1718, l'âge d'or de la piraterie....Si grand et sans fin, rêvassa
Shanks en voyant l'horizon immense et rougeâtre de l'aube.
Si froid et si doux, pensa notre héros les yeux fermés, du vent caressant sa peau.
Sur le pont de son navire
the Red Force, le
Roux et son fidèle équipage partirent � la chasse aux navires marchands. Il sut par un des employés du port de Port Au Prince, souls et donc bavard, qu'un navire marchand richement chargé partait tôt le lendemain matin. Et voil� pourquoi l'équipage de
Shanks, moitié groggy de la fête de la veille, se retrouvèrent en mer de si bonne heure.
Le
Roux aurait tant voulu faire prise de ce navire au port, mais son équipage trop éméché n'eut aucune volonté de se lever:
<<Maudit soit les femmes et le rhum!!>> s'écria
Shanks au tas de cadavres inanimés.
Ils mirent pas longtemps pour que le vigie signala au Capitaine
Shanks une voile à environ cinq milles nautique par le nord ouest. l'équipage du
Roux pensa qu'il s'agissait de ce fameux navire marchand et par ordre de leur Capitaine l'équipage du
Red Force força les voiles pour prendre en chasse le navire.
Un vent de nord nord-ouest bien établi poussa le
Red Force au largue sur sa hanche bâbord. La mer était belle et peu formée et le temps était clair avec une bonne visibilité. A bord du
Red Force,
Shanks commença � douter sur l'origine du navire qui pourchassa. Il prit sa longue vue et vit pavillon anglais, mais surtout il vit un trois mâts bien armé; Une Frégate de la Royale Navy!
Comprenant la méprise et ne voulant pas affronter un navire de guerre,
Shanks ordonna la fuite. Le vent monta au nord et
Shanks comprit qu'il était impossible de regagner la côte
Jamaïcaine. Alors il donna l’ordre de virer de bord lof pour lof et de faire toute voile pour fuir vers le large, par vent de travers tribord amure.
Mais le navire ennemi les poursuivit � leur tour et l'équipage de
Shanks comprit que la Frégate anglaise avait l'avantage de la marche et d'un geste de leur Capitaine il fit battre la générale. Les hamacs dépendus et roulés furent fixés aux bastingages comme protections ; dans la mâture les gabiers doublèrent les cordages nécessaires aux manœuvres les plus importantes ; les soutes � poudre furent ouvertes ; les canons mirent en batterie, la gueule hors du sabord, sur le pont a été répandu un peu de sable pour boire le sang qui va couler et, dans la cale,
Trafalgar le chirurgien prépara ces instruments, dressa les tables d’opération et garnissa les lits pour les blessés.
Il était aux alentours de midi et le
Red Force réduisit sa voilure, contrainte d’engager le combat avec un navire plus rapide et mieux armé.
Arrivés assez prêt, nos pirates assurèrent de leur pavillon rouge, signe d'un combat � mort, par un coup de canon. Puis les hommes du
Roux écouvillonnèrent, chargèrent et refoulèrent la gargousse puis le boulet ; les boutefeux fumèrent, piqués au fond des bailles de combat ; les canons crachèrent leurs boulets dévastateurs sur l’ennemi. Mais bien que l'équipage de
Shanks mit tout son courage � l'oeuvre, au bout d'une heure l'affaire tourna � l'avantage de la Frégate anglaise.
Soudain une forte détonation se fit entendre dans le navire anglais, un des canons de douze livres explosa dans la batterie tribord.
Shanks comprit immédiatement qu'une ouverture s'ouvra devant lui. Son équipage entama les manoeuvres pour virer � tribord au large:
<< Virez bâbord toute!! >> s'écria
Shanks.
L'équipage resta déconcerter par cette ordre mais se ressaisit vite pour exécuter l'ordre de leur Capitaine. Alors que les deux navires remontèrent sous le vent, le
Red Force ralentit soudain l’allure et s'abat alors brutalement sur bâbord pour arriver sur le navire ennemi et venir l’aborder vent arrière sur sa poupe. Le choc fut d’une très grande violence. Poussé par le vent le
Red Force percuta puissamment le navire anglais avec son bossoir au niveau du gaillard arrière. Son beaupré s’engagea et balaya le gaillard arrière, défonça le bastingage tribord, faucha le mât d’artimon avec ces haubans et détruisit la barre � roue du gouvernail. Ceux qui ne furent pas tués ou blessés par la chute du mât d’artimon ou par le beaupré, se débattirent maintenant dans le fouillis des haubans d’artimon et sous les lourdes voiles tombées au sol. La proue du
Red Force s'engagea sous l’arrière du navire anglais, dont les mailles de chaines de gouvernail se sont prises dans la patte de l’ancre du
Red Force : Les deux navires furent à ce moment là accrochés l’un à l’autre.
Sur les deux navires après qu'ils eurent tiré une dernière bordée pour vider les canons, fermèrent les sabords pour éviter que l’ennemi ne s’introduisit par ces ouvertures. Bien qu'une bordée � bout touchant fit perdre beaucoup de monde �
Shanks, cela ne ralentit pas l’ardeur de son brave équipage et l’abordage eut lieu. C’est au tour des grappins d’entrer en scène : il fallait empêcher l’adversaire de s’éloigner et s’assurer ainsi pour plus tard qu’il ne pourrait pas s’enfuir avec les assaillants passés � son bord. Les hommes du
Roux utilisèrent des grappins d’abordage qui sont de forts et lourds crochets de fer � plusieurs branches. Attachés � des chaines liées � de gros cordages ces grappins s’accrochent aux gréements de l’adversaire ; lorsqu’ils assurèrent leur prise, on hâla sur le cordage et les deux navires furent assujettis et se touchèrent par leurs coques.
Au moment de toucher, le
Red Force balaya le pont de l’adversaire � coup de mitraille tandis que des tireurs juchés dans la mâture fusillèrent les hommes sur le pont.
Pour les hommes de
Shanks, le plus difficile resta � faire, amariner le navire ennemi. Passer � bord de la Frégate fut compliqué car, si les deux navires se touchèrent par les murailles, ils étaient séparés � la hauteur du plat-bord par un large espace et le
Red Force était plus basse sur l’eau que son adversaire. Sans compter avec les mouvements des deux navires causés par le roulis et le vent. Le risque était grand de tomber entre les deux coques et de se faire broyer. Et puis les ennemis qui les attendirent en face � coup de piques et de baïonnettes. Heureusement le beaupré du
Red Force qui surplomba le gaillard arrière de la frégate anglaise fit office de passerelle. Le petit
Luffy s'est écrié au moment où le beaupré du
Red Force s’était abattu sur le gaillard du navire anglais:
<< À bord, mes amis, c’est un pont que le sort nous présente! >>Et l'équipage hurla comme un seul homme:
<< A l'abordage! A l'abordage!! >>Alors les assaillants qui demeurèrent jusque l� couchés sur le pont pour éviter les tirs, coururent vers le gaillard avant avec l’énergie du courage. Conduits par leur Capitaine et s’aidant avec le beaupré bien fixé, ils sautèrent � bord du navire ennemi avec pistolets et poignards � la ceinture, haches, piques ou sabres � la main sur son gaillard arrière. Le Capitaine
Shanks monta dans les premiers � l’avant et tua de sa main cinq anglais. Ensuite ces hommes se saisirent d’une espingole � triple canon chargée de mitraille � poste au pied du mât d’artimon abattu. Ils la tournèrent vers le gaillard avant et arrosèrent tout l’avant du navire tuant ou blessant les soldats anglais qui s’y étaient réfugiés.
Sur la frégate anglaise le gaillard arrière était en feu car une caisse de cartouches qui se trouvait au pied de la roue de gouvernail explosa, emportant la roue, une partie de la poupe et le canot suspendu � l’arrière. Le gros de l’équipage et de la troupe se trouvait sur les passavants ou rassemblé sur le gaillard avant tandis que les hommes de
Shanks déferlèrent. Alors le combat corps � corps devint particulièrement sanglant et dans cette boucherie chacun craignait de tuer un camarade. Baïonnettes, pistolets, sabres d’abordage, haches d’armes, piques, couteaux et grenades firent leurs funestes besognes.
Pendant l’assaut, alors que
Shanks s’avança sur le passavant, il vit
Luffy qui resta sur le gaillard arrière, tétanisé par ce qu'il vit. Sur le côté tribord du navire, des officiers armèrent une mitraille, prête � dévaster le gaillard arrière.
Shanks bondit brusquement sur eux, quand soudain une autre explosion déchira le pont tribord de la Frégate.
Si immense et si profond, se dit
Shansk en voyant le fond obscur de la mer.
Si froide et si reposante, pensa
Shanks fermant les yeux, enveloppé tel un cercueil, par l'immensité bleue.
A suivre.......