La quête pour le diamant Boréal

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La quête pour le diamant boréal

Avril 1735, Port-Royal, capitale de la Jamaïque.



Le soir tombait lentement sur Port royal. Les gens rentraient chez eux ou se dirigeaient vers les tavernes, endroit qui ne se désemplissait jamais. Dans l’une d’elle, située sur le port, l’ambiance était joyeuse. Les marins qui venaient d’arriver �  Port royal se saoulaient ou jouaient l’argent de leur prise durant des jeux contre les habitants de la ville. On discutait, on criait, bref l’ambiance était �  son comble. Tout le monde était trop occupé pour s’occuper de la table du fond qui se trouvait dans un coin sombre. Un homme d’âge moyen, les cheveux long rassemblés en une queue-de-cheval et habillé plus que convenablement parlait �  voix basse avec une autre personne. L’autre portait une cape et avait abattu sa capuche sur son visage de sorte qu’on ne pouvait voir de lui que la bouche. Les personnes semblaient parler affaire.
- Je me fie entièrement à vous ! On m’a beaucoup vanté vos capacités …

Une voix féminine sortit du derrière la capuche.
- Merci. Quel est le travail que vous me demandez ?

L’homme parut surpris que ce soit une voix de femme qui lui répondit. Il réfléchit un instant avant de prendre la parole.
- Voil� , votre travail différera un peu des précédentes fois ! Cette fois-ci il ne s’agit pas de tuer quelqu’un mais de trouver quelque chose !

Il y eut un bref silence. La femme, car c’en était une sans aucun doute, semblait surprise de la demande.
- Très bien ! Quel est l’objet que je dois vous ramener ?

- C’est un bijou et pas n’importe lequel ! C’est le diamant boréal ! Il est en ce moment même en possession d’un homme d’affaire important. D’après mes informateurs, il se trouve �  Cuba. Je vous demande de trouver cet homme et de lui chiper le diamant. Je vous promet une forte somme !

A ces mots, la femme se redressa sur sa chaise et dit :
- Je veux la moitié maintenant. C’est un contrat de confiance.

L’homme déposa une bourse remplie de pièces d’or. Il put voir la bouche de son interlocutrice s’allonger en un sourire satisfait.
- Ramenez- moi ce diamant le plus vite possible !

L’homme se leva et partit, laissant la jeune femme seule. Celle-ci releva sa capuche. Un jeune visage apparut : la femme avait de long cheveux brun clair qui retombaient sur ses épaules, des yeux verts qui contrastaient avec sa peau assez pâle et une fine bouche. On pouvait aussi remarquer un piercing en forme de pic sur le haut de son oreille gauche. La femme soupira et commanda �  boire.
   

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Le lendemain arriva. Mary avait passé le restant de la soirée dans la taverne �  réfléchir �  comment elle pourrait faire pour trouver le marchand. Elle  marchait le long du quai, dans la fraîche matinée d’avril. Elle leva le nez et regarda un navire marchand qui était en train de se faire charger de marchandises. Apparemment le navire n’allait pas tarder �  appareiller. Mary s’approcha d’un marin, qui d’après son allure et sa manière d’houspiller des ordres, devait être le quartier-maître.

- Excusez- moi !

Le marin se retourna et la regarda de travers. Il était occupé et n’avait pas le temps de se faire déranger par une femme qui devait avoir perdue son chemin.
- J’aimerais savoir quelle est la destination de ce navire.

Le marin lui dit rapidement sans même la regarder :
- Cuba. À la Havane.

Mary souria et, après un petit silence, s’adressa de nouveau au marin :
- Vous prenez des passagers ?

Le marin la regarda étonné.
-Pourquoi ? Vous voulez embarquer ? Désolé on prend pas de passagers et encore moins des femmes !

Mary fit tinter sa bourse. Le marin la regarda et prit un air intéressé.
- Bon… Je vais voir ce que je peux faire. Je vais parler au capitaine. Ne bougez pas d’ici.

Le marin jeta un dernier coup d’œil vers la bourse et se précipita sur le bateau.

Une heure plus tard le bateau quittait le port avec �  son bord un passager exceptionnel.
La traversée se fit sans encombre, il n’y eut aucune attaque de pirate �  déplorer, ni de maladie ou autres problèmes. Les marins s’étaient d’abord méfié de Mary, superstition de marin qui disait que les femmes �  bord apportait la poisse. Puis ils s’étaient habitués �  sa présence. Certains avaient, un soir, décidé de faire un tour dans sa cabine qui se trouvait près de celle du capitaine. Mais ils ne parvinrent pas �  ouvrir la porte de sa cabine qui était mystérieusement fermé. Même en tentant de forcer la serrure ils n’avaient pas réussi.
Enfin le bateau arriva en vue de Cuba après une très longue traversée. Mary contemplait la ville qui se rapprochait doucement. L� , quelque part dans ces rues, marchait l’homme qu’elle devait trouver.
   

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Le bateau accosta dans les environs de midi. Mary remercia le capitaine et le paya, lui et le quartier-maître. Elle descendit du navire et partit dans les méandres de la ville pour explorer un peu. La ville était gigantesque, Mary commençait �  croire que retrouver le marchand serait impossible.
Mary trouva une taverne pour le déjeuner. Elle rentra dans une salle sombre, remplie de marins en tout genre. Elle s’approcha du comptoir et demanda le plat du jour ainsi qu’une chope de bière. Elle s’assit �  une table et commença �  manger. Un marin l’observait depuis son arrivée. Il était perplexe de voir une femme habillée comme un homme entrer dans une taverne et commander une chope de bière. Il s’approcha d’elle, prit une chaise et s’assit en face d’elle.
- Vous faites quoi ici ?

Mary le regarda. C’était qui ce sans- gêne ?
- Et vous ? Vous faites quoi à ma table ? Je ne vous ai pas invité !

Le marin rigola.
- Excusez- moi mais ce n’est pas très commun de voir une femme habillé comme un homme qui rentre dans une taverne toute seule, et qui, en plus, commande de la bière.

Mary rigola aussi. Le marin et Mary parlèrent longtemps. Le marin avait de bonnes manières et se comportait très bien avec Mary. La jeune française parvint �  avoir des informations sur le marchand. Le marin racontait qu’un navire marchant était arrivé �  Cuba une semaine auparavant. Des bruits avaient très vite couru sur le capitaine de ce navire : il aurait en sa possession un bijou très précieux. Quand Mary entendit ça, elle demanda au marin plus de détails.
- On ne sait pas grand-chose de ce bijou. Il aurait une bague sertie d’un diamant énorme, d’une couleur magnifique et rare pour un diamant. C’est tout ce que je sais. En tout cas il a dû attirer pas mal de convoitise !

Mary en avait assez entendu. Elle se leva, remercia le marin de lui avoir tenu compagnie et paya le tavernier. Elle sortit de la taverne et fut éblouie pas le soleil. Il lui fallut se réhabituer au soleil après les ténèbres de la taverne. Enfin, elle partit en quête du bateau marchand sur le port.
   

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Mary était de nouveau sur le port. Elle marchait le long du quai et observait les différents navires qui y étaient amarrés. Il y avait de tout : des goélettes, des sloops, et il y avait plusieurs galions. Certains bateaux étaient de simples bateaux de pêche, d’autres appartenaient �  des soldats et d’autres encore �  des pirates. Aucun bateau n’attirait spécialement l’attention de Mary. Elle se retrouva bientôt devant le bateau qui l’avait amené ici. Le quartier-maître était toujours �  son poste, c’est-� -dire devant le bateau �  houspiller des ordres. Mary ne préféra pas le voir et continua son chemin sur le quai.  Elle arriva au bout du port sans avoir réussi �  déterminer lequel des bateaux appartenait au marchand. Elle se retourna et désespérément tenta une dernière fois d’apercevoir un détail qui l’aiderait. Elle entendit alors une voix grave et un peu vacillante qui provenait de son côté droit.
- Vous avez besoin d’aide mademoiselle ?

Elle tourna la tête et aperçut un vieillard qui se tenait assis, les mains posées sur une canne.
- Hé bien, si vous pouviez m’aider… Je cherche un navire marchand qui est arrivé il y a une semaine.

Le vieillard rigola et fit un geste ample en direction du port.
- Un bateau arrivé il y a une semaine ?? Mais ma chère, des bateaux il en arrive tous les jours et par dizaine ! Comment voulez-vous trouver ce bateau ?

Mary fronça les sourcils. Cet homme ne l’aidez pas beaucoup !
- Son capitaine aurait une bague particulière…

Le vieillard cessa de rigoler. Il prit un air sérieux :
- Ah vous parlez d’eux… Leur bateau s’appelle « Le mistral » et ils sont descendus �  la taverne « le crâne percé ».

Finalement ce vieillard l’aidait beaucoup !
- Merci ! Tenez prenez ça !

Mary lui jeta une pièce d’or et partit en direction de la ville. Elle était maintenant en quête de la taverne « le crâne percé ».