut dire s’il vaut mieux les avoir comme amis ou comme ennemis, il fit voile vers les cotes indiennes sans même prendre le temps d’obtenir ses lettres de marques (Ah les joies de l’administration) avec la ferme intention d’en découdre avec le premier Anglais qui croiserait sa route.

Il n’eut pas longtemps �  attendre, dans le Golfe du Bengale, �  l’est du continent indien, il rencontra un petit convoi marchand escorté d’une goélette armée en guerre. Il aborda et prit le schooner avant d’arraisonner les marchands et de repartir �  bord du navire anglais, accompagné de dix-neuf hommes, de deux canons et de son butin, fruit d’une dure journée de labeur.

Quelques temps plus tard ;
      « Voile �  tribord, un trois-mâts, Anglais, la Compagnie des Indes, « Le triton », mille tonneaux, vingt-six canons de 12 ! Peut-être 150 hommes ! Cachez-vous, tous ! Peut-être nous prendra-t-il pour l’un des pilotes du Gange. Je l’approche, en douceur. A mon signal, les mousquets, feu, et �  l’abordage, il est �  nous. »
Ainsi fut dit, Ainsi fut fait. Le combat fut rapide et sans appel: cinquante blessés et dix morts dont le Capitaine chez les Anglais ; un mort et deux blessés parmi les soixante corsaires. Magnanime, Surcouf renvoya ses prisonniers �  bord du petit schooner désarmé non sans leur avoir fait signer un cartel d’échange faisant de lui le propriétaire officiel du « Triton » (Formalités, formalités !).
De retour �  l’Ile-de-France, Robert eut la désagréable surprise de voir sa prise confisquée sous le fallacieux prétexte qu’il était parti sans lettre de créance. Mais les choses étant ce qu’elles sont, aucun problème, même fiscal, ne saurait perdurer face �  quelques mots gentils et un bon pistolet; le Directoire, �  la demande de la colonie, lui fit donc voter une prime, équivalente �  la valeur de ses prises soit 700 000 Francs.

C’est que, soumises �  un blocus sévère  depuis le début de la guerre, les îles françaises de Bourbon (La Réunion) et d’Ile-de-France étaient au bord de la famine et que l’aide d’un corsaire intrépide et expérimenté était un support que les colonies ne pouvaient négliger.

Surcouf reprit la mer…. Et ne la lâcha pas. Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, il écuma véritablement l’Océan indien, il était partout, insaisissable, ne laissant aucun répit �  l’ennemi qui finit par rayer le mot « sécurité » de son vocabulaire. De combats en ruses de guerre, d’abordages en prises, le voil�  en mille huit cents, commandant « La Confiance », corvette de trois cent soixante quatre tonneaux, gratifiée de vingt six canons de six et d’une centaine de forbans de touts poils, anciens de la Royale, frères de la côte, mulâtres libres de Bourbon, tous aguerris et fines gâchettes.
Lorsque, au trente et un du mois d’août, après deux mois de course et six prise, en route vers l’Ile-de-France, retentit le cri de la vigie:
     « Navire ! Navire ! »
Le Kent, navire de la Compagnie des Indes, mille cinq cents tonneaux, cinquante-six canons, quatre cent trente sept hommes dont cent cinquante fusiliers se profile �  l’horizon. Au canon, perdu d’avance. Il faut aborder.
     « Faites branle-bas �  l"équipage
     « Mousses, gabiers et matelots
     « Faites monter tout l"monde en haut
     « Le maître donne un coup d"sifflet.
     « En haut larguez les perroquets
     « Larguez les ris en vent arrière
     « Laissez porter jusqu"�  son bord
     « Pour voir qui sera le plus fort »

« La Confiance » accoste le géant par l’avant, l’équipage, stimulé par la promesse d’un pillage accordé pour deux heures (�  l’exception de la cargaison, tout de même), enlève le gaillard d’avant, �  coups de haches, �  coups de sabres de piques de couteaux d’mousquetons en moins de temps qu’il n’en faut pour vider un verre de rhum, comme ça.
Mais déj� , l’Anglais reprend ses esprits, se regroupe sur la dunette arrière, reforme ses lignes, fait pleuvoir un tir nourri sur l’assaillant, l’empêchant de progresser et menaçant de contre-attaquer. Surcouf fait retourner deux canons de proue du « Kent » contre leur ancien propriétaire (ces pièces-l�  ne sont pas toujours d’une fidélité imprescriptible). La décharge des pièces volages, chargées �  mitraille jusqu’�  la gueule creuse les rangs anglais. La progression reprend, une grenade fuse sur la dunette, tuant le capitaine ennemi qui, de dépit, quitte le champ de bataille accompagné d’une vingtaine des siens. Nouvelle décharge, la dunette vole en éclats, les cadavres s’amoncellent, le sang ruisselle, les Français chargent, menés par leur capitaine qui, �  grands coups de hache, ouvre de larges brèches écarlates dans les lignes ennemies. Les Anglais doutent, reculent, perdent pied, se terrent et se réfugient dans les derniers recoins du navire.
     « Il est �  nous, ne tuez plus que ceux qui résistent. »
Les deux cent cinquante prisonniers furent embarqué �  bord d’un navire danois qui avait eu la sotte idée d’assister au combat et qui, une fois pris en chasse par « La Confiance », les accueillit de bonne grâce.
Mais une question demeure :
     « Que dira-t-on du grand bateau
     « A Brest, �  Londres et �  Bordeaux
     « De s’être ainsi laissé surprendre
     « Par un corsaire de 6 canons
     « Lui qu"en avait 30 et si bon.

A Londres en tout cas, la réponse est connue ;  Sa très gracieuse majesté, perdit un tantinet son flegme très britannique, ainsi qu’un peu de sa légendaire grâce et condescendit �  mettre �  prix la tête de Surcouf: cinq millions de Francs !!!!
     "Ils me prisent bien haut mais ne me tiennent pas encore..." dit Robert, apprenant la nouvelle.

La guerre continua. On prétend, qu’en ces quelques années, il prit, �  lui seul une cinquantaine de navires dont une majorité d’Anglais avant de rejoindre Saint-Malo en mille huit cent un. L�  trouvant enfin grâce aux yeux de son pressenti beau-père, il parvint finalement �  épouser celle pour les yeux de laquelle  il avait couru le monde (fallait-il qu’ils fussent beaux). Changeant de statut, il devint un armateur riche et considéré et arma de nombreux navires en course.

En mille huit cent trois, Napoléon (lui-même) vint lui proposer une commission de capitaine de vaisseau assortie du commandement d"une escadre. Considérant ne pas disposer de la liberté de manœuvre nécessaire, Surcouf refusa mais ne manqua cependant pas l’occasion (qui était belle) de plaider la cause de la course. Arme plus efficace, selon lui, qu’une flotte de guerre dans le combat, économique avant tout, contre l’Angleterre. Sans-doute l’Empereur l’a-t-il entendu puisqu’en mille huit cent cinq il tentera d’asphyxier la Grande-Bretagne en la soumettant �  un blocus maritime. En outre, �  l’exception de quelques molles déclarations de circonstance, l’Empire ne prit aucune mesure réelle contre la flibuste.

Fatigué d’une période d’inaction longue de six ans, Surcouf fit construire un trois-mats, le bien-nommé « Revenant » et repris la course en mille huit cent dix. Son nom redevint la hantise du commerce anglais aux abords de l"Inde. A tel point que le gouvernement anglais cru bon de renforcer de plusieurs frégates sa flotte dans ces mers. Il poursuivit ainsi son chemin, tranquille, semant la terreur chez l‘Anglais qui, de nouveau, oublia le sens du mot « confort » ; Jusqu’en mille huit cent treize où, satisfait du butin amassé, il rentra en France, commandant « le Charles », vieille Frégate rachetée au gouvernement qu’il avait armée en flûte.

De retour �  Saint-Malo, muni d’une fortune réelle, d’un titre de baron et d’une rosette de la légion d’honneur (mais pas de raton laveur), il se consacra �  la spéculation commerciale (autre forme de flibusterie) où l’expérience acquise sur mer lui fut des plus profitables.

Modifié par Darwin144 le 20/09/2006 02:2  
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Darwin144
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« Répondre #6 le: 20 Septembre 2006 à 02:25:01 »

 .....
Il advint qu’un jour, une fois la paix signée, alors qu’il dînait en compagnie de ses anciens ennemis, l’un d ‘eux le prit �  parti :
 « Avouez, Monsieur, que vous autres, Français, vous battiez pour l"argent tandis que nous, nous battions pour l"honneur… »
« Certes, rétorqua-t-il, mais chacun se bat pour ce qui lui manque. »

C’est en 1827, le 8 juillet, que Surcouf perd son dernier combat (contre la maladie). Il rejoint sa dernière demeure accompagné d’une cinquantaine de canots, dernier hommage de la ville corsaire, et laisse plus de trois millions �  ses héritiers (quand on parle de fortunes de mer !).

Alors, Surcouf est mort ? Comment oses-tu ? Comment oses-tu, jeune Capitaine ?Quand, près de deux siècles plus tard, �  la seule évocation de son nom, le cœur des jeunes Français se met �  battre un peu plus vite et qu’ils s’imaginent, sabre �  la main, montant �  l’abordage du Kent. Alors non, non Surcouf n’est pas mort et tant qu’il y aura des rêves sur cette terre son étoile brillera d’un éclat particulier au firmament des hommes devenus légendes.

Sources :
http://www.e-historia.net/fr/portraits_gratuit/surcouf/portrait.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Surcouf
http://www.surcouf.net/leshommes/les_corsaires.htm
http://www.netmarine.net/bat/flf/surcouf/celebre.htm  
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JeYs
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« Répondre #7 le: 20 Septembre 2006 à 09:31:21 »

Jeys avait ecouté patiament toute l"histoire et offra sa bouteille pleine �  Garry. Les pieds sur la table le tricorne sur le nez elle sourit.

Un pirate, l"ami...Un vrai...

   
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